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I've heard of heirs in sables-you have left none
To the deceased, so you would act the part
Of such. Well, sirs, your will be done! as one day
I trust Heaven's will be done too!
Chief of the Ten.
Know you, lady,

To whom you speak, and perils of such speech?
Mar. I know the former better than yourselves;
The latter-like yourselves; and can face both.
Wish you more funerals ?

Bar.
Heea not her rash words;
Her circumstances must excuse her bearing.
Chief of the Ten. We will not note them down.
Bar. (turning to Lor., who is writing upon his
tablets.) What art thou writing

With such an earnest brow, upon thy tablets?
Lor. (pointing to the Doge's body.) That he has
paid me!

Chief of the Ten. What debt did he owe you?
Lor. A long and just one; Nature's debt and
mine.
[Curtain falls.

• "L'ha pagan." An historical fact. See the History of Venice by P Daru nage 411 vol. 2.

APPENDIX TO THE TWO FOSCARI.

Extrait de l'Histoire de la Répulique de Venise par devant le doge, qui ne crut pas pouvoir s'abstenir P. Daru, de l'Académie Francaise, tom. II. de presider le tribunal. Là, il fut interroge, appliqué à la question, déclaré coupable, et il entendit, de DEPUIS trente ans, la république n'avait pas la bouche de son pêre, l'arrêt qui le condamnait à déposé les armes. Elle avait acquis les provinces un bannissement perpétuel, et lo réléguait à Naples de Brescia, de Bergame, de Crême, et la principauté de Romanie, pour y finir ses jours. de Ravenne. Embarqué sur une galere pour se rendre au lieu Mais ces guerres continuelles faisaient beaucoup de son exil, il tomba malade à Trieste. Les solicitade malheureux et de mécontents. Le doge Fran- tions du doge obtinrent, non sans difficulte, qu'on çois Foscari, à qui on ne pouvait pardonner d'en lui assignàt une autre residence. Enfin, le conseil avoir été le promoteur, manifesta une seconde fois, des dix lui permit de se retirer à Trévise, en lui en 1442, et probablement avec plus de sincerité que imposant l'obligation d'y rester sous peine de mort, la premiere, l'intention d'abdiquer sa dignité. Le et de se presenter tous les jours devant le gouverneur. conseil s'y refusa encore. Ou avait exigé de lui le Il y etait depuis cinq ans, lorsqu'un des chefs du serment de ne plus quitter le dogat. Il était déjà consell des dix assassine. Les soupçons se porteavancé dans la vieillesse, conservant cependant rent sur lui; un de ses domestiques qu'on avait vu beaucoup de force de tête et de caractere, et jouis-à Venise fut arrête et subit la torture. Les bour sant de la gloire d'avoir vu la republique étendre au reaux ne purent lui arracher aucun aveu. Ce loin les limites de ses domaines pendant son admin- terrible tribunal se fit amener le maître, le soumit istration. aux mêmes épreuves; il résista à tous les tourments,

Au milieu de ces prospérités, de grands chagrins ne cessant d'attester son innocence; † mais on ne vinrent mettre à l'épreuve la fermeté de son àme.

Son fils, Jacques Foscari, fut accuse, en 1445,| E datagli la cordo per avere da lui la verità; chiamato consiglio ds d'avoir reçu des presents de quelques princes ou dieci colla giunta, nel quale fà messer lo doge, fù sentenziato. (Mariu seigneurs étrangers, notamment, disait-on, du duc Sanuto, Vite de Ducchi. F. Foscari.)

de Milan, Philippe Visconti. C'etait non seulement ↑ E fù tormentato nè mal confesso cosa alcuna, pure parve al consiglio de' une bassesse, mais une infraction des lois positives dieci di confinarlo in vita alla Canea. (Ibid.) Voici le texte de jugement i "Cum Jacobus Foscari per occasionem percussionis et mortis Hermolai Dode la republique.

Le conseil des dix traita cette affaire comme s'il nati fuit retentus examinatus, et propter significationes, testificationes, et scripuras que habentur contra eum, clare apparet ipsum esse reum crimina se fut agi d'un delit commis par un particulier prædici, sed propter incantationis et verba que sibi reperta sunt, de quibuɛ obscur L'accusé fut amené devant ses juges, exist In-lictia manifesta, videtur propter obstinatam menten Buain, non but

vit dans cette constance que de 'obstination; de ce Ce ne fut point dars l'interieur de leur apparte qu'il taisait le fait, on conclut que ce fait existait; ment, ce fut dans une des grandes salles du palais, on attribua sa fermeté à la magie, et on le relégua à qu'une femme, accompagnce de ces quatre fils, vint la Cance. De cette terre lointaine, le banni, digno faire les derniers adieux à son mari, qu un pere ocalors de quelque pitie, ne cessait d'écrire à son père, togenaire et le dogaresse accablée d'infirmites, à ses amis, pour obtenir quelque adoucissement à jouirent un moment de la triste consolation de mêler sa deportation. N'obtenant rien, et sachant que la leurs larmes à celles de leur exile. Il se jeta à leurs terreur qu'inspirait le conseil des dix ne lui per- genoux en leur tendant des mains disloquees par la mettait pes d'esperer de trouver dans Venise une torture, pour les supplier de solliciter quelque adonseule voix qui s'elevat en sa faveur; il fit une lettre cissement à la sentence qui venait d'être prononcre pour le nouveau due ce Milan, par laquelle, au nom contre lui. Son pere eut le courage de lui répondre: des bons offices que Sforce avait reçus du chef de la "Non, mon fils, respectez votre arret, et ob issez republique, il implorait son intervention en faveur sans murmure à la seigneurie."* A ces mots il se d'un innocent, du fils du doge. separa, de l'infortune, qui fut sur-le-champ em.

Cette lettre, selon quelques historiens, fut confiée barque pour Candie.

à un marchand, qui avait promis de la faire parvenir L'antiquite vit avec autant d'horreur vue d'admiau duc; mais qui, trop averti de ce qu'il avait à ration un pere condamnant ses fils evidemment craindre en se rendant l'intermediare d'une pareille coupables. Elle hesita pour qualifier de vertu subcorrespondance, se hata, en débarquant à Venise, lime ou de ferocite cet effort qui parait au-dessus de de la remettre au chef de tribunal. Une autre la nature humaine; † mais ici, où la premiere faute version, qui paraît plus sûre, rapporte que la lettre n'etait qu'une faiblesse, où la seconde n'etait pas fut surprise par un espion, attache au pas de provée, où la troisième n'avait rien de criminel, l'exile. comment concevoir la constance d'un pere, qui voit Ce fut un nouveau délit dont on eut à punir torturer trois fois sons fils unique, qui l'entend conJacques Foscari. Reclamer la protection d'un damner sans preuves, et qui n'éclate pas en plaintes; prince etranger était un crime, dans un sujet de la qui ne l'aborde que pour lui montrer un visage plus republique. Une galere partit sur-le-champ pour austère qu'attendri, et qui, au moment de s'en l'amener dans les prisons de Venise. A son arrivee separer pour jamais, lui interdit les murmures et il fut soumis à l'estrapade. C' tait une singuliere jusqu'à l'esperance? Comment expliquer une si destinée, pour le citoyer d'une republique et pour cruelle circonspection, si ce n'est en avouant, à le fils d'un prince, d'etre trois fois dans sa vie notre honte, que la tyrannie peut obtenir de l'espèce applique à la question. Cette fois la torture était humaine les memes efforts que la vertu? La servid'autant plus odieuse, qu'elle n'avait point d'objet, tude aurait-elle son heroisme comme la liberte ? le fait qu'on avait à lui reprocher, etant incontestable.

Quelque temps après ce jugement, ou decouvrit le veritable auteur de l'assassinat, dont Jacques Quand on demanda à l'accusé, dans les intervalles Foscari, portait le peine; mais il n'était plus temps que les bourreaux lui accordaient, pourquoi il avait de reparer cette atroce injustice, le malheureux écrit la lettre qu'on lui produisait, il repondit que etait mort dans sa prison.

c'etait precisement parce qu'il ne doutait pas qu'elle Il me reste a raconter la suite des malheurs du ne tombat entre les mains du tribunal, que toute pere. L'histoire les attribue a l'impatience qu'avaautre voie lui avait été fermée pour fair parvenir ient ses enemis et ses rivaux de voir vaquer sa place. venir ses réclamations, qu'il s'attendait bien qu'on Elle accuse formellement Jacques Loredan, l'un le ferait amener a Venise; mais qu'il avait tout des chefs du conseil des dix, de s'être livre contre risque pour avoir la consolation de voir sa femme, ce viellard aux conseils d'une hamne hereditaire, et son père, et sa mère, encore une fois. qui depuis long temps divisait leurs maisons. I Sur cette naïve declaration, on confirma sa sen- François Foscari avait essaye de le faire cesser, tence d'exil; mais on l'aggrava, en y ajoutant qu'il en offrant sa fille a l'illustre amiral Pierre Loredan serait retenu en prison pendant un an. Cette pour un de ses fils. L'alliance avait ete rejete, et rigueur, dont on usait envers un malheureux, etait l'inimitie des deux familles s'en etait accrue. Dans sans doute odieuse; mais cette politique, qui de- tous les conseils, dans toutes les affaires, le doge fendait a tous les citoyens de faire intervenir les trouvait toujours les Loredans prets a combattre etrangers dans les affaires interieures de la répub- ses propositions ou ses interets. Il lui echappa un ique, etait sage. Elle etait chez eux une maxime jour de dire qu'il ne se croirait r ellment prince, de gouvernement et une maxime inflexible. L'his- que lorsque Pierre Loredan aurait cesse de vivre. torien Paul Morosini a conte que l'empereur Ĉet amiral mourut quelque temps apres, d'une inFrederic III. pendant qu'il était l'hôte des Venitiens, commodite assez prompte qu'on ne put expliquer, demanda, comme une faveur particuliere, l'admission Il n'en fallut pas davantage aux malveillants pour d'un citoyen dans le grand conseil, et la grace insinuer que François Foscari, ayant desire cette d'un ancien gouverneur de Candie, gendre du doge, mort, pouvait bien l'avoir hatre.

et banni pour sa mauvaise administration, sans Ces bruits s'accrediterent encore lorsqu'on vit auss pouvoir obtenir ni l'une ni l'autre. perir subitement Marc Loredan, frere de Pierre, et cela dans le moment où, en sa qualite d'avogador, il

Cependant, on ne put refuser au condamné la permission de voir sa femme, ses enfants, ses parents, qu'il allait quitter pour toujours. Cette dernière entrevue même fut accompagnce de cruauté, par la severe circonspection, qui retenait les epanchements de la douleur paternelle et conjugale.

possible extrahere ab ipso illam veritatem, quæ clara est per scripturas et per
testificationes, quonkun in fune aliquam nec vocem, nec genitum, sed solum
Intra dentes voces ipse videtur et auditur infra se loqui, etc.... Tinem non
est standum in istis terminis, propter honorem staus nostri et pro raultis res-
pectibus, præserti:n quod regimen nostrum occupatur in hac re, et qui inter
dictum est amplius progredere: vadit pars, quod dictus Jacobus Foscari,
propter ea quæ habentur de illo, mittatur in confinium in civitate Caneæ,"
etc.-Notice sur le proces de Jacques Foscari, dans un volume, intitulé Rac-
colta di memorie storiche e annecdote, per formar la Storia dell' eccellentis
simo consiglio di X della sua prima instituzione sino a' giorni nostri, con la
diverse variazoni e riforme nelle varie epoche Auccesse. (Archives de Venise.)
• La notice citée ci dessus, qui rapporte les actes de cettes procédure.
↑ Ebberma per sapere la verità trenta quasi di corda. (Marin Sanuto,
The de' Duchi. F. Foscari.)

t Historia di Venezia, lib. 23.

⚫ Marin Sanuto, dans sa chronique, Vite de' Duchi, se sert ici sa en in decrepita età e caminiva con una mazzetta: E quando gli andò pariogli molto constantemente che parea che non fosse suo figliuolo, licet fosse figliuolo

avoir eu l'intention d'une expression assez énergique; " doge era vecchio

unico, e Jacopo disse, messer padre, vi prego che procuriate per me, acciocché

io torni a casa mia. Il doge disse: Jacopo, va e obbedisci a quello che vuole la terra, e non cercar più oltre."

↑ Cela fut un acte que l'on ne sçauroit ny suffissament loner, ny asses blamer: car, ou c'estoit une excellence de vertu, qui rendoit ainsi son œaur impassible, ou une violence de passion qui le rendoit insensible, dont ne l'une de l'autre n'est chose petite, ainai surpassant l'ordinaire d'humaine nature et tenant ou de la divinité ou de la bestialité. Mais est plus raisonnable que le jugement des hommes s'accorde à sa gloire, que in foiblesse des jugeanu fasse des croire sa vertu. Mais pour lors quand il se fut retiré, tout le monde demeura sur la place, comme transy d'horreur et de frayeur, par un long temps sana mot dire, pour avoir veu ce qui avait été fait. (Plutarque, Vale rius Publicola.)

Je suis principalement dans ce récit, une relation manuscrite de la dépo sition de François Foscari, qui est dans le volume intitule Raccolta di memo rie storiche e annecilote, per formar la Storia dell' excellentissimo consiglio d X. (Archives 1 Venise.)

Instruisait un procès contre André Donato, gendre décidées; la license de notre jeunesse, le peu du doge, accuse de péculat. On écrivit sur la tombe d'assiduité des magistrats, l'introduction de nouve de l'amiral qu'il avait eté enlevé à la patrie par le autés dangereuses. Quel est l'effet de ces desordres ! poison. de compromettre notre consideration. Quelle en est la cause? l'absence d'un chef capable de moderer les uns, de diriger les autres, de donner l'exemple a tous, et de maintenir la force des lois.

Il n'y avait aucune preuve, aucun indice contre François Foscari, aucune raison même de le soupçonner. Quand sa vie entière n'aurait pas démenti une imputation aussi odieuse, il savait que son rang "Où est le temps où nos décrets etaient aussitôt ne lui prommettait ni l'impunite ni même l'indul- exécutés que rendus ? Où François Carrare se gence. La mort tragique de l'un de ses predeces- trouvait investi dans Padoue, avant de pouvoir étre seurs l'en avertissait, et il n'avait que trop d'exem- seulement informé que nous voulions lui faire la ples domestiques du soin que le conseil des dix guerre? nous avons vu teut le contraire dans la prenait d'humilier le chef de la republique. dernière guerre contre le duc de Milan. Malheu Cependant, Jacques Loredan, fils de Pierre, reuse la republique qui est sans chef! croyait ou feignait de croire avoir à venger les "Je ne vous rappelle pas tous ces inconvénients partes de sa famille. Dans ses livres de comptes et leurs suites déplorables, pour vous affliger, pour (car il faisait le commerce, comme à cette epoque vous effrayer, mais pour vous faire souvenir que presque tous les patriciens,) il avait inscrit de sa vous etes les maitres, les conservateurs de cet état, propre main le doge au nombre de ses debiteurs, fondé par vos peres, et de la liberté que nous devons pour la mort, y etait-il-dit, de mon père et de mon à leurs travaux, à leurs institutions. Ici, le mal oncle. De l'autre côte du registre, il avait laisse indique le remede. Nous n'avons point de chef, il une page en blanc, pour y faire mention du recouvre-nous en faut un. Notre prince est notre ouvrage, ment de cette dette, et en effet, apprès la parte du nous avons donc le droit de juger son merite quand doge, il crivit sur son régistre, il me l'a payée-il s'agit de l'elire, et son incapacite quand elle se l'ha pagata. manifeste. J'ajouterai que le peuple, encore bien Jacques Loredan fut élu membre du conseil des qu'il n'ait pas le droit de prononcer sur les actions dix, en devint un des trois chefs, et se promit bien de ses maitres, hpprendra ce changement avec de profiter de cette occasion pour accomplir la ven- transport. C'est la providence, je n'en doute pas, geance qu'il meditait. qui lui inspire elle-mème ces dispositions, pour vous Le doge en sortant de la terrible épreuve qu'il avertir que la republique réclame cette resolution, venant de subir, pendant le proces de son fils, s'était et que le sort de l'etat est en vos mains." retire au fond de son palais, incapable de se livrer Ce discours n'éprouva que de timides contradicaux affaires, consume de chagrins, accable de tions; cependant, la délibération dura huit jours. vieillesse, il ne se montrait plus en public, même L'assemblée, ne se jugeant pas aussi sure de l'ap. dans les conseils. Cette retraite, si facile à expliquer probation universelle que l'arateur voulait le lui dans un vieillard octogenaire si malheureux, de plut faire croire, desirait que le doge donnât lui-meme sa aux decemvirs, qui voulurent y voir un murmure demission. Il avait déja proposee deux fois, et on contre leur arrêts. n'avait pas voulu l'accepter.

d'un petit nombre de membres, institue pour punir les crimes, et nullement investi du droit de revoquer ce que le corps souverain de l'était avait fait.

Cependant, le tribunal arrèta que les six conseillers de la seigneurie, et les chefs du conseil des dix, se transporteraient auprès du doge pour lui signiger, que l'excellentissime conseil avait juge convenable qu'il abdiquàt une dignite dont son age ne lui permettait plus de remplir les fonctions. On lui donnait 1500 ducats d'or pour son entretien e vingt-quatrt heures pour se debider.*

Loredan commença par se plaindre devant ses Aucune loi ne portait que le prince fut révocable; collègues du tort que les infirmites du doge, son il était au contraire à vie et les exemples qu'or abeence des conseils, apportaient à l'expédition des pouvait citer de plusieurs doges déposés, prouvaient affaires, il finit par hasarder et reussit à faire agreer que de telles revolutions avaient toujours été le la proposition de le déposer. Ce n'était pas la resultat d'un mouvement populaire. premiere fois que Venise avait pour prince un Mais d'ailleurs, si le doge pouvait étre déposé, cr homme dans la caducite; l'usage et les lois y avaient n'etait pas assurement par un tribunal compose pourvu; dans ces circonstances le doge etait supplee par le plus ancien du conseil. Ici, cela ne suffisait pas aux ennemis de Foscari. Pour donner plus de solennite à la déliberation, le conseil des dix demanda une adjonction de vint-cinq senateurs; mais comme on n'en enonçait pas l'objet, et que le grand conseil etait loin de le soupconner, il se trouva que Marc Foscari, frère du doge, leur fut donne pour l'un des adjoints. Au lieu de l'admettre e la deliberation, ou de réclame contre se choix, on enferma ce senateur dans une chambre separée, et on lui fit jurer de ne jamais parler de cette exclusion Foscari repondit sur-le-champ avec beaucoup de qu'il éprouvait, en lui declarant qu'il y allait de sa gravite, que deux fois il avait voulu se démettre de vie; ce qui n'empêcha pas qu'on n'inscrivit son sa charge; qu'au lieu de le lui permettre, on avait nom au bas du decret comme s'il y eût pris part. exige de lui le serment de ne plus réiterer cette Quand on en vint y la deliberation, Loredan la demande ; que la providence avait prolonge ses provoqua en ces termes: { "Si l'utilité publique jours pour l'éprouver et pour l'afflige, que cependant doit imposer silence à tous les intérêts prives, je ne on n'etait pas en droit de reproacher sa longue vie doute pas que nous ne prenions aujourd'hui une à un homme qui avait employe quatre-vingt-quatre mesure que la patrie reclame que nous lui devons. ans au service de la republique; qu'il était pret Les etats ne peuvent se maintenir dans un ordre de encore à lui sacrifier sa vie; mais que, pour sa choses immuable; vous n'avez qu'à voir comme le dignite, il la tenait de la république entière, et qu'i notre est change, et combien il le serait d'avantage se reservait de répondre sur ce sujet, quand la s'il n'y avait une autorite assez ferme pour y port r volonte generale se serait legalement manifestre. remede. J'ai honte de vous ire remarquer la con- Le lendemain, à l'heure indiquee, les conseillers fusion qui regne dans les coils, le desordre des et les chefs des dix se presenterent. Il ne voulut deliberations, l'encombremen s affaires, et la pas leur donner d'autre réponse. Le conseil s'a legerete avec laquelle les plus importantes sont

• Hasce tamen injurias quamvis imaginarias non tam ad animum revoca verai Jacobus Lauretanus defunctorum nepos, quam in abscaderium viudic

kam opportuna. (Palazzi Fasti Ducales.)

dil, et l'Histoire Venitienne de Vianolo,

Il faut cepoutant remarquer que dans la notice où l'on raconte ce fait, la délibération est rapporter, que les vingt-cin, adjoints y sont normés, et que nom de Marc Fuscan ne s'y trouve pas.

Cette barangue 8 lit dans la notice citée ci-dessus.

sembla sur-le-champ, lui envoya demander encore
une fois sa résolution séance tenante, et, la répouse
ayant ete la mème, on prononça que le doge etait
releve de son serment et déposé de sa dignit, on
lui assignait une pension de 1500 ducats d'or, en lui
enjoignant de sortir du palais dans huit jours, sous
peine de voir tous ses biens confisques.†

• Cu Décret est rapporté textuellement dans la notice.
La nouce rapporte aussi ce dêcret.

Extrait de l'Histoire des Républiques Italiemes lu
Moyen Age. Par J. C. L. Simonde de Sismon li,

tom. x.

Le lendemain, ce décret fut porté au doge, et ce fut Jacques Loredan qui eut la cruelle joie de le lui presenter. Il repondit: "Si j'avais pu prevoir que ua vieillesse fut prejudiciable à l'etat, le chef de la republique ne se serait pas montre assez ingrat, LE Doge de Venise, qui avait prévenu par ce pour preferer sa dignite à la patrie; mais cette vie traité une guerre non moins dangeruse que celle lui ayant ete utile pendant tant d'annies, je voulais qu'il avait termince presque en même temps par le lui en con sacrer jusqu'au dernier moment. Le traite de Lodi, etait alors parvenu à une extreme decret est rendu, je m'y conformerai." Après avoir vieillesse. François Foscari occupait cette preparle ainsi, il se d pouilla des marques de sa dignite, miere dignité de l'etat des le 15 Avril, 1423. Quoiremit l'anneau ducal, qui fut brise en sa presence. qu'il fut dejà àge de plus decinquante-un ans à et d's le jour suivant il quitta ce palais, qu'il avait l'epoque de son election, iletait cependant le plus habité pendant trente-cinq ans, accompagné de son jeune des quarante-un lecteurs. Il avait eu beaufrère, de ses parents, et de ses amis. Un secrétaire, coup de peine à parvenir au rang qu'il convoitait, qui se trouva sur le perron, l'invita à descendre et son election avait été conduite avec beaucoup par un escalier dérobe, afin d'eviter la foule du d'addresse. Pendant plusieurs jours de scrutin sea peuple, qui s'etait rassemble dans les cours, mais amis les plus zeles s'etaient abstenus de lui donner il s'y refusa, disant quil voulait descendre par où il leur suffrage, pour que les autres ne le considerasétait monte; et quand il fut au bas de l'escalier sent pas comme un concurrent redoubtable. Le des geants, il se retourna, appuyé sur la boquille, conseil des dix craignait son crédit parmi la noblesse vers le palais en proferant ces paroles: Mes pauvre, parce qu'il avait cherché à se la rendre services m'y avaient appelle, la malice de mes enne- favorable, tandis qu'il était procurateur de SaintMarc, en faisant employer plus de trente mille La foule qui s'ouvrait sur son passage, et qui avait ducats à doter des jeunes filles de bonne maison, on peut-être desire sa mort, était emue de respect et à établir de jeunes gentilshommes. On craignait d'attendrissement. Rentre dans sa maison, il re- encore sa nombreuse famille, car alors il était pre commanda à sa famille d'oublier les injuries de ses de quatre enfans, et marie de nouveau; enfin on ennemis. Personne dans les divers corps de l'etat redoutait son ambition et son goût pour la guerre. ne se crut en droit de s'etonner, qu'un prince ina- L'opinion que ses adversaires s'étaient forme de movile eut ete depose sans qu'on lui reprochat lui fut vérifiée par les evenemens; pendant trenterien que l'etat eût perdu sod chef, à l'insu du senat quatre ans que Foscari fut à la tête de la republique, et du corps souverain lui-même. Le peuple seut elle ne cessa point de combattre. Si les hostilites laissa échapper quelques regrets une proclamation étaient suspendues durant quelques mois, c'etait du conseil des dix prescrivit le silence le plus absolu pour recommencer bientôt avec plus de vigueur, sur cette affaire, sous peine de mort. Ce fut l'époque où Venise etendit son empire sur

mis m'en fait sortir."

Avant de donner un successeur à Francois Fos- Brescia, Bergame, Ravenne, et Créme; où elle cari, une nouvelle loi fut rendue, qui defendait au fonda sa domination de Lombardie, et parut sans doge d'ouvrir et de lire autrement qu'en présence de cesse sur le point d'asservir toute cette province. ses conseillers, les depêches des ambassadeurs de la Profond, courageux, inebranlable, Foscari comrepublique, et les lettres des princes etrangers.+ muniqua aux conseils son propre caractère, et ses Les electeurs entrèrent au conclave et nommerent talents lui firent obtenir plus d'influence sur la au dogat Paschal Malipier le 30 Octobre, 1457. La république que n'avaient exerce la plupart de ses cloche de Saint-Marc, qui annoncait à Venise son predecesseurs. Mais si son ambition avait eu pour nouveau prince, vint frapper l'oreille de Francois but l'aggrandissement de sa famille, elle fut cruelFoscari; cette fois sa fermete l'abandonna, il éprou- lement trompee; trois de ses fils moururent dans va un tel saisissement, qu'il mourut le lendemain. les huit annces qui suivirent son election; le La republique arrêta qu'on lui rendrait les mêmes quatrième, Jacob, par lequel la maison Foscari s'est honneurs funebres que s'il fut mort dans l'exercice perpetuce, fut victime de la jalousie du conseil des de sa dignité; mais lorsqu'on se presenta pour enle- dix, et empoisonna par ses malheurs les jours de ver ses restes, sa veuve, qui de son nom etait Marine son père.+

Nani, declara qu'elle ne le souffrirait point; qu'on En effet, le conseil des dix, redoublant de defiance ne devait pas traiter en prince après sa mort celui envers le chef de l'etat, lorsqu'il le voyait plus fort qui vivant on avait dépouille de la couronne, et que par ses talens et sa popularite, veillait sans cesse puisqu'il avait consume ses bien au service de l'etat, sur Foscari, pour le punir de son credit, et de sa elle saurait, consacrer sa dot à lui faire rendres les gloire. Au mois de Fevrier, 1445, Michel Bevilacqua, derniers honneurs. On ne tint aucun compte de Florentin, exile a Venise, accusat en secret Jacques cette resistance, et malgre les protestations de Foscari, auprès des inquisiteurs d'etat, d'avoir recu l'ancienne dogaresse, le corps fut enleve, revêtu du duc Philippe Visconti, des presens d'argent et des ornemens ducaux, expose en public et les de joyaux, par les mains des gens de sa maison. obsèques furent celebrées avec la pompe accou- Telle etait l'odieuse procedure adopte a Venise, tumée. Le nouveau doge assista au convoi en robe que sur cette accusation secrete le fils du doge du de sénateur. representant de la majeste de la r publique, fut mis La pitie qu'avait inspirée le malheur de ce vieil-a la torture. On lui arracha par l'estrapade l'aveu, lard, ne fut pas tout-à-fait sterile. Un an apres, on des charges portées contre lui; il fut relegue pour osa dire que le conseil des dix avait outrepasse ses le reste de ses jours a Napoli de Romanie, avec pouvoirs, et il lui fut defendu par une loi du grand obligation de se presenter chaque matin au comconseil de s'ing rer à l'avenir de juger le prince, à mandant de la place. Cependant, le vaisseau qui moins que ce ne fut pour cause de felonie. le portait ayant touche a Trieste, Jacob, griève

Un acte d'autorite tel que la deposition d'un ment malade des suites de la torture, et plus encore doge inamovible de sa nature, aurait pu exciter un de l'humiliation qu'il avait prouvce, demanda en soul vement general, ou au moins occasioner une grâce au conseil des dix de n'être pas envoye plus division dans une republique autrement constituce loin. Il obtint cette faveur, par une d liberation du que Venise. Mais depuis trois ans, il existait dans 28 Décembre, 1446; il fut rappele a Trevise: et il celle-ci une magistrature, ou plutôt une autorite, eut la liberté d'habiter tout le Trevisan indifferemdevant laquelle tout devait se faire. ment.§

On lit dans la notice ces propres mots: "Se losse stato in loro potere

Polontieri lo avrebbero restituito."

↑ Hist. di Venetia, di Paolo Morosini, lib. 24.

1 Hist. di Pietro Justiniani, lib. 8.

Hist. d'Egnatio, liv. 6, cap. 7.

Ce décret est du 25 Octobre, 1458. La notice le rapporte.

Il vivait en paix à Trevise; et la fille de Leonard

⚫ Marin Sanuto, Vite de' Duchi d! Venezis, p. 967.

† Ibid. p. 968.

1 Ibid. p. 968,

d. p. 1123.

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Les juges

Contarini, qu'il avait épousée le 10 Fevrier, 1441, déchiré par ces horribles secousses. était venue le joindre dans son exil, lorsque le 5 permirent alors a son père, a sa mère, a sa femme Novembre, 1450, Almoro Donato, chef du conseil et a ses fils, d'aller le voir dans sa prison. Le vieux des dix, fut assassine. Les deux autres inquisiteurs Foscari, appuye sur sun bâton, ne se traîna qu'avec d'etat, Triadano Gritti et Antonio Venieri, portèrent peine, dans la chambre ou son fils unique etait panse leur soupçons sur Jacob Foscari, parce-qu'un de ses blessures. Ce fils demandait encore la grâce domestique à lui, nomme Olivier, avait été vu ce de mourir dans sa maison.-"Retourne a ton exil, soir-la même a Venise, et avait des premiers donne mon fils, puisque ta patrie l'ordonne," lui dit le la nouvelle de cet assassinat. Olivier fut mis à la doge, "et soumets-toi a sa volonte." Mais en torture, mais il nia jusqu'a la fin, avec un courage rentrant dans son palais, ce malheureux vieillard inébranlable, le crime dont on l'accusait, quoique s'évanouit, epuisé par la violence qu'il s'etait ses juges eussent la barbarie de lui faire donner faite. Jacob devait encore passer une année en jusqu'a quatre-vingts tours d'estrapade. Cepen- prison a la Cance, avant qu'on lui rendit la dant, comme Jacob Foscari avait de puissans motifs meme liberté limitée a laquelle il etait réduit d'inimitir contre le conseil des dix, qui l'avait con- avant cet événement; mais a peine fut il d damn, et qui temoignait de la haine au doge son barqué sur cette terre d'exil, qu'il y mourut de pere, on essaya de mettre à son tour Jacob à la douleur.

torture, et l'on prolongea contre lui ces affreux Dès-lors, et pendant quinze mois, le vieux doge, tourmens, sans réussir à en tirer aucune confession. accable d'années et de chagrins, ne recouvra plus la Malgre sa denegation, le conseil des dix le condamna force de son corps ou celle de son âme; il n'assistait à être transporte à la Canée, et accorda une recom- plus a aucun des conseils, et il ne pouvait plus pense à son delateur. Mais les horribles douleurs remplir aucune des fonctions de sa dignite. Il était que Jacob Foscari avait éprouvées avaient trouble entre dans sà quatre-vingt-sixième année, et si le sa raison, ses persecuteurs touchés de ce dernier conseil des dix avait ete susceptible de quelque malheur, permirent qu'on le ramenat à Venise le 26 pitie, il aurait attendu en silence la fin, sans doute Mai, 1451. Il embrassa son père, il puisa dans ses prochaine, d'une carrière marquée part tant de gloire oxhortations quelque courage et quelque calme, et tant de malheurs. Mais le chef du conseil des dix et il fut reconduit immediatement à la Cane. etait alors Jacques Loredano, fils de Marc, et neveu Sur ces entrefaites, Nicolas Erizzo, homme deja de Pierre, le grand amiral, qui touteleur vie avaient note pour un precedent crime, confessa, en mou-eté les ennemis acharnés du vieux doge. Ils avaient rant, que c'etait lui qui avoit tue Almoro Do- transmis leur haine a leurs enfans, et cette vieille nato.t rancune n'etait pas encore satisfaite. A l'insti Le malheureux doge, Francois Foscari, avait déjà gation de Loredano, Jerome Barbarigo, inquisiteur cherche a plusieurs reprises, à abdiquer une dignité d'etat, proposa au conseil des dix, au mois d'Ortosi funeste à lui-meme et a sa famille. Il lui sem-bre, 1457, de soumettre Foscari a une nouvelle blait que, redescendu au rang de simple citoyen, humiliation. Des que ce magistrat ne pouvait plus comme il n'inspirerait plus de crainte ou de jalousie, remplir ses fonctions, Barbarigo demanda qu'on on n'accablerait plus son fils par ces effroyables nommåt un autre doge. Le conscil, qui avait refuse persecutions. Abattu par la mort de ses premiers par deux fois l'abdication de Foscari, parce que la enfans, il avoit voulu, des le 26 Juiu, 1433, deposer constitution ne pouvait la permettre, hesita avant une dignite, durant l'exercice de laquelle sa patrie de se mettre en contradiction avec ses propres avait ete tourmentée par la guerre, par la peste, et decrets. Les discussions dans le conseil et la junte par des malheurs de tout genre. Il renouvela cette se prolongèrent pendant huit jours, jusque fort proposition après les jugemens rendus contre son avant dans le nuit. Cependant, on fit entrer dans Els; mais le conseil des dix le retenait forcement l'assemblee Marco Foscari, procurateur de Saintsur le trône, comme il retenait son fils dans les Marc, et frère du doge, pour qu'il fut lie par le fers. redoubtable serment du secret, et qu'il ne pùt arreEn vain Jacob Foscari, obligé de se présente: ter les menées de ses ennemis. Enfin, le conseilse chaque jour au gouverneur de la Canée, reclamait rendit auprès du doge, et lui demanda d'abdiquer contre l'injustice de sa dernière sentence, sur volontairement un emploi qu'il ne pouvait plus laquelle la confession d'Erizzo ne lassait plus de exercer. "J'ai juré," répondit le vieillard, "de doutes. En vain il demandait grace au farouche remplir jusqu'a ma mort, selon mon honneur et ma conseil des dix; il ne pouvait obtenir aucune canscience, les fonctions auxquelles ma patrie m'a reponse. Le desir de revoir son père et sa mère, appelé. Je ne puis medelir moi-meme de mon arrives tous deux au dernier terme de la vieillesse, serment; qn'un ordre des conseils dispose de moi, le desir de revoir une patrie dont la cruaute ne je m'y soumettrai, mais je ne le devancerai pas.' meritait pas un si tendre amour, se changerent en Alors une nouvelle deliberation du conseil delia lui en une vraie ureur. Ne pouvant retourner a Francois Foscari de son serment ducal, lui assura Venise pour y vivre libre, il voulut du moins y aller une pension de deux mille ducats pour le reste de chercher un supplice. Il ecrivit au duc de Milan sa vie, et lui ordonna d'évacuer en trois jours le a la fin de Mai, 1456, pour implorer sa protection palais, et de dépeser les ornemens de sa dignite. auprès du senat: et sachant qu'une telle lettre Le doge ayant remarqué parmi les conseillers qui serait consideree comme un crime, il l'exposa lui- lui porterent cet ordre, un chef de quarante qu'il meme dans un lieu ou il était sur qu'elle serait ne connoissait pas demanda son nom: "Je suis le saisie par les espions qui l'entouraient. En effet, fils de Marco Memmo," lui dit le conseiller.-"Ah! La lettre etant deferee au conseil des dix, on l'envoya ton père etait mon ami," lui dit le vieux doge, en chercher aussitôt, et il fut reconduit a Venise le 19 soupirant. Il donna aussitôt des ordres pour qu'on Juillet, 1456.§ transportat ses effets dans une maison à lui; et le Jacob Foscari ne nia point sa lettre, il raconta en lendemain 23 Octobre on le vit, se soutenat a peine, meme temps dans quel but il l'avait écrite et com et appuyé sur son vieux frere, redescendere ces ment il l'avait fait tomber entre les mains de son memes escaliers sur lesquels, trente-quatre ans delateur. Malgre ces aveux, Foscari fut remis a la auparavant, on l'avait vu installe avec tant de torture, et on lui donna trente tours d'estrapade, pompe, et traverser ces mêmes salles où la repub pour voir s'il confirmerait ensuite ses depositions. lique avait reçu rer sermens. Le peuple entier Quand on le detacha de la corde, on le trouva parut indigné de tant de dureté exercée contre ur

• Marin Santo, Vite de' Duchi di Venezia, p. 1138.-M. Ant. Sabellico, Veon III. L. IV. f. 187.

1 Marin Santo, p. 1139.

Thi. p. 1034.

Ibid. p. 1152

vieillard qu'il respectait et qu'il aimait; mais le conseil des dix fit publier une defense de parler de

• Marin Sauuto, p. 1163.-Navagiero, Stor, Venez, p. 1118.

↑ Vetter Sandi Steris civile Veneziuna P. II. 1.. VIII. p. 715--747

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