Изображения страниц
PDF
EPUB

Diego m'ayant montré auec le doigt le lieu, où il croyoit que ie pourrois trouuer Jandhuy tirant du Midy au Couchant, nous prifies noftre chemin à l'hafard, il eftoit couuert de groffes fourmis appellées Capiaira, que nous mangions en marchant auec vn peu de mil iufques à ce que nous euffions trouué vne riuiere ditté Turracoa, qui coul le de la montagne Vvarhauaa, defcendant en mer du costé du Midy...........2 in zona pilatio

[ocr errors]

Le vingt-deuxiefme May arriuane, nous marchafmes entre le Midy & le Couchant parmy des marefts, bois, roches, & efpines, . fans trouuer aucun fontier iufques à la riuiere Itaquerra. Là le rencontray quatre hommes à cheual que landhuy enuoyoit à ma rencontre, i'en renuoiay vn auffi-toft, pour l'aduertir de ma venue. Nous arriuafmes au quartier de Iandhuyifur les trois heures du foir, moüillez extraordinairement. On nous dit, qu'il eftoit party depuis dix iours, n'ayant laiffé que des femmes & des enfans, efquels il auoit commandé de me donner à manger fi ie venois, & me dire, que i'euffe à l'attendre en ce lieu, iufques à fon retour, Ie mangeay ce qu'ils me donnerent, les enfans employerent le lendemain & iours fuiuans à me chercher du miel fauuage, & les femmes des racines de Mandioque pour

37:

38.

39.

40.

me faire de la farine.

[ocr errors]

Le vingt-fixiefme fur le Midy arriua anec tous fes gons le bon vieillard landhuy, qui s'entrembrafferent,cryans,pleurans, faultans, par l'efpace de plus de deux heures. Cela finy, ie me prefentay à landhuy, & l'ayant fa lué, ie luy dis que i'eftois fort ioyeux de fon heureux retour. Il m'en remercia, me difant, que l'eftois le bien venu, s'il y auoit quelque chofe parmy nous autres Hollandois, quicuft caufé mon voyage. Te luy refpondis, que par la grace de Dieu, nous n'auions aucune difet te, ayant eu du fecours d'Hollande, auec du rafraichiffement, depuis lequel noftre camp volant s'eftoit rendu maiftre de Rio Francifco, &depuis que noftre armée auoit conquis fur les Portugais l'ifle de Taparipa, & trois lieües de terre denant la Baie de tous lesSaints. Il merepartit, qu'il auoit ouy tout le contraire par les gens deCamarron,qui l'affeurerent que nous eftions en fi grande mifere, qu'il nous faudroit bien-toft rendre à leur mercy. Le luy dis où eftoient ces menteurs, il me repliqua qu'il n'en fçauoit rien, quoy qu'il s'en fuft informé,& couruluy-mefme apres eux, pour les ailler en pieces. Puis fe faifant apporter des haches, coignées, ferpes, & autres choses. Il adioufta. Voicy, dit-il, les prefens qu'ils m'ont enuoyé depuis peu, pour m'inuiter à

fuiure

fuiure leur party contre vous autres Hollandois, me promettant de m'en enuoyer beaucoup d'autres, fi ie voulois eftre des leurs. Regarde,ces haches, ces coignées,ces ferpens, ces couteaux, & autres inftrumens de fer, la moindre piece vaut mieux, que tout ce que vos feigneurs Hollandois m'ont iamais enuoyé. Le ne fçeu que luy refpondre, eftant contraint de luy demander, fi à caufe feulement que les Portugais luy auoient faict ces beaux prefens, il vouloit rompre auec. nous, contre fa promeffe. Tu l'euffe bien connu me, dit-il, fi i'euffe pû les attendre, ie n'en aurois laiffé vn feul de refte. Etc'eft le fubiect pour lequel ie t'ay enuoyé mon fils Murotti, qui t'a deu dire, que ie les auois pourfuiuy iufques à la riuiere de Parayba, & contraints de la paffer à nage. Alorsie luy donnay la lettre que Meffieurs les Nobles puiffans luy adreffoient, luy difant, que les prefens qu'ils luy enuoyoient eftoient és mains de fon fils, & de fes gens aufquels ie les auois donnez. Il repartit, qu'il les auroit agréables, & qu'il les vertoit le iour suiuant. Qu'il auoit efté, & eftoit encore amy des Hollandois,lefquels n'auoient iamais eu fub iect de se plaindre de fa fidelité. Ie luy dis qu'ils n'en doutoient point, & qu'où il auroit befoin de leur fecours qu'il le trouue

[ocr errors]

Ee

41.

roit preft. On me l'a toufrours ainfi pro-mis, dit-ie le connoiftray au befoing, il y a vingt-cinq ans que ie n'ay eu guerre que pour cux, il me feroit tres-facile de m'accorder auec mes voifins, & reunir ceux qui se font reuoltez contre moy. Ils me haiffent, parce que ie ne les ay pas fuiuy, & que ie n'ay fait en mes terres comme ils ont fait à Siara, ayans coupé la gorge à vos gens. Il eftoit las, & fe voulut aller coucher là deffus, apres que ie l'eus exhorté de perfeuerer en fa fidelité,de laquelle ie l'affeuray qu'il seroit largement recompenfe.

ie

Le vingt-feptiefme landhuy me fit dire, fi ie voulois eftre des fiens, ie me ioignis à luy', les femmes se chargerent de ce que luy apportois, lors que nous fusmes à vne lieuë delà la riuiere Itaquerra, on luy dreffa vn cabinet de branchages auec leurs fueilles, où il repofa fort peu, m'ayant faict incontinent appeller, pour luy faire voir les prefens que ie luy apportois. Les ayant veu, il fecoüa la tefte, & me dit: Ces chofes ne valent pas la peine de m'eftre apportées de fi loing. Les Portugais ont raifon de dire,que le fer des Hollandois ne vaut rien, & moins encore leurs miroirs, ny leurs peignes, ie n'ay iamais rien veu de plus chetif. I'auois accoutumé de receuoir autrefois des voftres

,,་་་.

de belles trompettes, grandes pertuifanes, beaux miroirs, beaux gobelets, & belles tasfes bien façonnées, que ie garde en mon cabinet, pour les faire voir aux autres Tapuies qui me viennent vifiter, leur difant, vn tel feigneur Hollandois m'a enuoyé cecy, vn autre cela. Ie conferue encore ce que Schop, l'Artichau, fon Excellence, & vos Generaux m'ont enuoyé, il n'y a rien encore d'alteré par le temps & l'vfage, finon quelques trompettes brifées, defquelles i'ait fay faire des Aluftes. Le luy repartis, que ce que ie luy pre.fentois venoit fraifchement d'Hollande, & que nous n'auions rien de meilleur, qu'il ne faloit pas qu'il s'arreftaft à ce que luy difoient les Portugais, puis qu'ils n'eftoient nos amis. Non non, dit-il, ie vois bien que les haches qu'ils m'ont données font plus belles, & de meilleure trempe que les voftres, je ne m'arrefte point pourtant à leurs prefens fçachant bien qu'ils font des trompeurs. Qu'il ne laiffoit pas d'accepter ce que les Nobles puiffans mes maiftres luy enuoyoient, fous l'efperance qu'à l'aduenir on luy enuoyeroit de plus belles & meilleures choses. Puis ayant commandé à fes de ferrer ce que ie luy ayois offert, il me mena joyeusement difner auec luy. Le repas finy, il fit affembler des ieunes hommes, qu'il fit luiter l'vn contre

gens

42.

43.

« ПредыдущаяПродолжить »