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<< Sur la fin de cette année (1535), la ville étant << environnée de ses ennemis, manquant de vivres << et étant épuisée d'argent, cela donna la pensée << aux Magistrats de battre de la monnaie au coin <«< de la ville, qu'ils avaient abandonné poùr « se servir des monnaies courantes de Savoie. << Pour mieux s'assurer de ce droit, on fit recher<< cher dans les Bourses des marchands, de la << vieille monnaie frappée au coin de la ville. Il « s'en trouva où il y avait d'un côté, S. PETRUS << autour de la tête de Saint Pierre, et de l'autre << une Croix, avec le mot GENEVA CIVITAS, « de la manière que nous le représentons ci«contre. » On voit en effet, sur la Planche gravée placée en regard de la page 264, le dessin. d'une pièce de monnaie semblable à celles dont nous venons de nous occuper, sauf qu'elle est figurée sous un module un peu plus grand, et que le mot Sanctus n'est écrit que par abréviation. La même planche présente le dessin d'une autre monnaie plus petite, sur laquelle la figure de Saint Pierre est représentée de face, au lieu de l'être en profil comme sur l'autre. Sur le revers de celle-ci, on ne lit autour de la Croix que le seul mot GENEVA.

SUR

HUMBERT AUX BLANCHES-MAINS;

Par M. le Comte Xavier DE VIGNET, Vice- Président de la Société ;

(Lu dans les séances du 10 juin 1827 et 11 avril 1828).

LE

E rétablissement de l'Abbaye d'Hautecombe et la restauration de ses monumens, antiques et vénérables archives de l'histoire de notre pays, ont rappelé le souvenir des deux Chroniques de Savoie qui étaient conservées dans la Chapelle des Princes, et qui ont disparu pendant la révolution. Toutes les recherches qui ont été faites pour retrouver quelque trace de ces manuscrits ont été sans succès, et il ne paraît pas qu'il en existe maintenant aucune copie dans le Duché. Mais un exemplaire de la plus haute antiquité était déposé dans les Archives royales de Turin, et peut-être quelqu'autre copie de nos Chroniques se cache-t-elle au delà des Alpes dans la poussière de quelque bibliothèque de monastère ou de château. On lit dans le discours sur l'Histoire de Piémont de M. le Comte Napione, que

le Château de Brusolo renfermait une Chronique de Savoie qui paraissait écrite vers le milieu du 14. siècle (1). Plusieurs considérations se réunissent pour faire désirer que l'Abbaye d'Hautecombe puisse s'enrichir d'une copie de la Chronique qui portait son nom. Nos vieux Comtes de Savoie ont repris possession de leur vieille demeure, et grâce au goût éclairé de leur auguste descendant, ils ont pu croire en y rentrant que rien n'avait changé dans l'enceinte qui leur était consacrée, tandis qu'au dehors le monde entier avait changé; n'est-il pas permis de croire que ce gothique monument des siècles où ils ont vécu, ajouterait encore à l'illusion, et que le voyageur, en visitant Hautecombe, verrait avec plaisir ce qui reste de la mémoire de ces guerriers, placé comme autrefois à coté de ce qui reste de leur dépouille mortelle. D'ailleurs, toutes les nes qui aiment assez leur patrie, pour ne pouvoir regarder son histoire comme une chose indifférente, voient avec regret que la Chronique d'Hautecombe, qui est la seule histoire originale des Comtes de Savoie, est sur le point d'être perdue à jamais. Il est digne de remarque que cet ouvrage est vraisemblablement destiné à disparaître

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(1) Voyez NAPIONE, Discorso intorno la Storia del Piemonte, page 201.

après quatre siècles et demi, sans avoir jamais été imprimé, et sans que parmi tant d'auteurs qui l'ont copié plus ou moins servilement, en le défigurant et l'altérant selon leur bon plaisir, il ne s'en soit trouvé un seul qui ait voulu le publier tel qu'il était, en donnant une édition correcte de ces Chroniques, soit sur le texte des deux exemplaires, ou pour mieux dire, des deux ver sions conservées à Hautecombe, soit sur celui de l'ancienne Chronique écrite sous le règne du Comte Vert, que Guichenon appelle Chronique de Savoie, ou Chronique du cabinet de M. Lange.

On doit cependant avouer que, si l'on en croit plusieurs de nos historiens, la Chronique d'Hantecombe ne mériterait pas ces regrets, et que, d'après leur opinion, ces manuscrits ne pouvaient avoir de prix qu'à raison de leur antiquité, et nullement comme monument historique. Mais. la plupart des auteurs qui ont écrit sur notre histoire n'ont pas eux-mêmes fait preuve d'assez de critique, ni de connaissances assez profondes, pour que le jugement qu'ils ont porté sur nos vieilles Chroniques mérite d'être adopté sans examen. Guichenon serait le seul historien qui pourrait faire autorité; nous croyons cependant, ainsi que l'a observé M. Carena (1), qu'il n'a pas suivi

(1) Ibid, page 203.

les Chroniques de Savoie autant qu'il aurait pu le faire. Lorsqu'on examine avec impartialité les querelles qu'il leur fait, il est facile de reconnaître que ses raisonnemens sont souvent mal fondés. Tantôt il n'oppose au poids de la tradition que l'autorité d'une charte unique, dont l'authenticité peut-être suspectée, ou qui est contredite par d'autres titres. Tantôt il rejette un fait, parce que Pingon ou quelqu'autre historien de cette force l'a surchargé de circonstances fabuleuses; tantôt il refuse d'admettre la vérité du récit de nos Chroniques, parce qu'aucun historien étranger n'a parlé du même événement : système qui est déraisonnable lorsqu'il s'agit de l'histoire d'une contrée dont les auteurs contemporains ont à peine fait mention, et surtout lorsqu'il s'agit d'événemens passés dans le 11. ou le 12.° siècle, époque pendant laquelle les Chroniques même des principaux états de l'Europe fourmillent d'erreurs et ne présentent que des lacunes et des récits décousus.

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Il n'est pas possible de juger du mérite de la Chronique d'Hautecombe sur l'ouvrage de Champier, parce que, bien que cet écrivain n'ait presque fait autre chose qu'une translation en français du 16e siècle, du vieux français de nos chroniques, il y a cependant fait maintes additions: mais il suffit de séparer dans les citations faites par Guichenon, celles qui ne sont tirées des que

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