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Malheur à qui versa ton sang aux ondes pures!
Je vais prophétiser ici, sur tes blessures,
Qui, muettes, ouvrant leurs lèvres de rubis,
Paraissent implorer le secours de mes cris.
La malédiction sur l'homme va descendre;
Les civiles fureurs de ruines, de cendre,
Encombreront les champs de l'Italie en pleur:
Le ravage et le sang, tous les objets d'horreur,
Deviendront si communs, que l'on verra la mère
Ne faire que sourire aux deux mains de la Guerre
Qui lui déchireront ses enfants par moitié.
L'habitude du crime éteindra la pitié ;

Et l'âme de César, pour la vengeance errante,
Traînant Até près d'elle, Até toujours brûlante
Des chaleurs de l'enfer, d'un ton de souverain
Crira partout: Carnage, et laissera sans frein
Aboyer et bondir les dogues de la guerre,
Jusqu'à ce que l'horreur de ce fait sanguinaire
Plane dans l'air avec les miasmes infernaux

Des squelettes humains demandant des tombeaux !

AUGUSTE BARBIER.

Dans la conduite et l'action de ce drame, quoique le caractère et les événements soient rapportés tels que Plutarque les a exposés dans la vie de Brutus, il n'en reste pas moins un grand fonds d'ingénuité, et une habileté étonnantes pour les resserrer et les enchaîner; ce qui produit une liaison qui, sans altérer la vérité historique, en est, pour ainsi dire, l'écho.

L'exposé de la conspiration, la mort du dictateur, la harangue touchante d'Antoine et ses effets, la fuite de Brutus et de Cassius, leur querelle et leur réconciliation, enfin leur noble dévouement contre le sanguinaire triumvirat, sont liés avec un art admirable; et quoique, après la mort de César, la scène ne soit remplie que du patriotisme de Brutus et de Cassius, l'intérêt puissant que l'on éprouve pour leur sort se soutient et s'accroit même jusqu'à la dernière scène. C'est là un des prestiges de Shakspeare, et un des miracles de l'art.

D. O'SULLIVAN.

Le drame de Jules César est l'une des plus belles et des plus fortes études historiques de Shakspeare. L'étonnante vérité du caractère de Brutus prouve que le poëte anglais n'était pas aussi dépourvu d'instruction que certains critiques l'ont supposé. Aucune nuance de ce grand caractère n'a échappé au pinceau du poëte; et, pour savoir ces nuances diverses, Shakspeare a dû non-seulement lire, mais encore méditer les écrits de Plutarque, les épîtres familières et les lettres de Cicéron à Atticus. C'est sur Brutus que se concentre tout l'intérêt du drame, et c'est ce qui enchaîne jusqu'au dénoûment l'attention du lecteur ou du spectateur. Je ne sais pourquoi le célèbre critique Johnson n'a pas rendu justice à cette création du génie. Il place le Jules César au-dessous d'autres ouvrages de Shakspeare, qui me paraissent inférieurs à ce chef-d'œuvre.

La traduction de le Tourneur est très-estimable. Il a eu le mérite de vaincre le premier les difficultés que présente à un traducteur la langue de Shakspeare, et les subtilités de quelques parties du dialogue. Mais il veut trop embellir Shakspeare qui n'a pas besoin d'ornements. Il a laissé dans le Jules César quelques lacunes que M. Guizot a heureusement remplies, excepté une seule qui a échappé à son attention. M. Guizot, très-versé dans la connaissance de la langue et de la littérature anglaise, a voulu être plus littéral que le Tourneur; mais peut-être a-t-il poussé un peu trop loin son scrupule de littéralité. C'est un doute que je soumets à son excellent esprit.

Je n'ai point hésité à profiter des travaux de ces traducteurs. Il y a une infinité de passages qu'on ne peut rendre que d'une seule manière. M. Guizot a certainement amélioré, en certaines parties, la traduction du Jules César par le Tourneur; je crois avoir apporté quelques améliorations à l'un et à l'autre de ces ouvrages. C'est là tout le mérite que je réclame, et j'ai l'espoir qu'il ne me sera pas refusé.

JAY,

De l'Académie française.

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SCENE: The first three Acts at ROME: afterwards at SARDIS; and near PHILIPPI.

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La SCÈNE est durant les trois premiers Actes à ROME, durant les deux autres à SARDIS, ile près de MUTINUM, et près de PHILIPPES.

ACT I.

SCENE I.-ROME.-A STREET.

Enter FLAVIUS, MARULLUS, and a Rabble of CITIZENS.

Flav. Hence! home, you idle creatures, get you home; Is this a holiday? What! know you not, Being mechanical, you ought not walk Upon a labouring day, without the sign

Of your profession?-Speak, what trade art thou?

1 Cit. Why, Sir, a carpenter.

Mar. Where is thy leather apron, and thy rule? What dost thou with thy best apparel on?

You, Sir; what trade are you?

2 Cit. Truly, Sir, in respect of a fine workman?

I am but, as you would say, a cobler.

Mar. But what trade art thou? Answer me directly.

2 Cit. A trade, Sir, that I hope I may use with a safe conscience; which is, indeed, Sir, a mender of bad soals.

Mar. What trade, thou knave! thou naughty knave, what trade?

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