pitanies & places de Siara, faint André, Rio

grande, Conhahu, Parayba, Frederichstad, Pays conquis par les Goyane, Olinde, le Recifde Fernambourgh, Hollandois. Cap faint Augustin, Serinhan, Porto Caluo, Rio S. Francefco, les ifles Fernandes & de Tamarica, &c. Ils mettoient defia la Baye de tous les Saints en ceruelle, laquelle ils auoient vne fois prife,gardé vn an feulemết, & mãqué vne autre fois; & les foldats ne demandoient qu'à reparer cette bréche à leur reputation, & y retourner planter vn fiege: Ils eftoient au nombre de dix ou douze mille hommes effe&tifs tous braues guerriers, ils auoient les Brefiliens & Tapoyos à eux, leurs places fortifiées & munies de bonnes garnifons: car puisque tout cedoit à leur valeur, ils fe promettoient d'y foufmettre encorevnefr confiderable, riche & importante ville; auffi ce n'eftoit pas fans raifon que de vouloir entreprendre vnfi bel exploict, & de s'efforcer à y reüffir, veu que c'eftoit le plus haut point où pût monter leur ambition, & que par la poffeffion de eette ville ils fe rendoient abfolus d'vne filogue, fi belle & fi fertile contrée que le Brefil: Les preparatifs de guerre eftoient autat bien ordonnez pour ce deffein, que le courage des foldats eftoit difpofé à vaincre rauffi à confi derer l'eftat de cette place alors, les Hollan dois l'euffent emportée facilement, mais la

reuolte de la couronne de Portugal de l'o1641. beyssance de celle de la Caftille aduenue en 1641. futle coup fatal qui borna leurs triomphes,arrefta les trophées que le merite de tant de genereux foldats auoient acquis à la compagnie des Indes, ainfi que nous allons monitrer cy-apres.

des Caftillans pai les Portugais.

Chacun fçait que la haute resolution des Portugais à s'affranchir de la fujetion d'Espa gne,fut fi ingenieufement executée, que prefExecution prompre, que en mefme temps & en tous les lieux où ils auoient efté les dominateurs, & dont les Caftillans s'eftoient rendus maistres, quoy que diftans de mille à deux mille lieuës les vns des autres, ils furent exterminez par ces Portugais; particulierement au Brefil où la race en fut efteinte; Ce que ceux de la Baye de tous les Saincts firent foudain fçauoir au Confeil du Recif, auquel ils demanderent trefue fous né en action de gra- efperance de traitter des moyens de viure bós amis par enfemble: cela confirmé par lettres d'Hollande,on ordonna vn ieufne publiq au Recif, & dans l'eftenduë de la conqueste pour remercier Dieu de l'affoibliffement des forces d'Efpagne & de la liberté recouurée par ceux de Portugal. Dom Ican quatriefme leur nous ucau Roy enuoya des Ambassadeurs aux Roys, Princes & Republiques de l'Europe, demanda leur amitié & du fecours au Roy

Ieufne public ordon

Roy Dom Ican qua

de France & à fes alliez. Les Eftats generaux luy enuoyerent des nauires armez, des foldats & des viures, & à fa poursuitte & priere traitterent la paix auec luy pour tous les pays & fubjets qu'ils poffedoient l'vn & l'autre delà & deçà la ligne equinoctiale, Europe, Afrique & Amerique, & fpecialement au Brefil, dont voicy les articles fommaires. Que les Etats generaux & la Compagnie des Indes fous Articles accordez au eux demeuroient seigneurs fouuerains& pro-trictme prietaires de tous les pays, ifles & peuple qu'ils y auoient conquis depuis qu'ils y auoient porté leurs armes iufqu'à l'an 1641. & que l'autre partie de ce Brefil appartiendroit à Dom Ican quatriefme & fes fucceffeurs, comme legitime Roy. Que toutes guerres & actes d'hoftilité cefferoient à l'aduenir, feroient oubliez de part & d'autre, que leurs fubjets pourroient aller & venir & negotier enfemble, & que defences leur eftoient faites de s'entrequereller pour le paffé à cause de la religion, &c. Les Etats generaux n'auoient point d'enuie de coprendre le Brefil dans ce traité, par l'aduis que quelques iudicieux leur en donnerent: mais la Compagnie des Indes par fes importunes remonftrances les y fit condefcendre:Les Religieux de Portugal qui vindrent àla Haye a Remonftrance faite uoient visité les Dix-neuf, & reprefenté que par les Religieux aux puis qu'il leur eftoit facile de viure tous heu

Dixneuf.

reux en vn fi beau climat, il n'en falloit plus: faire le theatre de la guerre pour refpandre lefang chreftien, que les hommes, ces precieux. Quurages du Dieu viuant, apres tant de meurtres & de carnages, dont la penfée donnoit de l'horreur, fiffent reflexion &reconnuffent. qu'ils n'eftoient pas fur la terre pour s'égor→ ger, mais pluftoft pour s'épargner & s'entrefecourir,que la guerre eftoit la mortelle ennemie des vertus, l'efchole de l'impieté, la ruyne & le degaft des dons &biens que la bonté diuine nous départ & rendoit les lieux où elle é toit receuë toufiours miferables;que la Compagnie deuoit butter à vne profperité innocente,& non pas puiser fa felicité dans les fac cagemens& deftruction de leurs voifins;qu'il n'y auoit que la paix qui pût les rendre contents également : & d'effect ces Dixneuf examinerent combien de trefors il en reuiendroit dans leurs coffres, que de deniers épar gnez pour eux qu'il falloit deftiner aux gés de guerre par terre & parmer, & qui confumoiết La quinteffence de leur reuenu, qu'ils auoient affez de pays & d'habitans pour le cultiuer, & que dans vne tranquillité de 15. à 14. ans qu'ils auoient feulement àen iouyr, ils feroient des profits immenfes & auroient des commoditez fans exemple. Les Eftats perfuadez de ces raifons approuuerent ces fentiments, & creu

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rent auffi que ce feroit-là vn puiffant lié pour les attacher à cette nation, & par ce moyen terraffer les Espagnols, & faire la conqueste de fes plus belles prouinces.

La paix donc eftant generalement eftablie, auparauant que la nouuelle en fut publique au Recif, pendant que les nauires qui la portoient eftoient en chemin, les feigneurs duConfeil mirent en mer vne flotte laquelle prit fa route vers l'Afrique où ces Portugais auoient de bonnes places, & auffi auoient fait mourir les Caftillans qui les y auoient maistrifez.Ces Portugais difent que ces nauires partis d'Hollande pour porter la paix, la rencontrerent & qu'ils furent priez par celuy qui la conduifoit de ne diuulguer pas les auoir veus, qu'on ne fit pas fi toft trompetter cette paix, parce qu'ils alloient exploitter vne belle entreprise en peu de temps; que continuants chacun fon chemin, la flotte fut prendre terterre en Angola à 700. lieuës du Recifen diamettre, furprirent & forcerent la ville & for tereffe de Loanda de fan Paulo, Marahon, faint Thomas & autres lieux, firent main basfe des Portugais, en prirent d'aucuns prisonniers & en vn instant le virent feigneurs du pays. La paix ce pendant fe publia de part & d'autre au Brefil, le Viceroy &le Comte lean Maurice de Naffau iurerent de la faire garder