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cause que nous ne saurions définir, apprendre est un plaisir, oublier est une peine. De là je conclus que si l'instruction n'est pas détournée de son but, le bonheur et l'intelligence se développent dans des proportions égales.

<< Si nous examinons ce qui fait le bien-être de la vie, la masse des avantages est du côté des Européens. Ils guérissent les blessures et les maladies qui nous font languir et mourir; nous souffrons l'inclémence des saisons, ils savent s'en préserver. La puissance de leurs machines opère avec promptitude tout ce que nous n'exécutous qu'à force de bras et de temps. Chez eux, la facilité de communication est telle, entre les distances les plus éloignées, qu'en quelque sorte l'amitié n'y connaît pas l'absence; leur police prévient ce qui nuit au public; leurs routes percent les montagnes et leurs ponts couvrent les rivières. Si on passe aux détails de la vie domestique, on trouve leurs habitations plus commodes, leurs propriétés plus sûres que nôtres.

les

-On est sans doute heureux, dit le prince, avec de tels avantages, mais j'envie surtout cet échange de pensées si facile entre des amis absens.

-Les Européens, répondit Imlac, sont moins

unhappy than we, but they are not happy. Human life is every where a state in which much is to be endured, and little to be enjoyed.»>

CHAPTER XII.

THE STORY OF IMLAC CONTINUED.

((

man,

<< I AM not yet willing, said the prince, to suppose that happiness is so parsimoniously distributed to mortals; nor can believe but that, if I had the choice of life, I should be able to fill every day with pleasure. I would injure no and should provoke no resentment : I would relieve every distress, and should enjoy the benedictions of gratitude. I would choose my friends among the wise, and my wife among the virtuous; and therefore should be in no danger from treachery or unkindness. My children should, by my care, be learned and pious, and would repay to my age what their childhood had received. What would dare to molest him who might call on every side to thousands enriched by his bounty, or assisted by his power? And why should not life glide quietly

malheureux que nous,

mais ils ne sont pas heureux.

En tous lieux la vie de l'homme est un état où il y a beaucoup de maux à souffrir et peu de bonheur à goûter. »

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CHAPITRE XII.

SUITE DE L'HISTOIRE D'IMLAC.

-«JE ne puis penser, dit le prince, que le bonheur ait été distribué aux mortels d'une main si avare, et s'il m'était donné de choisir mon genre de vie, je saurais être heureux chaque jour. Ne faisant de tort à personne, je ne provoquerais aucun ressentiment. Je soulagerais toutes les infortunes, je recueillerais avec joie les accens de la reconnaissance. Je me choisirais des amis parmi les sages, une épouse parmi les femmes vertueuses; ainsi entouré, je ne serais ni trahi dans mes amitiés, ni blessé dans l'objet de mes affections. Par mes soins, mes enfans deviendraient éclairés et pieux; ils me rendraient, dans ma vieillesse, ce qu'ils auraient reçu de moi dans leur enfance. Qui oserait s'attaquer à l'homme dont la voix pourrait rallier autour de lui des milliers d'individus enrichis par ses bontés ou protégés par sa puissance? et pourquoi la vie ne

away in the soft reciprocation of protection and reverence? All this may be done without the help of European refinements, which appear by their eflects to be rather specious than useful. Let us leave them, and pursue our journey.

From Palestine, said Imlac, I passed through many regions of Asia; in the more civilized kingdoms as a trader, and among the barbarians of the mountains as a pilgrim. At last I began to long for my native country, that I might repose, after my travels and fatigues, in the places where I had spent my earliest years, and gladden my old companions with the recital my adventures. Often did I figure to myself those with whom I had sported away the gay hours of dawning life, sitting round me in its evening, wondering at my tales, and listening to my counsels.

of

"When this thought had taken possession of my mind, I considered every moment as wasted which did not bring me nearer to Abyssinia. I hastened into Egypt, and, notwithstanding my impatience, was detained ten months in the contemplation of its ancient magnificence, and in inquiries after the remains of its ancient learning. I found in Cairo a mixture of all nations;

s'écoulerait-elle pas paisiblement dans une douce réciprocité de bienfaits et de reconnaissance? Tout cela peut se réaliser sans le secours des raffinemens d'Europe, où je crois découvrir plus d'apparence de réalité. Mais laissons là l'Europe, et poursuivons notre voyage.

que

En quittant la Palestine, dit Imlac, je traversai plusieurs contrées de l'Asie, me faisant passer pour marchand dans les royaumes les plus civilisés, pour simple pèlerin parmi les barbares des montagnes. A la fin, je commençai à soupirer après mon pays; tant de voyages et de fatigues me rendaient impatient de goûter quelque repos dans les lieux où j'avais passé mes jeunes années, et de réjouir mes vieux compagnons par le récit de mes aventures. Combien de fois ne me figurai-je pas ceux avec qui j'avais vu s'écouler si gaîment le matin de ma vie, réunis autour de moi, à son déclin, pour s'émerveiller de mes récits, et prêter une oreille avide aux leçons de mon expérience.

« Une fois préoccupé de cette pensée, il me semblait que je perdais tous les momens qui ne me rapprochaient pas de l'Abyssinie. Je me hâtai de retourner en Égypte. Mais là, malgré mon impatience, je restai dix mois à contempler les monumens de sa splendeur passée et à chercher les vestiges de son antique science. Je trouvai au Caire un mélange d'individus de toutes les nations; les

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