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pour y cacher tout leur menage, y mettre leurs boiffons, mays, racines, plumes,& attifets. Marcgrauius au 8. liure de fon histoire du Brafil ch. 12. dit, qu'il a leu dans la relaj tion de Iacob Rabbi que dans l'ombrage,ou cafe de Iandhuy, il y auoit vne de ces courges fur vne natte, couuerte d'vne autre natte, dans laquelle il n'eft pas permis de regarder ny mesme de s'en approcher, fi ce n'eft que prenant du tobac, on en peut foufler de la fumée dedans, comme par droict de reconnoiffance; Ceux qui vont à la chasse à la pesche, & au miel, mettent tout ce qu'ils en ont proche ladite courge, iufques à ce que Iandhuy leur permette de l'emporter. Dans cette courge, il n'y a autre chose que des pierres, dittes Kehnturah, & des fruits Titzsheinos, defquels ils font plus d'eftat que de l'or. C'eft dans ces calebaffes qu'ils portent, ou croyent porter le diable, lors qu'ils font leur grande fefte, comme noftre autheur le decrira plus bas. Le traducteur duquel m'a faict prefent de la graine defdites calebasses, qui ne different en rien de la femence des noftres longues des tiges, & fleurs, mais ie n'en ay point veu le fruit.

72. Leiour de leur recolte qui fut en cette année mil fix cent trente-huit le vingt-septiefme Iuin,eftoit trois iours auant leur gran

de fefte, pour laquelle landhuy auoit dit cydeuant à Baro, qu'il cefferoit de faire courir l'arbre, & non auparauant. Cette refiouysfance ne confiftoit qu'en danfes, yurogne rie, & prifes de petun, laquelle estoit fuiuie du baptefme des enfans, par l'ouuerture do la leure du deffus, & percement d'oreilles; & encore par les fiançailles, & mariages des ieunes hommes,aufquels on perçoit les ioües, le diable & les forciers prefens.

73. Les Brasiliens n'adorent que le diable, non qu'ils en attendent du bien, mais parce qu'ils le craignent, fubiect pour lequel ils luy facrifient, & l'inuoquent comme il fera dit plus bas. Auffi pour preftres & medecins,gueriffans les malades d'efprit & de corps, ils n'ont que des forciers & magiciens, ou gens qui fe difent tels,ils les nomment Pages,& Caraibes, lefquels implorent l'affiftance du diable, pour sçauoir de luy l'euénement des choses futures, foit de la guerre, foit des maladies.

74. Ce nom de Houcha fignifiant le diable, ne fe trouue dans les dictionnaires de la langue du Brafil, rapportez par le fieur de Lact auliu. 17. des Indes Occidentales ch. 12. &liu.

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ch. 2. ny par Marcgrauius au liu. 8. ch.9. ny auliu. ch.. If. I, où ils traittent de la religion des Brafiliens, quoy qu'éfdits lieux on y life. des noms differens des diables comme de Curupira,

du

Curupira, qu'ils croient le diable des montagnes; Machacera celuy des chemins; Inrupari, Anhanga, & Taguai: Il fe peut faire que celuy de Houcha, foit le diable des bois,attendų qu'il ne paroiffoit ny ne rendoit refponfe que dans les bois. Marcgrauius. au lieu d'Inrupari, & Taguai met, Iurupari, & Tuguaiba, aufquels il ioint Temoti, & Taubimama. De Lery ch.16. dit que les Tououpinambouts ou Tououpinambaouts appellent le diable Aygnan, & Kaegerre. 75. Marcgrauius au liu. fus allegue,ch. 7. dit, que les Brafiliens ayant faict fecher la fueille petun, tabac, ou tobac au feu, & mis les fucilles en poudre auec les doigts, lefquelles fucilles ils nomment Petimaoba, & l'herbe Petima: ce faict, ils fe feruent du fruict de Pindoba, Vrucuruiba, & locara, en coupent l'extremité, le vuident, puis font vn trou à cofté, dans lequel ils fourrent vn petit canal de bois troué, ils appellent cet inftrumens Petimbuaba, nous le nommons pipe, Ils en font comme nous d'argille cuitte au feu,à la façon de nos pipes, defquelles mefme on leur en porte grande, quantité, les Brafiliens les nomment Amrupetimbuaba, mais les Tapuies les trouuant trop petites, en font qui ont le chalumeau gros comme le poulce, tant de bois que d'argille, & Le

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lieu caue au bout, où ils mettent le petun, gros comme le poing, ils tirent la fumée comme nous, & la reiettent par tous les trous qu'ils ont és ioües & au menton, ce qui eft horrible à voir. Nous auons dit qu'ils mettoient au bout de leurs chalumeaux des noix de Pindoba, Vrucuruiba, & Iocara. Nous auons defia defcrit parlant cy-deffus des palmites le Pindoba, & dit que c'eftoit vne efpece de palmier, ayant comme le Cocos fruicts au deffus du tronc, qui viennent comme des raifins, chaque raifin eftant fouuente fois de cent noix, chacune de la groffeur d'vn œuf, ayant la mefme figure. Vrucuruiba, par Marcgrauius liu. 3. ch.9. Vrucuruiba eft femblable à la precedente, comme auffi le fruict, mais plus petit n'eftant que de la groffeur d'vne prune. Tocara eft auffi vne efpece de palinier femblable au dernier ayant fes noix comme celles du Cocos, finon qu'elles ne font pas plus groffes que nos noix ordinaires. Mais il falloit au diable vn chalumeau long d'vne demi pique, &au bout vne noix de Cocos appellée des Tapuies Inajaguacu, & l'arbre Inajaguacuiba, des Portugais Cocoeiro. Cet arbre a le tronc droict, gros de fix à fept pieds de tour, haut de cinquante, le deffus du tronc est esgal en groffeur au dessus, c'eft merueille que cet arbre

puiffe refifter aux vents, n'ayant que de pctites racines, qui n'enfoncent point en terre. Son efcorce eft grife, marquée de petis cercles. Il n'a point de rameaux, mais feulement vn floquet de quinze ou vingt grandes fueilles de trois pieds de long, larges.de deux poulces, de la façon de celles de noftre gladiole d'vn verd guay, reluifant, trauerfe de long de petites lignes delicates d'vn verd plus delaué. Du deffous de ces fueilles fort vne efpece de gouffe, comme de pois, ou feues longue de deux pieds, laquelle venant à fe fendre iette plufieurs branches longues de demi pied ou d'vn pied, chargées de petits corps triangulaires, d'où fortent premierement des fleurs & puis apres des noix : les fleurs font iaunes, & les noix de couleur rouffeaftre, de la groffeur de la tefte d'vn homme, qui ne quittent jamais le deffus du tronc qu'il n'en croiffe d'autres en leur place. Leurs coques font couuertes de filamens, ou nerfs fort ferrez, fi on ouure vne de ces noix auant qu'elle foit meure,on en tire plus d'vne chopine de fuc excellent à boire. Si on l'ouure meure, on y trouue ce fuc coagulé qui paffe le gouft de l'amende. De l'vfage de cet arbre & fruits notamment aux Indes Orientales, comme encore de Les vertus, & proprietez, plufieurs en ont ef

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