RELATIONS ET CVRIEVSES DE L'ISLE DE MADAGASCAR, ET DV BRESIL Auec l'Hiftoire de la derniere Guerre faite au Brefil, PARIS, Chez AVGVSTIN COVR BE', au Palais,en la Gallerie des Merciers, à la Palme. M. DC. LI. AVEC PRIVILEGE DV ROY. TE DE TOD AA A MESSIE VRS DV PV Y M que ESSIEVRS, Rien ne femble d'abord plus manifefte, l'utilité des voyages qui fe font aux Païs efloignés à caufe de la connoiffan ce qu'on en tire d'une infinité de chofes falutaires qui manquent au noftre de a ÿ CIETE la prudence qui fe perfectionne en obferuant les mœurs & les arts des Peuples qui les habitent. L'apprens cèpendant, que quelques fages Politiques ont feuerement defendu à leurs Citoyens, S. fur tout aux ieunes Gens, de faire de longues courfes hors de leur Païs: de peur que dans la communication des Eftrangers, il ne leur arriuaft de contracter plutoft des vices nouueaux, que d'acquerir des vertus nouuelles. Quoy qu'il en soit, Meßieurs, i auoüe ingenument, qu'il ne m'appartient pas de decider une queftion de cette importance. Mais i ofe bien me perfuader, que les plus difficiles ne sçauroient rien trouuer à redire en la curiofité des Relations fidelles & fensées de ce qui a efté veu 5 remarqué par ceux que leur genie, ou leur fortune ont engagez dans de longs voyages. Au moins,comme l'hiftoire rend toufiours prefens aux hommes les éuenemens paffe, defquels fans ce fecours la diftance des fiecles aboliroit enfin la memoire: de mefme elle leur fournit on moyen abfolument innocent,de s'inftruire de mille fingularitez ou de Nature ou de Police,que fans J a cette ayde la diftance des climats leur feroit eternellement ignorer. Or, Meßieurs,il me pourroit fuffire, pour faire comprendre à chacun,de quel prix font les hurt Relations que ie mets au iour, de dire que c'est par vòfre auis que ie me fuis refolu à l'impreßion des quatre plus recentes, que pour les quatre autres,le zele que vous auez de tout temps pour le Public, vous a facilement portés à les tirer du threfor de voftre Cabinet, afin de luy en faire part. Car il eft conftant, non feulement en ce Royaume, mais encore par toute l'Europe, s'il y a quelque autre lieu où le beau fçauoir foit en eftime; que l'extreme fuffifance que vous aueziointe à l'excellence de l'esprit, à la folidité du iugement, ne souffre pas que vous eftimie digne de votre approbation,ny que vons receuie dans ce Sanctuaire-là, aucune chofe qui ne foit fouuerainement exquife. I'adiousteray neantmoins à cela, que la reputation d'habileté que s'eft acquis Monfieur Morifot ences matieres,ne contribuëra pas peu à la recommandation des pieces de ce Volume, qu'il a pris la peine de digerer luy-mefme, & d'enrichir par fes |