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gage divin?

A good man's prayers Will from the deepest dungeon climb haven's And bring a blessing down. [height, (Joanna Bailey.)

Sighs now breath'd

Unutterable, which the spirit of prayer
Inspir'd and wing'd for Heav'n with speedier
Than loudest oratory.

[flight

(MILTON.)

maîtresse et fait payer à d'autres les coups | pouvoir de la prière; car quelle vérité qu'elle dédaigne de vous porter. Quelque n'ont-ils pas exprimée dans leur lanpart et pour quelque raison que cela soit écrit, cela est écrit, et apparemment, par une main qui tient à son ouvrage. vous donc, ô vous! heureux de la terre, suppliciés qui n'êtes pas vus du bourreau, permettez qu'il y ait ici-bas un service gratuit et populaire de la douleur, c'està-dire des hommes qui veulent bien en prendre au delà de leur compte naturel pour diminuer la part que les autres auraient à porter; pour la diminuer, si je voulais parler catholiquement, par le principe de la solidarité. Oui, le principe de la Après ces témoignages divers de la solidarité! Je vous ferai voir un jour que tout homme qui souffre volontaire- religion, de la philosophie et de la ment dans le monde ôte une souffrance à poésie, concluons avec les paroles du quelqu'un,que tout homme qui jeûne don- P. Taparelli, dans son Discours sur ne du pain à un autre qui en manque, que tout homme qui pleure aux pieds de l'influence de la prière sur la civilisaJésus-Christ enlève du sein d'une créature tion. Ce discours a été traduit en anqu'il ne connaît pas, mais qui lui sera ré-glais par l'abbé Cummings, l'une des vélée en Dieu, une certaine quantité d'amertume, et cela par le principe de la solidarité qui fait que, quand il y a un peu plus de douleur dans une âme, il y en a un peu moins dans une autre, de même que, quand il pleut beaucoup dans un pays, il pleut moins dans la région voisine, l'ordre moral étant réglé, comme l'ordre physique, par la même puissance, la même sagesse, la même justice, la même distribution. (36me Conference.")

Les poètes, comme les philosophes religieux, ont reconnu l'utilité et le

plus brillantes intelligences du jeune Clergé américain; et c'est un extrait de cette traduction que nous citons :

"Now, let the political economist and the publicist come forward and decry catholic mysticism, and the hours, and the days, and the buildings and the studies, and the persons, and the whole communities, devoted by profession to prayer, lost for nothing, idle and worthless and talk of money thrown away, time people useless to the welfare of society!"

CHAPITRE CINQUIEME.

QUEL EST, DE NOS JOURS, UN DES PLUS GRANDS OBS-
TACLES A LA SAINTETÉ.

Dans les premiers âges du christia- | aux yeux des sages du monde; et ces nisme, une vie extraordinaire, héroïque, choses s'accomplissaient chaque jour, merveilleuse, était le résultat immédiat de la foi, qui était si vive, et de l'amour, qui ne connaissait pas d'obstacles. Dans le Moyen-Age, la foi et l'amour faisaient entreprendre des choses, qui paraissaient extravagantes et folles

pour confondre la sagesse mondaine. Aujourd'hui, dans notre siècle protestant et positif, siècle de machines et d'argent, siècle de raison froide et calculatrice; dans notre siècle, la foi est tellement affaiblie, la lumière di

vine si obscurcie par les sombres nua- avec une admirable exactitude: son ges de l'erreur, les passions animales égoïsme l'a rendu habile matématisont tellement déchaînées, que les cien. Autrefois, le Saint disait avec le hommes ne comprennent plus rien aux cœur : je veux, et il agissait. Aujourchoses de Dieu; la vie de la plupart d'hui, avant d'agir, l'homme calcule des Saints est regardée comme plus avec l'esprit; il pèse tout, et il agit seadmirable qu'imitable. - Plus admi- lon les chances de succès réels, temporable qu'imitable! et pourquoi ? La re-rels et terrestres. Aussi, il n'y a plus

ligion est la même; la grâce la même ; de grands hommes ni de grandes ver

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mouve

tus: il n'y a que des hommes et des vertus ordinaires; et tout acte de dévouement sublime paraît une étrangeté, une folie : l'on n'y croit plus! Et celui qui pense avoir le plus échappé à cette influence du siècle y est encore soumis en maintes circonstances.

Comme nous le dit le jeune philosophe Lyonnais, Blanc Saint-Bonnet:

"Les hommes de ce siècle parlent avec complaisance de leur prudence froide, de leurs calculs d'intérêt bien entendu, de ments: il faut les en féliciter! Nous saleur peu de disposition à céder aux sentivons ce qu'il leur en coûte pour se réduire à cet état, de castors civilisés.”

De là vient qu'aujourd'hui nous avons tant d'admiration pour les Saints, et si peu l'esprit d'imitation. De là vient que nous trouvons la plupart de leurs actions plutôt admirables qu'imitables.

Oui, en lisant les vies des Saints,

Nous ne savons plus aimer et souffrir comment donc pourrions-nous devenir des Saints? Tout est possible et facile à l'amour dès que l'on trouve impossible ou difficile une chose, c'est que l'on n'aime pas, ou l'on aime peu. Vainqueur de tout, même de la mort, l'amour est lui même invincible: c'est l'amour qui fait les héros! C'est dans le cœur qu'est la volonté; tout ce que le cœur veut est facile. Le dévouement est une inspiration, un ment impétueux de l'âme, un enthou-nous avons de la peine à croire qu'ils siasme, un acte d'héroïsme dans tout cela il ne peut y avoir long raisonnement, froid calcul, prévoyance, inquiétude, hésitation. C'est l'égoïsme, c'est la vertu ordinaire qui procède ainsi. Le dévouement est un élan spontané, un entraînement, une sorte de folie; car tout ce qui n'est pas vulgaire, commun, parait extravagant; et voilà pourquoi l'amour de la croix est appelé une folie; et voilà pourquoi l'amour divin, qui fait les Saints, est appelé aussi une folie. Notre siècle est d'un égoïsme glacial; il calcule et combine

étaient de la même race que nous : quels logiciens, quels hommes d'amour, quels héros étaient les Sains! Ils l'étaient, eh bien! pourquoi ne le serionsnous pas comme eux?

Le P. Binet nous dit, dans son vieux langage :

"Ce qu'un homme a fait, de vrai, un autre peut le faire, puisque la grâce de humain. C'était cette sainte pensée qui Dieu frappe toujours la porte du cœur perçait toujours le cœur de St-Augustin:

pourquoi, disait-il, ne pourrais-je pas "bien faire ce que tant d'hommes et "tant de femmes ont fait heureusement?” "La transmigration des âmes, c'est

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Voici maintenant la réflexion d'un agiographe moderne :

"D'après ce principe "que les saints étant des hommes comme nous, nous devons être des saints comme eux," pourquoi n'y aurait-il pas encore, et ici comme ailleurs, des Antoine, des François d'Assise, des Dominique et des Jean de la Croix? Pourquoi n'y aurait-il pas des

Thècle, des Catherine de Sienne, des Thérèse, des Magdeleine de Pazzi et des Rose de Lima?

"On parle sans cesse d'exemples plutôt admirables qu'imitables; mais il n'en est point qui ne puissent être imités par ceux qui ont reçu le même attrait... Il y a des exemples extraordinaires qui furent provoqués par un mouvement particulier de l'Esprit-Saint: à moins d'un mouvement semblable, il ne faut pas les suivre."

Si nous avions une foi vive, si nous aimions, nous ne trouverions pas si difficile de marcher sur les traces de Jésus-Christ, et de rivaliser d'héroïsme avec les Saints. Nous ne dirions pas, toutes les fois qu'il s'agit de grandes choses: c'est trop parfait pour nous; c'était bon pour les Saints. Et tout cela vient de notre égoïsme et de notre lâcheté. Oui, l'égoïsme, voilà la maladie du siècle.

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Autrefois, nous dit Rohrbacher, que da meilleuses conversions! que de prodigrases pénitences! Aujourd'hui, peutC, nous n'allons pas si loin dans le mal, mais nous n'allons pas non plus aussi loin dans le bien : nous sommes médiocres en tout; nous ne sommes ni froids ni chauds; nous sommes tièdes. Craignons que le Seigneur ne nous rejette, et qu'il n'appelle quelques nouveaux barbares pour occuper notre place au ciel." Nous sommes arrivés à l'époque prévue par l'Aigle de Meaux :

"Je prévois, disait-il, que les libertins "et les esprits-forts pourront être dé"crédités, non par aucune horreur de "leurs sentiments, mais parce qu'on tien

"dra tout dans l'indifférence, excepté les "plaisirs et les affaires."

En effet, comme autrefois, l'homme n'aspire plus avec ardeur à devenir un ange; il semble se contenter de ne pas tomber jusqu'au niveau de la brute. Il ne tient pas à monter très haut, pourvu qu'il ne tombe pas trop bas : le médiocre, le juste-milieu, voilà l'assiette ordinaire où il se trouve heureux. Et cependant nous ne cesserons de lui crier, au nom d'une religion divine : O homme, aspire à ce qu'il y a de plus parfait; aspire à égaler l'ange, à ressembler à Dieu; c'est là ta glorieuse destination:

To be sublimely great, or to be nothing! (SOUTHERN.) Pascal le disait déjà aux fidèles de son temps:

-

"Ce qui nous trompe, en comparant ce qui s'est passé autrefois dans l'Eglise à ce qui s'y passe maintenant, c'est qu'ordinairement on regarde Saint Athanase, Sainte Thérèse et les autres Saints, Présentecomme couronnés de gloire. ment que le temps a éclairci les choses, cela paraît véritablement ainsi : Mais au temps que l'on persécutait ce grand Saint, c'était un homme qui s'appelait Athanase; et sainte Thérèse, dans le sien, une religieuse comme les autres. "Elie était un homme comme nous et sujet aux mêmes passions que nous, dit l'apôtre saint Jacques, (Jac. 5, 17.) pour désabuser les chrétiens de cette fausse idée qui nous fait rejeter l'exemple des Saints, comme dispropordisons-nous, ce n'est pas comme nous.” tionné à notre état : c'étaient des Saints,

Dans le même siècle, le Cardinal Bona écrivait la même chose :,

"Nous croyons qu'il est très difficile de régler notre vie sur celle des Saints, parce que nous les imaginons comme des esprits dégagés du corps. Mais, si nous voulons les imiter, comme nous y sommes obligés, nous devons les considérer d'une autre manière : ils ont été des hommes comme nous, infectés de la même corruption, exposés aux mêmes tentations, aux mêmes dangers; et cependant, par la foi ils ont conquis les royaumes, ils ont accompli les devoirs de la justice et de

ses.

la vertu, ils ont fait des choses merveilleuElie, nous dit St-Jacques, était sujet à toutes les misères de la vie. On peut dire la même chose de tous les autres Saints, dont nous admirons la rare vertu et les actions héroïques ils ont été semblables à nous, formés du même limon, et exposés aux mêmes tentations sur la terre; et ils nous ont cependant presque infiniment surpassés par le courage avec lequel ils se sont élevés au dessus des faiblesses de la chair, de l'orgueil du monde, et de l'envie des démons. Pourquoi donc reculons-nous? Il nous est facile d'imiter les Saints, si nous le voulons, en mettant notre confiance, non dans nos propres forces, mais dans le secours de Dieu par là, nous monterons au faite de la perfection, où ils sont heureusement parvenus. Une grande partie de la sainteté consiste à vouloir efficacement l'acquérir." (Principes de la Vie Chrétienne.) Et de nos jours M. Jeancard, le biographe de St-Alphonse Marie de Liguori, nous le rappelle encore :

que

"L'éloignement des temps produit comme une illusion de perspective dans la manière d'envisager la personne et les actions des Saints. On ne les voit point tels qu'ils furent, comme des hommes semblables à nous, et qui, par les efforts d'une volonté soutenue de la grâce, se sont élevés à ce haut degré d'héroïsme nous admirons en eux. L'imagination les place en quelque sorte au dessus de l'humanité; environnés qu'ils sont de tous les genres de dons surnaturels et merveilleux, ils paraissent d'une autre espèce que nous, ils n'ont rien de nos vices, et nous les croyons inaccessibles à nos faiblesses; nous regardons leurs œuvres comme le propre de leur nature, tandis que nous devrious reconnaître la grandeur de leurs sacrifices, et nous trouver encouragés. Au lieu de dire, avec St-Augustin: ce qu'ils ont fait, nous pouvons le faire, nous disons : ils étaient des Saints, et nous ne saurions atteindre si haut! Comme si les dons de Dieu avaient tari, et que sa grâce ne pût encore faire de nous des vases d'élection !!!

"Il n'y aura pas lieu à des erreurs aussi funestes, si vous retracez la vie d'un saint personnage qui, à une époque peu éloignée de celle où vous vivez, lorsque déjà l'on semblait ne plus croire à la vertu, eût fait éclater, au sein de l'affreuse corruption de son siècle, une sainteté qui rappelle les plus beaux jours du christianisme. Sa conduite dépose de

la sainteté toujours subsistante de l'Eglise elle-même, et elle nous apprend que la perfection évangélique ne doit point nous être étrangère. Nos contemporains ont vécu et conversé avec lui; à mesure qu'il est plus rapproché de nous, il n'en paraît que mieux homme comme nous; et en admirant en sa personne les opérations de la grâce, nous trouverons qu'il n'y a pas de présomption à aspirer là même où il est parvenu. Soutenus de Dieu, nous sentons que nous pourrons parcourir la même voie. C'est là comme un grand fait qui répond, d'une manière péremptoire, à tous les prétextes du temps, des mœurs et de la fragilité de notre nature.'

"C'est donc mal à nous, dit M. Collombet, dans sa vie de Ste-Thérèse, de nous contenter d'un vague respect et d'une admiration stérile pour ces grands personnages que l'Eglise appelle Saints; de prendre pour prétexte que nous ne nous sentons pas appelés à une si sublide nos jours, que ces oraisons, ces extame carrière; de déclarer, avec la fatuité ses, ces ravissemens nous touchent, nous étonnent, nous paraissent quelque chose de grand, lorsque le bruit en vient à nos oreilles;.... de dire que tout cela est un idéal qui a eu son temps et qui est aujourd'hui fini; qui convient peutêtre à l'état particulier de quelques âmes, mais qui ne peut plus faire marcher l'humanité vers la perfection promise."

Ce qui manque aujourd'hui, c'est donc un saint enthousiasme, un généreux esprit d'imitation, une noble et glorieuse rivalité; ce qui manque, c'est une volonté appuyée sur la foi, et qui reçoive de l'amour une impulsion puissante; c'est une volonté forte, ferme, constante et invincible; c'est cette volonté qui a fait tous les grands Saints, dans tous les temps.

Ste-Magdeleine de Pazzi disait : "O mon Jésus, les saints ont fait pour vous de grandes choses; je veux suivre leurs exemples.

La sœur de St-Thomas d'Aquin lui demanda un jour, comment elle pourrait se sauver? il lui répondit: EN LE VOULANT!

Oui, en le voulant, nous pourrons ce que d'autres ont pu avant nous : or,

comme le remarque Brownson, ce beau génie américain, cet illustre converti, ce catholique de tout cœur, catholic to the core:

"To will is always in our power, for will is always free. Will strongly, will firmly, will constantly, and fear not but you will execute, in due time, bravely and successfully."

Espérons donc, espérons et travaillons en conséquence: Il y aura toujours des âmes d'élite qu'un mouvement d'héroïsme détachera de la masse égoïste et entraînera dans une voie exceptionnelle de perfection et de sacrifices: - la voie des conseils évangéliques!

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Allez, vous ne connaissez pas le cœur humain, vous qui croyez obtenir de lui l'accomplissement du devoir, en ne lui proposant que le devoir.

"Il suffit, nous dit le Solitaire Auvergnat, d'un peu de philosophie pour comprendre que les préceptes ne seront pas observés là ou les conseils ne le seront pas en morale, on n'arrive au positif qu'en visant au superlatif.”

Pour exciter notre ferveur et nous animer dans la voie de la perfection, nous ne devons pas chercher des exemples autour de nous, mais dans les Saints qui nous ont précédés, et qui nous sont proposés comme des modèles encourageants: ils étaient des hommes comme nous; nous devons être

des Saints comme eux.

Nous ne pouvons mieux finir ce chapitre que par une leçon d'humilité;

Humility, that low, sweet root,

From which all heav'nly virtues shoot;
(MOORE.)

et c'est Brownson qui nous la donnera. Ce n'est pas en jugeant ses frères, mais en se jugeant soi-même sévèrement, que l'on devient un Saint.

"In this world, we are not, save in the Saints, to look for perfection. The characters of all are a mixture of good and evil. None, or, at best, very few, under

the human point of view, are totally depraved, destitute of every generous feeling, of every noble quality; and even the best must mourn over their own shortcomings. We have no right to exclude from our love. Alas! who are we who any human being from our sympathy, or the right to exclude from our kindness demand perfection in others, and claim and respect those who may have fallen? Let us look into our own heart, recall our own past lives, and see what we have been, and what we are. What have we whereof to boast, in the presence of this erring brother or this fallen sister? Alas! who that knows himself, the rottenness of his own heart, the baseness of his own conduct, and feels in his conscience the load of guilt he has incurred, can look upon himself in any other light than as the very chief of sinners? Our religion commands us, while we are inexorable in judging ourselves, to be lenient in judging others; and as long as we feel it but reasonable, as we all do, that we should be loved and esteemed, notwithstanding our vices and crimes, how can we deem it just to withhold our love and esteem from others, who, after all, may be far less vicious, less criminal, in the sight of God, than ourselves? (Brownson's Review, 1848, oct. p. 500, 501.")

C'est en ce sens, que l'humble StFrançois d'Assise se croyait, et se disait le plus grand des pécheurs !

N'oublions pas enfin une vérité importante si nous voulons devenir des Saints, si nous voulons suivre les traces de Jésus-Christ, nous ne devons pas rechercher et compter pour quelque chose l'estime, les applaudissements et les récompenses des hommes; nous ne devons pas craindre et fuir le ridicule, le mépris et les humiliations. Ne craiguez pas, disait St-François d'Assise à ses premiers disciples, ne craignez pas de paraître petits et méprisables, ni d'être traités de fous et d'insensés par les hommes.... L'homme n'est dans la réalité, que ce qu'il est aux yeux de Dieu.

Ainsi, c'est par les humiliations

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