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HISTORIQUES ET LITTERAIRES

du Nord de la France

Et du Widi de la Belgique,

Par MM, Aimé Leroy, Bibliothécaire, et Arthur Dinaux,
de la Société Royale des Antiquaires de France.

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AU BUREAU DES ARCHIVES, RUE DES VIVIERS, N° 9.

1837.

DES

ARCHIVES DU NORD

A LEURS ABONNÉS.

Le quatrième volume des Archives vient d'être terminé, et un autre volume à deux colonnes, formant sous le titre d'Hommes et de Choses, etc., une partie séparée, a également reçu son complément, par la publication d'une table détaillée des matières. Notre intention est de continuer cet ouvrage et nous en commençons aujourd'hui une série nouvelle, mais avec certains changemens qu'il est de notre devoir de faire connaître : nous tenons à conserver nos lecteurs, non par le désir d'un lucre qui ne pourrait jamais être que bien minime, mais par la douce habitude de rapports intellectuels déjà depuis longtems établis entre nous. Les motifs qui nous porteraient à modifier en quelques points ces agréables relations, pouvant ne pas être jugés par tous de la même manière, nous devions, lorsque nous méditions une sorte de réforme, non par calcul mais par raison, en instruire les intéressés, afin qu'ils fussent à même de décider s'il leur convenait de resserrer ou de rompre des liens trop pacifiques pour jamais cacher un piége.

Les Archives parurent pour la première fois en 1829. A cette époque, les études des gens du monde, même des lettrés de profession, étaient moins graves qu'aujourd'hui; des Mémoires mensongers, souvent calomnieux, servaient journellement de pâture à des estomacs mal disposés ; l'instruction, pour se produire dans les livres, devait affecter des dehors frivoles; on noyait, pour plaire aux masses, un récit historique dans une nouvelle chargée d'ornemens d'invention, et portant en tête une de ces enseignes qui affriandent les passans. Le dégoût suivit de près ces alimens sans consistance. L'esprit français, accusé de légèreté, mais fort heureusement coupable, aux yeux des nations étrangères, d'un admirable bon sens, exigea bientôt une nourriture qui, au lieu de l'énerver, vint accroître ses forces. L'histoire put se montrer sous sa

forme sévère, et vierge de toute fausseté, au moins récemment ajoutée; elle reçut partout un bienveillant accueil. Des livres tels que ceux de MM. de Barante, Daru, Guizot, Lacretelle, Thierry, Thiers et autres, se trouvèrent chez tous les gens sensés, et remplacèrent, en beaucoup de lieux, de trop futiles et souvent bien dangereuses productions.

Les femmes elles-mêmes, amies du changement, promptes à toute métamorphose, habiles à en tirer à l'instant le meilleur parti possible, parurent comprendre que certaines connaissances non maussades, quoique positives, se mariaient bien, sans doute par l'effet des lois du contraste, avec leur ondoyante imagination. Un autre motif, qui tient à la nature même des êtres, devait pousser les dames vers le mouvement qui s'opérait. Par suite d'un préjugé, humiliant pour elles s'il n'était pas injuste, une instruction solide leur serait interdite, par de moroses mais impuissans détracteurs, comme étant trop forte pour leur organisation délicate; c'était donc un peu là du fruit défendu, auquel il y avait plaisir et gloire à toucher. Nos chroniques, dont le nom seul eût jadis excité de leur part de bruyans murmures, les trouvèrent parfois silencieuses et attentives; elles ess èrent de s'effrayer du gothique langage de nos pères; et notre vieux Valenciennois Froissart, en son vivant si tendre et si galant, frémit d'aise en se sentant feuilleter par les mains blanches de nos belles dames et jouvencelles.

L'érudition ainsi rentrée dans une faible partie de ses anciens domaines, songea bientôt à en étendre les limites Sous ses ordres, la génération nouvelle se mit de toutes parts à la besogne pour déchiffrer et commenter de vieilles chartes, rechercher l'origine de nos populations, de nos cités, de nos usages, de notre langue, et pour en suivre et en déterminer les principales révolutions. Le gouvernement, lié par la reconnaissance au progrès social, protégea ces nobles travaux. Un homme surtout se trouva là bien à propos pour les seconder par son pouvoir, et leur donner, par son exemple et son talent, la plus heureuse direction. Monsieur Guizot à l'instruction publique ;..... c'est là un de ces choix sur lesquels la science, qui d'ordinaire n'est pas gâtée par la fortune, ne pouvait guère compter; on ne saurait décider si ces hautes fonctions ont été créées pour lui, ou lui créé pour ces hautes fonctions, tant cet homme et cette place se conviennent merveilleusement !

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