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64. Le mefme de Lery audit ch. dit que ces
Americains font bouillir par leurs femmes.
le mil, ou mays,dans de grands pots
de terre
pleins d'eau, qu'elles tirent d'iceux estant à
moitié cuit, le maschent fans en rien aualler,
puis le reiettent dans d'autres vaiffeaux de
terre, qui font tous prefts fur le feu
pour
le
faire encore bouillir, le remuant fur le feu,
iufques à ce qu'elles connoiffent qu'il eft af
fez cuit, alors elles le verfent dans d'autres
vaiffeaux, & le donnent à boire ainfi frais
chement fait.Ce breuuage s'appelle des Tou-
pinambous Caou-in, le boire, Caou-iner. Il
y en a de rouge & de blanc, fuiuant la cou-
leur du mil qu'ils mettent en œuure,le gouft
cft comme d'vn laict aigre. Marcgrauius liu.!
8. c. 7. dit,que les Brafiliens appellent ce breu-
uage Abatij, & les Portugais, Vino de Mil-
ho, vin de mil. a.

65. Les fauuages n'ont point de villes fer-
mées, habitans ou feparement dans les bois,
ou ensemble dans des villages qu'ils appel-i
lent Aldées, qui prennent leurs noms, ou du
chef qui y commande, comme nous auons
remarqué cy-deffus; ou de la riuiere voifine;
qui eft le plus affuré, tant parce que leurs
Aldées font toufiours bafties proche les ris
uieres, que parce que les riuieres ne changent
iamais de nom. Leurs maifons font aucunes

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fois longues de quatre-vingt pas & plus, les portes ne fe ferment que de branches de palmiers, ou de grandes fueilles d'vne herbe qu'ils appellent,Pindo. Leurs toicts font fouftenus de troncs d'arbres couuerts desdites fueilles; s'ils craignent vne surprise, ils font vne efpece de barricade au tour de leur Aldée, y plantant des paux de palmiers de cinq à fix pieds de haut, auec des trauerfins par dessus, fi ce n'est que fe touchent. les paux De Lery ch. 14. Ily a plufieurs fortes de palmes ou palmites. Vne dite Ycolt, par nous palmes de montagne, defcrite par Charles de l'Eclufe au 2. liu. de fes Exotiques, ch. 3. La 2. Ouacourij qui eft la vraye palme des Indiens portant les fueilles dites Pindo, defquelles les fauuages couurent leurs loges, ce qui fait voir que de Lery s'eft trompé efcriuant que ces fucilles eftoient d'vne herbe & non pas d'vn palmier, qui porte vne noix en forme & groffeur d'vn œuf d'oye, ayant la coque ligneufe, contenant quatre ou cinq noyaux longs d'vn bon gouft, defquels ontire de l'huille. La moüelle qui eft dans le tronc de cette efpece groffe comme la iambe d'vn homme, fe mange cruë & cuitte. Ceux du pays l'appellent Quacouri-rouan. La 3. efpece Meuryti-uue, a fon fruit auffi gros que le precedent, la coque marquettée de petites

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taches noire,il n'y a qu'vn noyau dedans bon à manger. La 4. Ynaia, portant les fruits par grappes de la groffeur des oliues, ces fruits pendent trois à quatre cens d'vne mefme grappe, de forte qu'à peine vn homme en peut porter vne. La 5. Carana-vue, porte fes fueilles larges comme des foufloirs, defquelles les femmes fe feruent à mefme vlage, elle porte vn fruit semblable à la prune de damas. L'Ayri, eft femblable à la palmite quant aux fueilles, mais le tronc eft armé tout autour de pointes aigües, le fruit n'eft pas bon à manger. Iean de Laet liu. 15. des Indes Occidentales ch. 9. liu. 16. ch. ir. Guillaume Pifon au liu. des facultez des fimples ch. 10. nomme la palme qui apporte la fucille Pindo, Pindoua, duquel arbre il y a des forests entieres dans le Brafil. Il y a encore d'autres palmites comme Caranaiba, & Anache Ca+ riri, les rameaux de laquelle font és bouts comme des queuës de Paons espanies, portant des dactiles. La peau du tronc eft grife & efcaillée. Les Portugais appellent cet arbre Tamar. Il y a vne autre forte de Pindoua, duquel la moüelle qui eft au tronc eftant bruflée fert à la lifciue; elle a les rameaux tres-beaux & bien ordonnez, defquels les Portugais ornent les autels & les parois des Eglifes, les fauuages en couurent leurs mai

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fons, fes fruicts font bons à manger, & à faire de l'huille. Marcgrauius nomme cette forte de palme Pindoba, à laquelle il en adiouste vne autre, le tout auec leurs figures appellées Iocara, & Iucoara, outre lesquelles font l'Yri, & Gerau rapportées par Lery ch. 13. Ils couurent & baftiffent leurs maisons de ces palmiers, ou palmites, icelles maisons ainfi que nous venons de dire, longues de deux à trois cent pieds, distinguées pluftoft quefeparées de quelques fueillages, par fois en vne feule maison il y aura fox familles, chacune auec fon ret de coton & son feu particulier. Le plus vieil de chaque famille ordonne dés les matin depuis fon lict, ce que le refte doit faire la iournée.

66. Cette pierre eftant rompue brilloit en diuerfes couleurs, de forte que l'Autheur la tenoit pour mine d'or, & à ce fubiect en faifoit grand cas. Depuis comme elle fut mife au creufet, elle fe reduifit en poudre fans produire aucun metal:

67. Cette façon de faire eft plus amplement defcrite plus bas dans la relation du 11. Iuillet. Iacob Rabbi la raconte plus fimplement & diuersement, difant que le peuple eftant amaffé en vn lieu pour fauter & danfer, les enfans y viennent bien parez, les forciers & deuins cftans en deux rangs deçà & delà, les

cnfans

enfans, ou ieunes garçons de douze à treze ans, estant au milieu, qu'vn de ces forciers s'eftant faifi d'vn d'eux, luy lie les bras & iambes fi ferré, qu'il ne fe puiffe pas renuer, vn autre furuenant ayant vn coufteau de bois dur & aigu en main, luy perce la leure deffous & les oreilles, la mere de l'enfant criant & fe plaignant exceffiuement, & cela eft leur baptefme. Les mefmes percent les iouës aux ieunes hommes lors qu'on les veut marier, & cela eft leur fiançailles & efpoufailles, n'eftant leurs couftumes de percer leurs iouës auant ce temps. Ce fait ils danfent, boiuent, & mangent trois ou quatre iours durant, receuant chacun fa part & portion de la main du Roy qui danfe, boit, & mange, auec les mariez & leurs parens. Ils enchaffent dans ces trous du bois, ou des cailloux de diuerfes couleurs, ou des os de finge, qu'ils appellent Nambipaya. Les plus leftes y mettent du cristal, du iafpe, ou des efineraudes de la groffeur d'vne auellane:ils nomment la pierre de iafpe ainfi enchaffée Metara, fic'eft vne pierre bleue ou verte, qui font celles defquelles ils font le plus d'eftat, Metarobi. Ils ont encore de certaines pierres qu'ils lardent dans leurs ioües, Tembe Coareta. Ils fe percent par fois le nez par galanterie, & y fourent du bois Apiyati.Marcgr. liu.8.ch.6

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