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laxes, aux apparitions et disparitions de l'anneau de Saturne, aux mouvemens des coniètes.

Dans tous les problèmes qu'il a résolus, il a toujours substitué les méthodes analytiques aux solutions trigonométriques. Il a rendu ses formules intéressantes par les applications; c'est par elles qu'il a déterminé les lieux où doivent être observés les passages de Vénus de 1874 et de 1882. D'après ses calculs, nous pouvons savoir aujourd'hui, c'est-à-dire, plus de soixante ans avant l'apparition des phénomènes que les astronomes pourront observer le passage de la première époque dans le nord de la Suède, au cap de Bonne-Espérance sur les côtes orientales et méridionales de la Tartarie russe et sur celles de la Zélande; qu'ils pourront encore observer le passage de la seconde époque au cap de Bonne-Espérance; mais qu'ils pourront choisir aussi comme stations favorables à leurs observations, la Californie, la Nouvelle - Espagne et les îles de la Sonde.

Il a fait encore plusieurs applications importantes à différens points du Système du Monde, aux apparitions et disparitions de l'anneau de Saturne, qu'il a calculées par rapport à la terre et même par rapport aux autres planètes, à la parallaxe moyenne du soleil qu'il a trouvée d'environ sept dixièmes de seconde plus grande, en la déduisant de la parallaxe de Mars, que celle qu'il avoit conclue des passages de Vénus; mais nous ne devons pas dissimuler que ses formules généralement trop compliquées, ont été rarement employées par les astro

nomes.

L'analyse étoit depuis long-temps appliquée à l'Astro

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nomie; déjà souvent, depuis Newton, Euler, Clairaut et d'Alembert en avoient présenté l'exemple, mais sur des problèmes isolés. Duséjour a le premier, en suivant leur méthode, embrassé l'ensemble des mouvemens célestes, et préparé l'alliance de la Géométrie et de l'Astronomie, alliance resserrée depuis, plus étroitement par un ouvrage supérieur à celui dont il est ici question.

La révolution qui s'étoit opérée dans la recherche des phénomènes célestes, ne tarda pas à faire sentir son influence dans l'instruction publique. Le Collége de France surtout ne pouvoit rester en arrière; il devoit être à la hauteur des nouvelles méthodes géométriques. Cousin, de l'Académie des Sciences les introduisit dans cette école célèbre; ses leçons furent rédigées dans cet esprit et publiées, en 1787, sous le titre d'Introduction à l'étude de l'Astronomie physique. Il rassembla dans son ouvrage les découvertes éparses des plus grands géomètres modernes, essaya d'en former un ensemble dont il lia les diverses parties au moyen de quelques principes géné

raux.

Depuis 1787, l'Astronomie s'est encore avancée sur les pas de la Géométrie. L'enseignement du Collége de France, qui doit toujours s'élever en raison des progrès de la science, demandoit un ouvrage plus complet qui présentât toutes les théories, sous un même point de vue et d'après les meilleures méthodes. M. Biot chargé, depuis Cousin, de l'enseignement de l'Astronomie physique, a donc cru devoir choisir le texte de ses leçons dans la Mécanique céleste.

L'année 1787 nous présente un ouvrage astronomique remarquable par un grand nombre de recherches sa

vantes

vantes et le système adopté par son auteur; c'est le Traité de l'Astronomie Indienne et Orientale, par Bailly.

Les connaissances que nous avons maintenant en Europe sur l'Astronomie indienne, nous ont été rapportées de l'Inde, vers la fin du dix-septième siècle, par Laloubère, ambassadeur de France à Siam, par le Gentil en 1772. Nous possédons de plus des tables indiennes communiquées à de L'isle par des missionnaires des Indes Orientales. L'objet que Bailly s'était proposé dans ses recherches, est l'ancienneté qui doit être attribuée à ces tables.

Il a distingué dans les tables indiennes deux époques principales, dont l'une remonte à l'année 3102 avant l'ère vulgaire et l'autre à l'année 1491 de cette ère. Il s'est attaché à prouver qu'elles ont été construites vers la première des deux époques. Il a principalement fondé son opinion sur ce que les anciens en général et les Indiens en particulier n'ont jamais calculé et par conséquent observé que les éclipses, qu'il ne s'en trouve point à l'époque de 1491, et que celle de 3102 est accom pagnée d'une éclipse.

L'auteur appuie encore l'existence de l'Astronomie indienne à cette époque reculée, sur un grand nombre d'autres preuves. Cependant cette existence a toujours paru fort douteuse. Comme la première époque suppose la conjonction de toutes les planètes, M. Laplace pense qu'elle n'a été imaginée que pour donner dans le zodiaque une commune origine aux mouvemens des corps célestes. Il observe que les dernières tables astronomiques, perfectionnées par la théorie et les observations, ne permettent pas d'admettre la conjonction supposée, que les tables indiennes présentent aussi sur les planètes de

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Mars et de Jupiter des élémens très-différens de ce qu'ils devoient être à l'époque de 3102, que les moyens mou vemens qu'elles assignent à la lune par rapport à son périgée, à ses nœuds et au soleil, étant plus rapides qu'ils n'étoient du temps de Ptolémée, ils paroissent indiquer qu'elles ont été construites ou du moins rectifiées dans des temps modernes.

Si les savans ne partagent point l'opinion de l'auteur de l'Astronomie indienne, ils rendent justice à ses talens et conviennent généralement que son ouvrage ne pouvoit être que le résultat d'une érudition profonde, soutenue des plus hautes connoissances astronomiques.

En 1792 parut la troisième édition de l'Astronomie de Lalande. Ce grand ouvrage connu dans toute l'Europe, est presque devenu le répertoire commun de tous les astronomes, par le grand nombre de faits intéressans qu'il renferme. Il n'est point à la vérité enrichi des brillantes méthodes de l'analyse ; il ne porte point avec lui le caractère des ouvrages astronomiques des grands géomètres modernes; mais il est à la portée d'un plus grand nombre de lecteurs, et les plus savans mêmes y peuvent trouver de quoi s'instruire. S'il n'a point avancé la science, il l'a beaucoup répandue; il en a marqué les progrès par les additions faites dans les éditions qui se sont succédées depuis 1764. On lui reproche de manquer d'ordre et de méthode, et cependant il a formé un grand nombre d'excellens astronomes; il est probable au reste que, malgré ses défauts, cet ouvrage sera long-temps consulté comme le tableau fidèle de l'état de l'Astronomie vers le milieu du dix-huitième siècle, ainsi que l'est encore aujourd'hui l'Almageste de Ptolomée par les savans qui

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desirent connoître l'état de l'Astronomie ancienne au temps de cet astronome.

L'Angleterre et l'Allemagne possèdent encore deux ouvrages propres à répandre l'étude de l'Astronomie. Le premier, publié à Londres par M. Vince en 1797, le second à Pétersbourg, par M. Schubert en 1798. L'ouvrage de M. Vince, qui se rapproche beaucoup de celui de Lalande, paroît spécialement destiné aux astronomes; il contient un grand nombre de petites tables à leur usage. Celui de M. Schubert qui mériteroit d'être plus généralement connu, paroît plutôt dirigé vers la théorie que vers la pratique de l'Astronomie. Il renferme un grand nombre de formules très-élégantes appliquées par l'auteur aux principaux phénomènes célestes, et les perturbations des planètes calculées d'après les nouvelles méthodes.

Il seroit à desirer que la science s'enrichît en France des productions étrangères qui méritent d'être distinguées, et surtout des ouvrages écrits en allemand, langue peu cultivée parmi les savans Français.

Si nous n'eussions déjà essayé de donner dans cette Histoire, une idée de la Mécanique céleste, nous aurions beaucoup à dire sur l'Exposition du Système du Monde, ouvrage du même auteur; mais c'est le même fonds, ce sont les mêmes principes que l'on trouve dans ce dernier qui pourroit être regardé comme le discours préliminaire de la Mécanique céleste.

Lorsqu'il parut pour la première fois en 1796, il fut recherché avec empressement des savans auxquels il présentoit les résultats les plus importans de la Physique céleste, des gens du monde qui, le voyant dégagé de

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