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To the deceased, so you would act the part
Of such. Well, sirs, your will be done! as one day
I trust, Heaven's will be done too!

Chief of the Ten.
Know you, lady,
To whom ye speak, and perils of such speech?
Mar. I know the former better than yourselves;
The latter-like yourselves; and can face both.
Wish you more funerals ?

Bar.
Heed not her rash words;
Her circumstances must excuse her bearing.
Chief of the Ten. We will not note them down.

Bar. (turning to Lor. who is writing upon his tablets.}
What art thou writing

With such an earnest brow, upon thy tablets?
Lor. (pointing to the Doge's body.) That he has
paid me!*

Chief of the Ten. What debt did he owe you?
Lor. A long and just one; Nature's debt and mine.
[Curtain fails

"L'ha pagata." An historical fact. See the history of Venice, by P. Daru, page 411, vol. 2.

APPENDIX TO THE TWO FOSCARI.

Extrait de l'Histoire de la République de Venise par résista à tous les tourments, ne cessant d'attester son P. Daru, de l'Académie Française, tom. II. innocence; mais on ne vit dans cette constance que de l'obstination; de ce qu'il taisait le fait, on conclut que DEPUIS trente ans, la république n'avait pas déposé ce fait existait; on attribua sa fermeté a la magie, et on les armes. Elle avait acquis les provinces de Brescia, le rélégua à la Canée. De cette terre lointaine, le bande Bergame, de Crème, et la principauté de Ravenne, ni, digno alors de quelque pitié, ne cessait d'écrire à Mais ces guerres continuelles faisaient beaucoup de son père, à ses amis, pour obtenir quelque adoucisse malheureux et de mécontents. Le doge François Fos- ment à sa déportation. N'obtenant rien, et sachant cari, à qui on ne pouvait pardonner d'en avoir été le que la terreur qu'ir spirait le conseil des dix ne lui perpromoteur, manifesta une seconde fois, en 1442, et pro- mettait pes d'espérer de trouver dans Venise une seule bablement avec plus de sincérité que la première, l'in-voix qui s'élevât en sa faveur; il fit une lettre pour le tention d'abdiquer sa dignité. Le conseil s'y refusa en- nouveau duc de Milan, par laquelle, au nom des bons core. Ou avait exigé de lui le serment de ne plus quit-offices que Sforce avait reçus du chef de la république, ter le dogat. Il était déjà avancé dans la vieillesse, il implorait son intervention en faveur d'un innocent, du conservant cependant beaucoup de force de tête et de fils du doge.

caractère, e. jouissant de la gloire d'avoir vu la répub- Cette lettre, selon quelques historiens, fut confiée à lique étendre au loin les limites de ses domaines pen-un marchand, qui avait promis de la faire parvenir au dant son administration.

Au mil.eu de ces prospérités, de grands chagrins vinrent mettre à l'épreuve la fermeté de son àme.

duc; mais qui, trop averti de ce qu'il avait à craindre en se rendant l'intermédiare d'une pareille correspon dance, se hâta, en débarquant à Venise, de la remettre au chef du tribunal. Une autre version, qui paraît plus sûre, rapporte que la lettre fut surprise par un espion,

Son fils, Jacques Foscari, fut accusé, en 1445, d'avoir reçu des présents de quelques princes ou seigneurs étrangers, notamment, disait-on, du duc de Milan, Phi-attaché au pas de l'exilé.* lippe Visconti. C'était non seulement une bassesse, Ce fut un nouveau délit dont on eut à punir Jacques mais une infraction des lois positives de la république. Foscari. Réclamer la protection d'un prince étranger Le conseil des dix traita cette affaire comme s'il se fut agi d'un délit commis par un particulier obscur. Laccusé fut amené devant ses juges, devant le doge, qui ne crut pas pouvoir s'abstenir de présider le tribunal. Là, il fut interrogé, appliqué à la question,* déclaré coupable, et il entendit, de la bouche de son père, 'arrêt qui le condamnait à un bannissement perpétuel, et le réléguait à Naples de Romanie, pour y finir ses jours.

était un crime, dans un sujet de la république. Une galère partit sur-le-champ pour l'amener dans les prisons de Venise. A son arrivée il fut soumis à l'estrapade.† C'était une singulière destinée, pour le citoyer d'une république et pour le fils d'un prince, d'être trois fois dans sa vie appliqué à la question. Cette fois la torture était d'autant plus odieuse, qu'elle n'avait point d'objet, le fait qu'on avait à lui reprocher, étant incontestable.

Quand on demanda à l'accusé, dans les intervalles que Embarqué sur une galère pour se rendre au lieu de les bourreaux lui accordaient, pourquoi il avait écrit la son exil, il tomba malade à Trieste. Les sollicitations lettre qu'on lui produisait, il répondit que c'était précisédu doge obtinrent, non sans difficulté, qu'on lui assignât ment parce qu'il ne doutait pas qu'elle ne tombat entre une autre résidence. Enfin, le conseil des dix lui per-les mains du tribunal, que toute autre voie lui avait mit de se retirer à Trévise, en lui imposant l'obligation d'y rester sous peine de mort, et de se présenter tous les jours dévant le gouverneur.

Il y était depuis cinq ans, lorsqu'un des chefs du conseil des dix assassiné. Les soupçons se portèrent sur lui: un de ses domestiques qu'on avait vu à Venise fut arrêté et subit la torture. Les bourreaux ne purent lui arracher aucun aveu. Ce terrible tribunal se fit amener le maître, le soumit aux mêmes épreuves; il

E datagli la cordo per avere da lui la verità; chiamato il consiglio de dieci colla giunta, nel quale fu messer lo doge, fù sentenziato. (Marin Sanuto, Vite de' Ducchi, F. Foscari.)

Efù tormentato ne mai confesso cosa alcuna, pure parve al consiglio de' dieci di confinarlo in vita alla Canea. (Ibid.) Voici le texte du juge. ment: Cum Jacobus Foscari per occasionem percussionis et mortis Hermolai Donati fuit retentus et examinatus, et propter significationes, testificationes, et scripturas que habentur contra eum clare apparet ipsum esse reum criminis prædicti, sed propter incantationis et verba quæ sibi reperta sunt, de quibus existit indictia manifesta, videtur propter instam mentem suam, non esse possible extrahere ab ipso illam veritatem, quae clara est per scripturas et per testificationes, quoniam in fune aliquam nec vocem, nec gemitum, sed solum intra dentes voces ipse videtur et auditur infra se loqui, etc.... Tamen non est standum in istis terminis, propter honorem staus nostri et pro multis respectibus, præser tim quod regimen nostrum occupatur in hac re, et qui interdictum est am plius progredere: vadit pars,quod dictus Jacobus Foscari, propter ea que bentur de illo, mittatur in confinium in civitate Canem," etc.-Notice

été fermée pour faire parvenir ses réclamations, qu'il s'attendait bien qu'on le ferait amener à Venise; mais qu'il avait tout risqué pour avoir la consolation de voir sa femme, son père, et sa mère, encore une fois.

Sur cette naive déclaration, on confirma sa sentence d'exil; mais en l'aggrava, en y ajoutant qu'il serait retenu en prison pendant un an. Cette rigueur, dont on usait envers un malheureux, était sans doute odieuse; mais cette politique, qui défendait à tous les citoyens de faire intervenir les étrangers dans les affaires intérieures de la république, était sage. Elle était chez eux une maxme de gouvernement et une maxime inflexible, L' historien Paul Morosinit a conté que l'empereur Frédéric III. pendant qu'il était l'hôte des Vénitiens, de manda, comme une faveur particulière, l'admission d'un

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citoven dans le grand conseil, et la grace d'un ancien Ces bruits s'accréditèrent encore lorsqu'on vit aussi gouverneur de Candie, gendre du doge, et banni pour périr subitement Marc Loredan, frère de Pierre, et cela sa mauvaise administration, sans pouvoir obtenir ni dans le moment où, en sa qualité d'avogador, il inP'une ni l'autre. struisait un procès contre André Donato, gendre dn Cependant, on ne put refuser au condamné la per-doge, accusé de péculat. On écrivit sur la tombe de mission de voir sa femme, ses enfants, ses parents, qu'il l'amiral qu'il avait été enlevé à la patrie par le poison. allait quitter pour toujours. Cette dernière entrevue Il n'y avait aucune preuve, aucun indice contre Franmême fut accompagnée de cruauté, par la sévère cir-cois Foscari, aucune raison même de le soupçonner. conspection, qui retenait les épanchements de la dou- Quand sa vie entière n'aurait pas démenti une imputa leur paternelle et conjugale. Če ne fut point dans l'in- tion aussi odieuse, il savait que son rang ne lui promet térieur de leur appartement, ce fut dans une des tait ni l'impunité ni même l'indulgence. La mort tragrandes salles du palais, qu'une femme, accompagnée de gique de l'un de ses prédécesseurs l'en avertissait, et il ces quatre fils, vint faire les derniers adieux à son mari, n'avait que trop d'exemples domestiques du soin que le qu'un père octogénaire et le dogaresse accablée d'infir- conseil des dix prenait d'humilier le chef de la ré mités, jouirent un moment de la triste consolation de publique. mêler leurs larmes à celles de leur exilé. Il se jeta à Cependant, Jacques Loredan, fils de Pierre, croyait eurs genoux en leur tendant des mains disloquées par ou feignait de croire avoir à venger les partes de sa fala torture, pour les supplier de solliciter quelque adou- mille. Dans ses livres de comptes (car il faisait le cissement à la sentence qui venait d'être prononcée commerce, comme à cette époque presque tous les pacontre lui. Son père eut le courage de lui répondre: triciens,) il avait inscrit de sa propre main le doge au "Non, mon fils, respectez votre arrêt, et obéissez sans nombre de ses débiteurs, pour la mort, y était-il-dit, de murmure à la seigneurie."* A ces mots il se sépara mon père et de mon oncle. De l'autre côté du registre, de l'infortuné, qui fut sur-le-champ embarqué pour il avait laissé une page en blanc, pour y faire mention du recouvrement de cette dette, et en effet, après la parte du doge, il écrivit sur son régistre, il me l'a payée-l'ha pagata.

Candie.

L'antiquité vit avec autant d'horreur vue d'admiration un père condamnant ses fils évidemment coupables. Elle hésita pour qualifier de vertu sublime ou de férocité cet effort qui paraît au-dessus de la nature humaine mais ici, où la première faute u'était qu'une faiblesse, où la seconde n'était pas prouvée, où la troisième n'avait rien de criminel, comment concevoir la constance d'un père, qui voit tortarer trois fois sons fils unique, qui l'entend condamner sans preuves, et qui n'éclate pas en plaintes; qui ne l'aborde que pour lui montrer un visage plus austère qu'attendri, et qui, au moment de s'en séparer pour jamais, lui interdit les murmures et jusqu'à l'espérance? Comment expliquer une și cruelle circonspection, si ce n'est en avouant, à notre honte, que la tyrannie peut obtenir de l'espèce humaine les mêmes efforts que la vertu? La servitude aurait-elle son héroïsme comme la liberté ?

Jacques Loredan fut élu membre du conseil des dix, en devint un des trois chefs, et se promit bien de profiter de cette occasion pour accomplir la vengeance qu'il méditait.

Le doge en sortant de la terrible épreuve qu'il venait de subir, pendant le procès de son fils, s'était retiré au fond de son palais, incapable de se livrer aux affaires, consumé de chagrins, accablé de vieillesse, il ne se montrait plus en public, ni même dans les conseils. Cette retraite, si facile à expliquer dans un vieillard octoge naire si malheureux, déplut aux decemvirs, qui voulu. rent y voir un murmure contre leur arrêts.

Loredan commença par se plaindre devant ses col lègues du tort que les infirmités du doge, son absence des conseils, apportaient à l'expédition des affaires, il Quelque temps après ce jugement, ou découvrit le finit par hasarder et réussit à faire agréer la proposition véritable auteur de l'assassinat, dont Jacques Foscari de le déposer. Ce n'était pas la première fois que Veportait le peine; mais il n'était plus temps de réparer nise avait pour prince un homme dans la caducité; cette atroce injustice, le malheureux était mort dans l'usage et les lois y avaient pourvu; dans ces circonsa prison. stances le doge était supplée par le plus ancien du con. Il me reste à raconter la suite des malheurs du père. seil. Ici, ceia ne suffisait pas aux ennemis de Foscari. L'histoire les attribue à l'impatience qu'avaient ses en- Pour donner plus de solennité à la délibération, le connemis et ses rivaux de voir vaquer sa place. Elle ac-seil des dix demanda une adjonction de vingt-cinq sécuse formellement Jacques Loredan, l'un des chefs du nateurs; mais comme on n'en énonçait pas l'objet, et conseil des dix, de s'être livré contre ce vieillard aux que le grand conseil était loin de le soupçonner, il so conseils d'une haïne héréditaire, et qui depuis long trouva que Marc Foscari, frère du doge, leur fut don temps divisait leurs maisons. I né pour l'un des adjoints. Au lieu de l'admettre é la François Foscari avait essayé de le faire cesser, en délibération, ou de réclamer contre ce choix, on enferma offrant sa fille à l'illustre amiral Pierre Loredan, pour ce sénateur dans une chambre séparée, et on lui fit un de ses fils. L'alliance avait été rejetée, et l'inimitié jurer de ne jamais parler de cette exclusion qu'il éprou des deux familles s'en était accrue. Dans tous les con- vait, en lui déclarant qu'il y allait de sa vie; ce qui seils, dans toutes les affaires, le doge trouvait toujours n'empêcha pas qu'on n'inscrivit son nom au bas du déles Loredans prêts à combattre ses propositions ou ses cret comme s'il y eût pris part intérêts. Il lui échappa un jour de dire qu'il ne se croirait réellement prince, que lorsque Pierre Loredan aurait cessé de vivre. Cet amiral mourut quelque temps après, d'une incommodité assez prompte qu'on ne put expliquer. Il n'en fallut pas davantage aux malveillants pour insinuer que François Foscari, ayant desiré cette mort, pouvait bien l'avoir hâtée.

• Marin Sanuto, dans sa chronique, Vite de' Duchi, se sert ici sans en avoir eu l'intention d'une expression assez énergique: "Il doge era veccho in decrepita età e caminava con uua mazzetta: E quando gli andò par egli molto constantemente che parea che non fosse suo figliuolo, licet fosse figliuolo unico, e Jacopo disse, messer padre, vi prego che procuriate her me, acciocchè io torni a casa mia. Il doge disse: Jacopo, va e ob

berlisei a quello che vuole la terra, e non cercar più oltre.''

Quand on en vint y la délibération, Loredan la provoqua en ces termes :§ "Si l'utilité publique doit impo ser silence à tous les intérêts privés, je ne doute pas que nous ne prenions aujourd'hui une mésure que la patrie réclame que nous lui devons. Les états ne peu. vent se maintenir dans un ordre de choses inmuable; vous n'avez qu'à voir comme le nôtre est changé, et combien il le serait d'avantage s'il n'y avait une autorité assez ferme pour y porter remède. J'ai honte de vous faire remarquer la confusion qui règne dans les conseils le désordre des délibérations, l'encombrement des af faires, et la légéreté avec laquelle les plus importantes sont décidées; la licence de notre jeunesse, le peu d'assiduité des magistrats, lintroduction de nouveautés dangereuses. Quel est l'effet de ces désordres ? de

Cela fut un acte que l'on ne sçauroit by suffisament louer, ny assez lasmer: car, ou c'estoit une excellence de vertu, qui rendoit ainsi son cœur impassible, ou une violence de passion qui le rendoit insensible, font ne l'une' ne l'autre n'est chose petite, ainsi surpassant l'ordinaire compromettre notre considération. Quelle en est la

d humaine nature et tenant ou de la divinité ou de la bestialité. Mais il est plus raisonnable que le jugement des hommes s'accorde à sa gloire, que la foiblesse des jugeans fasse des croire sa vertu. Mais pour lors quand il se fut retiré, tout le monde demeura sur la place, comme transy d'horreur et de frayeur, par un long temps sans mot dire, pour avoir veu ce qui avait été fait. (Plutarque, Valerius Publicola.)

Je suis principalement dans ce récit une relation manuscrite de la déPosition de François Foscari, qui est dans le volume intitule Raccolta di mimorie storiche e anneddote, per formar la Storia dell' eccellentissimo .siglio di X. (Archives de Venise.)

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cause? l'absence d'un chef capable de modérer les uns, de diriger les autres, de donner l'exemple à tous, et de maintenir la force des lois.

été utile pendant tant d'années, je voulais lui en con sacrer jusqu'au dernier moment. Le décret est rendu je m'y conformerai." Après avoir parlé ainsi, il se de "Où est le temps où nos décrets étaient aussitôt ex- pouilla des marques de sa dignité, remit l'anneau ducal, écutés que rendus? Ou François Carrare se trouvait qui fut brisé en sa présence, et dès le jour suivant Investi dans Padoue, avant de pouvoir être seulement quitta ce palais, qu'il avait habité pendant trente-cing informé que nous voulions lui faire la guerre ? nous ans, accompagné de son frère, de ses parents, et de ses avons vu tout le contraire dans la dernière guerre con- amis. Un secrétaire, qui se trouva sur le perron, l'intre le duc de Milan. Malheureuse la republique qui est sans chef!

vita à descendre par un escalier dérobé, afin d'éviter la foule du peuple, qui s'était rassemblé dans les cours, "Je ne vous rappelle pas tous ces inconvénients et mais il s'y refusa, disant qu'il voulait descendre par où leurs suites déplorables, pour vous affliger, pour vous il était monté; et quand il fut au bas de l'escalier des e.frayer, mais pour vous faire souvenir que vous êtes géants, il se retourna, appuyé sur la béquille, vers le les maîtres, les conservateurs de cet état, fondé par vos palais en proférant ces paroles: "Mes services m'y péres, et de la liberté que nous devons à leurs travaux, avaient appellé, la malice de mes ennemis m'en fait à leurs institutions. Ici, le mal indique le remède, sortir."

Nous n'avons point de chef, il nous en faut un. Notre La foule qui s'ouvrait sur son passage, et qui avait prince est notre ouvrage, nous avons donc le droit de peut-être desiré sa mort, était émue de respect et d'atjuger son mérite quand il s'agit de l'élire, et son inca-tendrissement.* Rentré dans sa maison, il recommanda pacité quand elle se manifeste. J'ajouterai que le peu-à sa famille d'oublier les injures de ses ennemis. Perple, encore bien qu'il n'ait pas le droit de prononcer sur sonne dans les divers corps de l'état ne se crut en droit les actions de ses maîtres, apprendra ce changement de s'étonner, qu'un prince inamovible eût été déposé avec transport. C'est la providence, je n'en doute pas, sans qu'on lui reprochât rien: que l'état eût perdu son qui lui inspire elle-même ces dispositions, pour vous chef, à l'insu du sénat et du corps souverain lui-même, avertir que la république réclame cette résolution, et Le peuple seul laissa échapper quelques regrets: une que le sort de l'état est en vos mains." proclamation du conseil des dix prescrivit le silence le Ce discours n'éprouva que de timides contradictions; plus absolu sur cette affaire, sous peine de mort, cependant, la délibération dura huit jours. L'assemblée, Avant de donner un successeur à François Foscari, ne se jugeant pas aussi sûre de l'approbation universelle une nouvelle loi fut rendue, qui défendait au doge que l'orateur voulait le lui faire croire, desirait que le d'ouvrir et de lire, autrement qu'en présence de ses doge donnât lui-même sa démission. Il avait déjà conseillers, les dépêches des ambassadeurs de la répub proposée deux fois, et on n'avait pas voulu l'accepter. lique, et les lettres des princes étrangers.† Aucune loi ne portait que le prince fut révocable; il était au contraire à vie et les exemples qu'on pouvait citer de plusieurs doges déposés, prouvaient que de telles révolutions avaient toujours été le résultat d'un mouvement populaire.

Mais d'ailleurs, si le doge pouvait être déposé, ce n'était pas assurement par un tribunal composé d'un petit nombre de membres, institué pour punir les crimes, et nullement investi du droit de révoquer ce que le corps souverain de l'était avait fait.

Cependant, le tribunal arrêta que les six conseillers de la seigneurie, et les chefs du conseil des dix, se transporteraient auprès du doge pour lui signifier, que l'excellentissime conseil avait jugé convenable qu'il abdiquât une dignité dont son âge ne lui permettait plus de remplir les fonctions. On lui donnait 1500 ducats d'or pour son entretien et vingt-quatre heures pour se décider.*

Les électeurs entrèrent au conclave et nommèrent au dogat Paschal Malipier le 30 Octobre, 1457. La cloche de Saint-Marc, qui annonçait à Vénise son nouveau prince, vint frapper l'oreille de François Fos cari; cette fois sa fermeté l'abandonna, il éprouva un tel saisissement, qu'il mourut le lendemain.

La république arrêta qu'on lui rendrait les mêmes honneurs funèbres que s'il fut mort dans l'exercice de sa dignité; mais lorsqu'on se présenta pour enlever ses restes, sa veuve, qui de son nom était Marine Nani, dé. clara qu'elle ne le souffrirait point; qu'on ne devait pas traiter en prince après sa mort celui qui vivant on avait dépouillé de la couronne, et que, puisqu'il avait consumé ses biens au service de l'état, elle saurait, consacrer sa dot à lui faire rendres les derniers hon. neurs. On ne tint aucun compte de cette résistance, et malgré les protestations de l'ancienne dogaresse, le corps fut enlevé, revêtu des ornemens ducaux, exposé en public, et les obsèques furent célébrées avec la pompe accoutumée. Le nouveau doge assista au convoi en robe de sénateur.

Foscari répondit sur-le-champ avec beaucoup de gravité, que deux fois il avait voulu se démettre de sa charge; qu'au lieu de le lui permettre, on avait exigé de lui le serment de ne plus réitérer cette demande; La pitié qu'avait inspirée le malheur de ce vieillard, que la providence avait prolongé ses jours pour l'é- ne fut pas tout-à-fait stérile. Un an après, on osa dire prouver et pour l'affliger, que cependant on n'était pas que le conseil des dix avait outre passé ses pouvoirs, et en droit de reprocher sa longue vie à un homme qui il lui fut défendu par une loi du grand conseil de s'inavait employé quatre-vingt-quatre ans au service de la gérer à l'avenir de juger le prince, à moins que ce ne république; qu'il était prét encore à lui sacrifier sa vie; fut pour cause de félonie. || mais que, pour sa dignité, il la tenait de la république Un acte d'autorité tel que la déposition d'un doge entière, et qu'il se réservait de répondre sur ce sujet, inamovible de sa nature, aurait pu exciter un soulève. quand la volonté générale se serait légalement mani- ment général, ou au moins occasionner une division festée. dans une république autrement constituée que Venise. Mais depuis trois ans, il existait dans celle-ci une ma. gistrature, ou plutôt une autorité, devant laquelle tout devait se faire."

Le lendemain, à l'heure indiquée, les conseillers et les chefs des dix se présenterent. Il ne voulut pas leur donner d'autre réponse. Le conseil s'assembla sur-lechamp, lui envoya demander encore une fois sa résolution séance tenante, et, la réponse ayant été la même, on prononça que le doge était relevé de son serment et déposé de sa dignité, on lui assignait une pension de 1500 ducats d'or, en lui enjoignant de sortir du palais dans huit jours, sous peine de voir tous ses biens con-1 fisqués.t

Le lendemain, ce décret fut porté au doge, et ce fut Jacques Loredan qui eut la cruelle joie de le lui présenter. Il répondit: "Si j'avais pu prévoir que ma vieillesse fut prejudiciable à l'état, le chef de la répubque ne se serait pas montré assez ingrat, pour préférer sa dignité à la patrie; mais cette vie lui ayant

Ce Décret est rapporte textuellement dans la notice.

↑ La notice rapporte aussi ce dêcret.

Extrait de l'Histoire des Républiques Italiennes du Moyen Age, Par J. C. L. Simonde de Sismondi, tom. x.

Le Doge de Venise, qui avait prévenu par ce traité une guerre non moins dangereuse que celle qu'il avait terminée presque en même temps par le traité de Lodi était alors parvenu à une extreme vieillessse. François

On lit dans la notice ces propres mots: "Se fosse state in lore potere volentieri lo avrebbero restituito."

↑ Hist. di Venetia, di Paolo Morosini, lib. 24.
Hist. di Pietro Justiniani, lib. 8.

Hist d'Egnatio, liv. 6. cap. 7.

Ce décret est du 25 Octobre, 1458. La notice le rapperts.

Fuscari occupait cette première dignité de l'état dès le à en tirer aucune confession. Malgré sa dérégation, 15 Avril, 1423. Quoiqu'il fut déjà àgé de plus de le conseil des dix le condamna à être transporté à la cinquante un ans à l'époque de son élection, il était Canée, et accorda une récompense à son delateur. cependant le plus jeune des quarante-un électeurs. Mais les horribles douleurs que Jacob Foscari avait avait eu beaucoup de peine à parvenir au rang qu'il éprouvées avaient troublé sa raison, ses persécuteurs convoitait, et son élection avait été conduite avec touchés de ce dernier malheur, permirent qu'on le ra beaucoup d'addresse. Pendant plusieurs jours de menât à Venise le 26 Mai, 1451. I embrassa son scrutin ses amis les plus zélés s'étaient abstenus de père, il puisa dans ses exhortations quelque courage et lui donner leur suffrage, pour que les autres ne le con- quelque calme, et il fut reconduit immédiatement à .a sidérâssent pas comme un concurrent redoubtable.* Le Canée. * Sur ces entrefaites, Nicolas Erizzo, homme conseil des dix craignait son crédit parmi la noblesse déjà noté pour un precédent crime, confessa, en moupauvre, parce qu'il avait cherché à se la rendre favor- rant, que c'était lui qui avait tué Almoro Donato.f able, tandis qu'il était procurateur de Saint-Marc, en Le malheureux doge, François Foscari, avait déjà faisant employer plus de trente mille ducats à doter des cherché à plusieurs réprises, à abdiquer une dignité si jeunes filles de bonne maison, ou à établir de jeunes funeste à lui-même et à sa famille. Il lui semblait que, gentilshommes. On craignoit encore sa nombreuse redescendu au rang de simple citoyen, comme il n'in famille, car alors il était père de quatre enfans, et spirerait plus de crainte ou de jalousie, on n'accablerait marié de nouveau; enfin on redoutait son ambition et plus son fils par ces effroyables persécutions. Abattu son goût pour la guerre. L'opinion que ses adversaires par la mort de ses premiers enfans, il avait voulu, dès s'étaient formée de lui fut vérifiée par les événemens; le 26 Juin, 1433, déposer une dignité, durant l'exercice pendant trente-quatre ans que Foscari fut à la tête de de laquelle sa patrie avait été tourmentée par la guerre la république, elle ne cessa point de combattre. Si les par la peste, et par des malheurs de tout genre. li hostilités étaient suspendues durant quelques mois, c'était renouvela cette proposition après les jugemens rendus pour recommencer bientôt avec plus de vigueur, Ce contre son fils; mais le conseil des dix le retenait fut l'époque où Venise étendit son empire sur Brescia, forcément sur le trône, comme il retenait son fils dans Bergame, Ravenne, et Crême; où elle fonda sa do- les fers.

mination de Lombardie, et parut sans cesse sur le En vain Jacob Foscari, obligé de se présenter chaque point d'asservir toute cette province. Profond, coura-jour au governeur de la Canée, réclamait contre l'in geux, inébranlable, Foscari communiqua aux conseils justice de sa dernière sentence, sur laquelle la con son propre caractère, ei ses talents lui firent obtenir plus fession d'Erizzo ne lassait plus de doutes. En vain il d'influence sur la république que n'avaient exercé la demandait grâce au farouche conscil des dix; il ne plupart de ses prédécesseurs. Mais si son ambition pouvait obtenir aucune réponse. Le désir de revoir avait eu pour but l'aggrandissement de sa famille, elle son père et sa mère, arrivés tous deux au dernier terme fut cruellement trompée; trois de ses fils moururent de la vieillesse, le désir de revoir une patrie dont la dins les huit années qui suivirent son élection; le cruauté ne méritait pas un si tendre amour, se chanquatrième, Jacob, par lequel la maison Foscari s'est gèrent en lui en une vraie fureur. Ne pouvant re perpétuée, fut victime de la jalousie du conseil des dix, tourner à Venise pour y vivre libre, il voulut du moins et ampoisonna par ses malheurs les jours de son père.fy aller chercher un supplice, Il écrivit au duc de En effet, le conseil des dix, redoublant de défiance Milan à la fin de Mai, 1456, pour implorer sa protec envers le chef de l'état, lorsqu'il le voyoit plus fort par tion auprès du sénat: et sachant qu'une telle letire ses talens et sa popularité, veilloit sans cesse sur Fos- séroit considérée comme un crime, il l'exposa lui-même cari, pour e punir de son crédit, et de sa gloire. Au dans un lieu où il était sûr qu'elle seroit saisie par les mis de Février, 1445, Michel Bevilacqua, Florentin, espions qui l'entouraient. En effet, la lettre étant de exilé à Venise, accusat en secret Jacques Foscari férée au conseil des dix, on l'envoya chercher aussitót, auprès des inquisiteurs d'état, d'avoir reçu de duc Phi- et il fut reconduit à Venise le 19 Juillet, 1456.§ lippe Visconti, des présens d'argent et de joyaux, par Jacob Foscari ne nia point sa lettre, raconta en les mains des gens de sa maison. Telle était l'odieuse même temps dans quel but it l'avait écrite, et comment procédure adoptée à Venise, que sur cette accusation il l'avait fait tomber entre les mains de son délateur. secrète le fils du doge du repésentant de la majesté Malgré ces aveux, Foscari fut remis à la torture, et on de la république, fut mis à la torture. On lui arracha lui donna trente tours d'estrapade, pour voir s'il conpar l'estrapade l'aveu, des charges portées contre lui; firmerait ensuite ses dépositions. Quand on le dé. il fut relégué pour le reste de ses jours à Napoli de tacha de la corde, on le trouva déchiré par ces horRomanie, avec obligation de se présenter chaque matin ribles secousses. Les juges permirent alors à son au commandant de la place. Cependant, le vaisseau père, à sa mère, à sa femme, et à ses fils, d'aller le voir qui le portait ayant touché à Trieste, Jacob, griève- dans sa prison. Le vieux Foscari, appuyé sur un ment malade des suites de la torture, et plus encore de bâton, ne se traîna qu'avec peine, dans la clambre où Phumiliation qu'il avait éprouvée, demanda en grâce son fils unique était pansé de ses blessures, Ce fils an conseil des dix de n'être pas envoyé plus loin. Il demandait encore la grâce de mourir dans sa maison.obtint cette faveur, par une délibération du 28 Dé-"Retourne à ton exil, mon fils, puisque ta patrie l'or. cembre, 1446; il fut rappelé à Trévise; et il eut la donne," lui dit le doge, "et soumets-toi à sa volonté.” liberté d'habiter tout le Trévisan indifféremment.§

Mais en rentrant dans son palais, ce malheureux vieil Il vivait en paix à Trévise; et la fille de Léonard lard s'évanouit, épuisé par la violence qu'il s'était faite. Contarini, qu'il avait épousée le 10 Février, 1441, était Jacob devait encore passer une année en prison à la venue le joindre dans son exil, lorsque le 5 Novembre, Canée, avant qu'on lui rendit la même liberté limitée 1450. Almoro Donato, chef du conseil des dix, fut as-à laquelle il était réduit avant cet événement; mais à sassiné. Les deux autres inquisiteurs d'état, Triadano peine fut il débarqué sur cette terre d'exil, qu'il y mou Gritti et Antonio Venieri, portèrent leur soupçons sur rut de douleur.

Jacob Foscari, parce-qu'un domestique à lui, nommé Dès-lors, et pendant quinze mois, le vieux dcge Olivier, avait été vu ce soir-là même à Venise, et avait accablé d'années et chagrins, ne recouvra plus la force des premiers donné la nouvelle de cet assassinat. Oli- de son corps ou celle de son âme; il n'assistait plus à vier fut mis à la torture, mais il nia jusqu'à la fin, avec aucun des conseils, et il ne pouvait plus remplir aucune un courage inébranlable, le crime dont on l'accusait, des fonctions de sa dignité. Il était entré dans sa quoque ses juges eussent la barbarie de lui faire don- quatre-vingt-sixième année, et si le conseil des dix ner jusqu'à quatre-vingts tours d'estrapade. Cepen- avait été susceptible de quelque pitié, il aurait attendu dant, comme Jacob Foscari avait de puissans motifs en silence la fin, sans doute prochaine, d'une carrière d'inimitié contre le conseil des dix, qui l'avait condamné, marquée par tant de gloire et tant de malheurs. Mais e: qui temoignait de la haine au doge son père, on le chef du conseil des dix était alors Jacques Loredano, essava de mettre à son tour Jacob à la torture, et l'on fils de Marc, et neveu de Pierre, le grand amiral, qui prolongea contre lui ces affreux tourmens, sans réussir

• Marin Sauuto, Vite de' Duchi di Venezia, p. 267.
↑ Ibid. p. 958.
Ibid. p. 1123.

Ibid.

⚫ Marin Sanuto, Vite de' Duchi di Venezia, p. 1138.-M. Ant. Sabellico, Deca III. L. VI. f. 187.

Ibid. p. 1032.

↑ Marin Sanuto, p. 1139.
5 Teid. p. 1162.
Ibid. p. 1163.-Navagiero, Stor. Venez. p. 1118.

toute leur vie été les ennemis acharnés du vieux doge. Ocean" applied to Venice. The same phrase occurs in Ils avaient transinis leur haine à leurs enfans, et cette the "Two Foscari." My publisher can vouch for me vieille rancune n'était pas encore satisfaite.* A l'insti- that the tragedy was written and sent to England som gation de Loredano, Jérome Barbarigo, inquisiteur time before I had seen Lady Morgan's work, which d'état, proposa au conseil des dix, au mois d'Octobre, only received on the 16th of August. I hasten, how1457, de soumettre Foscari à une nouvelle humiliation. ever, to notice the coincidence, and to yield the orig Dès que ce magistrat ne pouvait plus remplir ses fonc-nality of the phrase to her who first placed it before the tions, Barbarigo demanda qu'on nommât un autre doge. public. I am the more anxious to do this, as I am u Le conseil, qui avait refusé par deux fois l'abdication formed (for I have seen but few of the specimens, and de Foscari, parce que la constitution ne pouvait la per- those accidentally) that there have been lately brought mettre, hésita avant de se mettre en contradiction avec against me charges of plagiarism. I have also had an ses propres décrets. Les discussions dans le conseil anonymous sort of threatening intimation of the same et la junte se prolongèrent pendant huit jours, jusque kind, apparently with the intent of extorting money, fort avant dans le nuit. Cependant, on fit entrer dans To such charges I have no answer to make. One of l'assemblée Marco Foscari, procurateur de Saint-Marc, them is ludicrous enough. I am reproached for having et frère du doge, pour qu'il fut lié par le redoutable formed the description of a shipwreck in verse from the serment du secret, et qu'il ne pût arréter les menées de narratives of many actual shipwrecks in prose, selecting ses ennemis. Enfin, le conseilse rendit auprès du doge, such materials as were most striking. Gibbon makes et lui demanda d'abdiquer volontairement un emploi it a merit in Tasso "to have copied the minutest details qu'il ne pouvait plus exercer. "J'ai juré," répondit le of the Siege of Jerusalem from the Chronicles." In vieillard, "de remplir jusqu'à ma mort, selon mon hon-me it may be a demerit, I presume: let it remain so. neur et ma conscience, les fonctions auxquelles ma Whilst I have been occupied in defending Pope's chapatrie m'a appelé. Je ne puis me délir moi-même de racter, the lower orders of Grub-street appear to have mon serment; qu'un ordre des conseils dispose de moi, been assailing mine: this is as it should be, both in je m'y soumettrai, mais je ne le devancerai pas," Alors them and in me. One of the accusations in the nameune nouvelle délibération du conseil délia François Fos- less epistle alluded to is still more laughable: it states cari de son serment ducal, lui assura une pension de seriously that I "received five hundred pounds for deux mille ducats pour le reste de sa vie, et lui ordonna writing advertisements for Day and Martin's patent d'évacuer en trois jours le palais, et de déposer les or- blacking !" This is the highest compliment to my nemens de sa dignité. Le doge ayant remarqué parmi literary powers which I ever received. It states also les conseillers qui lui portèrent cet ordre, un chef de la "that a person has been trying to make acquaintance quarante qu'il ne connoissait pas, demanda son nom: with Mr. Townsend, a gentleman of the law, who was Je suis le fils de Marco Memmo," lui dit le conseiller. with me on business in Venice three years ago, for the -"Ah! ton père était mon ami," lui dit le vieux doge, purpose of obtaining any defamatory particulars of my en soupirant. Il donna aussitôt des ordres pour qu'on life from this occasional visiter," Mr. Townsend is transportât ses effets dans une maison à lui; et le welcome to say what he knows. I mention these lendemain 23 Octobre on le vit, se soutenat à peine, et particulars merely to show the world in general what appuyé sur son vieux frère, redescendere ces mêmes the literary lower world contains, and their way of setescaliers sur lesquels, trente-quatre ans auparavant, ting to work. Another charge made, I am told, in the on l'avait vu installé avec tant de pompe, et traverser Literary Gazette" is, that I wrote the notes ces mêmes salles où la republique avait reçu ser ser"Queen Mab;" a work which I never saw till some mens. Le peuple entier parut indigné de tant de time after its publication, and which I recollect showing dureté exercée contre un vieillard qu'il respectait et to Mr. Sotheby as a poem of great power and imagi qu'il aimait; mais le conseil des dix fit publier une dé-nation. I never wrote a line of the notes, nor ever fense de parler de cette révolution, sous peine d'être saw them except in their published form. No cue traduit devant les inquisiteurs d'état. Le 20 Octobre, Pasqual Malipieri, procurateur de Saint-Marc, fut élu pour successeur de Foscari; celui-ci n'eut pas néanmoins l'humiliation de vivre sujet, là où il avait régné. En entendant le son des cloches, qui sonnaient en actions de grâces pour cette élection, il mourut subitement d'une hémorrhagie causée par une veine qui s'éclata dans sa poitrine.t

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knows better than their real author, that his opinions and mine differ materially upon the metaphysical por. tion of that work; though, in common with all whe are not blinded by baseness and bigo'ry, I highly admire the poetry of that and his other publications,

Mr. Southey, too, in his pions preface to a poem whose blasphemy is as harmless as the sedition of Wat Tyler, because it is equally absurd with that sin cere production, calls upon the "legislature to look to it," as the toleration of such writings led to the French "LE doge, blessé de trouver constamment un con- Revolution: not such writings as Wa Tyler, but as tradicteur et un censeur si amer dans son frère, lui dit those of the "Satanic School." This is not true, and un jour en plein conseil: "Messire Augustin, vous Mr. Southey knows it to be not true. Every French faite tout votre possible pour hâter ma mort; vous writer of any freedom was persecuted; Voltaire and Vous flattez de me succéder; mais, si les autres vous Rousseau were exiles, Marmontel and Diderot were connaissent aussi bien que je vous connais, ils n'auront sent to the Bastile, and a perpetual war was waged garde de vous élire." Là-dessus il se le leva, ému del with the whole class by the existing despotism. In the colère, rentra dans son appartement, et mourut quel-next place the French Revolution was not occasioned ques jours après. Ce frère, contre le lequel il s'était by any writings whatsoever, but must have occurred emporté, fut precisement le successeur qu'on lui donna. C'etait un mérite dont on aimait à tenir compte; surLout à un parent, de s'être mis en opposition avec le chef de la république."--Daru, Historie de Venise, vol. ii. sec. xi. p. 533.

IN Lady Morgan's fearless and excellent work upon 'Italy," I perceive the expression of "Rome of the

⚫ Vettor Sandi Storia civile Veneziana, P. 11. L. VIII. p. 715–717. Mariu Sanuto, Vite de' Duchi di Venezia, p. 1164.-Chronicon Engu Itnom, T. XXI. p. 992.-Christoforo da Soldo Istoria Bresciana, T. XXI. p. 891-Navagiero, Storio Veneziana, XXI. p. 1120.-M. A. Sabellico, Deca III. L. VIII. f. 201.

had no such writers ever existed. It is the fashion to attribute every thing to the French Revolution, and the French Revolution to every thing but its real cause. That cause is obvious-the government exacted to much, and the people could neither give nor bear more. Without this, the Encyclopedists might have written their fingers off without the occurrence of a single al teration. And the English Revolution-(the first, I mean)-what was it occasioned by? The puritans were surely as pious and moral as Wesley or his biographer? Acts-acts on the part of government, and not writings against them, have caused the past con vulsions, and are tending to the future.

I look upon such as evitable, though no revolution. ist; I wish to see the Engsh constitution restored and The Venetians appear to have had a particular turn for breaking not destroyed. Born an aristocrat, and naturally one the hearts of their Do the above is another instance of the kind in the by temper, with the greater part of my prent property Doge Marco Barbarigo: he was succeeded by his brother Agostino in the funds, what have I to gain by a revolution?

Barbarigo, whose chief merit is above mentioned.

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