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l'est. La tête de quelques-uns des squelettes, de même qu'à Arnex, reposait sur une pierre en forme d'oreiller. On a aussi trouvé, comme à Tolochenaz, une tombe contenant deux squelettes. Nous avons assisté à l'ouverture de deux de ces cercueils, seulement séparés par une cloison en pierre, qui leur était commune. La pierre dont toutes ces tombes étaient formées, est une espèce de schiste micacé qui ne se trouve point sur les lieux ni dans les environs, et qui ne se rencontre que dans les transitions les plus élevées et les plus immédiates des terrains secondaires aux roches primitives. Lorsque ces tombeaux ont été découverts, il y avait 28 à 30 ans qu'on avait abattu sur le lieu même une antique forêt qui y existait; et il est à présumer que, vu la pente du terrain, qui est incliné du nord au midi, le sol a été peu peu dégradé et abaissé par l'action des eaux. Les tombes, comme celles de la Maurienne, n'étaient enfouies qu'à environ un pied et demi au-dessous du niveau du sol. Nous ne sachions pas qu'on y ait trouvé aucun objet d'art ni monumens quelconques.

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On peut conjecturer avec quelque vraisemblance que le hameau de Drumettaz a reçu son nom de l'existence de cet ancien lieu de sépulture, et que ce nom dérive par corruption du mot latin dormitorium. Nous avons publié dans temps cette découverte une lettre adressée

le

par

au rédacteur du Magasin Encyclopédique, qui l'a insérée dans son recueil, Tome V, pages 51 et suiv., cahier de septembre 1811, et où l'on trouve de plus amples détails à ce sujet,

M. le Général Comte de Loche a fait part à la Société que des tombeaux analogues aux précédens ont été découverts sur le territoire de la commune de Grésy-sur-Aix. Ils étaient situés sur un plateau élevé et dans un terrain graveleux; les têtes des squelettes étaient au couchant et les pieds au levant; les cercueils, formés de pierres plates, étaient remplis de terre. Ces pierres étaient d'un schiste qui n'existe point sur les lieux. Dans l'un de ces tombeaux on a trouvé un vase lacrymatoire de terre cuite, et quelques débris de fer rongés par la rouille. M. de Loche a encore vu ailleurs, dans la même commune, d'autres tombeaux semblables formés de plaques de pierre calcaire, taillées seulement à la pointe du marteau.

Les faits que nous venons de citer nous déterminent à dire un mot des nombreux tombeaux de même genre qui existent dans le département de l'Aisne, et notamment à Arcy-S.te-Restitue, où l'on a fouillé près de vingt mille cercueils. Ces tombeaux ont, comme les autres, les pieds à l'est et la tête à l'ouest; ils sont aussi placés sur des hauteurs et dans un sol pierreux. On en a decouvert un contenant deux squelettes, un autre

qui, avec un squelette d'homme, renfermait deux têtes, dont une de femme. On a trouvé le plus souvent une petite pierre en forme de banquette ou de chevet, sur laquelle reposait la tête du cadavre. Les cercueils, en dalles plates, sont de pierre calcaire, de pierre lenticulaire, de brèche, etc. La plupart sont remplis de terre. On y a trouvé des plaques de fer, des agrafes, des anneaux, des lames d'épées, des poignards, des bracelets, des vases lacrymatoires, des médailles d'empereurs romains, etc.

Le rapprochement de ces nombreuses déconvertes faites en différens lieux et à des distances considérables, nous paraît utile pour mettre sur la voie des explications que des observations réitérées permettront peut-être un jour aux antiquaires de donner sur l'origine de ces tombeaux et sur les peuples auxquels on doit les attribuer.

Note du Secrétaire Perpétuel.

NOTICE ARCHÉOLOGIQUE

SUR

UN ANTIQUE BAUDRIER DE BRONZE;

Par M. le Général Comte DE LOCHE, Président de la Société (1);

PARMI

(Lue dans la séance du 13 juillet 1827).

ARMI les monumens antiques que renferme la Savoie, on en rencontre de ceux qui sont dus aux nations qui habitaient notre patrie avant qu'elle eût subi le sort commun que lui avait destiné la fortune de Rome. Les monumens qui appartiennent à une époque aussi reculée, ont des caractères distingués qui aident à les faire reconnaître; c'est d'abord l'absence de toute inscription, ensuite l'état d'enfance de l'art, attesté par le défaut d'agrément dans les formes. Les uns, tels que les monumens druidiques, se font remarquer par leur volume énorme; on en a

(1) Membre de l'Académie Royale des sciences de Turin, de la Société Royale d'Agriculture et de l'Académie Royale des Beaux-Arts de la même ville, de la Société de Physique et d'Histoire Naturelle et de celle des Naturalistes de Genève; Vice-Président de la Chambre d'Agriculture et de Commerce du Duché de Savoie, Archiviste et Conseiller de la ville de Chambéry.

quelques exemples dans le nord de la Savoie. II en est d'une autre sorte qui se rencontrent çà et là dans diverses contrées du même pays; ce sont des tombeaux faits de pierres plates, réunies pour former un cercueil contenant un seul squelette. La pierre avec laquelle ils ont été formés a été quelquefois amenée de fort loin. On peut observer qu'elle n'a point été travaillée avec l'aide du ciseau, mais seulement avec une massue, un marteau, ou autre moyen inconnu, par lesquels on a su donner à ces pierres la forme convenable à leur destination, et surtout produire des joints souvent fort exacts. La direction de ces cercueils se fait remarquer, en ce que la tête du squelette qu'ils renferment est dirigée vers l'occident. On rencontre ordinairement dans ces tombeaux queldébris de meubles, ustensiles, ou armes à l'usage du défunt. J'ai eu un vase lacrymatoire de terre trouvé dans l'un de ces tombeaux, qui ne sont ordinairement découverts qu'à l'occasion de quelques travaux d'agriculture ou autres, à quelques pieds de profondeur, et par des personnes conduites par tout autre intérêt que celui de l'étude ou par celui de la seule curiosité. Les objets qu'ils renferment disparaissent alors sans que l'on en tienne compte. Voici un exemple bien rare d'un cas opposé : c'est la découverte d'un baudrier de bronze, trouvé dans un cercueil de l'espèce de ceux dont je viens de parler. Ce monument que

ques

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