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doutez pas, mon cher Charles, de tout l'interet que j'eprouve pour tout ce que vous concerne, et si j'ai commencé par une preface si longue de mes sentiments, c'est pour en venir à un sujet du quel depend la necessité de l'entreprise que vous avez sur les mains. Depuis le moment que j'ai su que vous avez pris l'Adelphi j'ai decidé avec Lord Worcester que nous ferions tout notre possible pour entrainer la societé en votre faveur, à force d'y penser, et d'en parler. Je m'apperçois, que premièrement le plan de Y est, de vous faire succomber; il vous abandonne personellement, pour tacher de vous faire sentir qu'il est indispensable; cette saison est un trial qu'il vous donne, esperant qu'en cas de failure vous rejettiez tout entre ses mains. Il faut donc y remedier bon gré malgré. Reeves aussi part pour l'Amérique. Mme. Honey est engagée ailleurs, enfin la plupart des vieilles associations de ce theatre se retirent. Je viens donc vous conseiller d'entrer en arrangement avec le proprietaire du Queen's Theatre, qui transporterait sa troupe avec la votre, l'union ferait la force, et grace à vos talents, vous triompherez completement du piege que Yvous a tendu. Le Queen's Theatre a été très successful cette saison; encore hier ils avaient £90 de recette; c'est extraordinaire pour la saiChesterfield, Worcester et moi, y avons une loge, et nous avons envié d'en avoir une à l'Adelphi, et hier au soir en parlant de ce sujet à Bond, il m'a dit qu'il serait enchanté de reunir sa troupe à la votre, et de fermer par consequence le Queen's Theatre. Pensez à cela, voyez si vous pouvez y trouver votre avantage, et dites le moi.

son.

"Soyez mon interprete près de votre mère, de tous mes sentiments les plus affectionnés, et croyez moi votre ami sincere, CTE. D'ORSAY."

"MON CHER CHARLES, J'ai un très bel habit tout brodé du quel j'ai un peu grown out; j'ai pensé que vous seriez bien aise de l'avoir, car un clever tailleur pourra arranger de manière que vous etonniez et l'Olympic avec; venez le chercher car je vous le donne-il est tout neuf.

"Votre affectionné

"My best love to the dear mother."

D'ORSAY.

"MON CHER CHARLES,-J'aime beaucoup votre nouvelle piece, et vous l'avez très bien joué, il faut prier l'orchestre de vous accompagner un peu plus bas, car le tintamarre qu'ils ont fait ait empeché que l'on puisse comprendre le quart de votre grand aria. Vous ferez bien aussi selon moi, de retrancher deux couplets du Welsh song. Votre French lady est parfaite, c'est la meilleure qu'on ait encore representè sur un Theatre Anglais. Usez de votre influence pour faire mettre de suite un perruque noir à Oxberry, il sera l'image de George Wombwell; il en a le costume et les manières dans la perfection, et cela fera un effet complet; Wombwell n'en sera pas faché, au contraire, et je pense que Liston ayant profité de moi on peut très bien prendre cette petite liberté qui profitera beaucoup. Donc etablissez un petit perruque noir bien curlé avec deux petits favoris sur les cotés du bout du menton d'Ecco. "Au revoir, cher Charles. Votre affectionné D'ORSAY "

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No. II.

LETTERS FROM COUNT D'ORSAY TO DR. FREDERICK FORSTER QUIN. "Sième Août, 1831, 8 Seamore Place, May Fair. "Cher et estimable Quin, regenerateur de l'humanité souffrante! nouveau prophete dont les disciples s'essouflent à chanter les louanges, et qui finiront par triompher comme la civilization regnante; comment se fait il que vous oubliez entièrement votre disciple Alfred? n'attendez pas en vain l'arrive d'un ange de ciel pour m'eclairer, mais deroulez vos papyrus pour y graver les progres de la marche gigantesque de cette methodus medendi, qui jointe à votre intelligence vous assure pour votre vieillesse un ombrage de lauriers dont l'epaisseur permettrait à peine que vous soyez encore plus eclairé par le rayon de gloire que le Ciel dirigera sur vous. Maintenant que je vous ai dit ma façon de penser à votre egard, parlons de moi dans un style moins laconique. Depuis mon arrivée dans ce pays il etait difficile de pouvoir donner un fair trial à la methode, étant toujours obligé à diner de boire un verre de vin, avec tous ceux qui ont soif. Ainsi je l'ai abandonné trop tôt pour me guerir, mais toujours à temps, pour me penetrer, que jusqu'à ce jour le genre humain a vegeté au lieu de vivre. Il faut donc que je recommence malgré que je souffre moins; repenetrez vous de ma santé, consultez vos oracles, et voyez à me reprendre en main comme vous l'aviez fait. Je suivrai ponctuellement vos avis, et vous aurez au moins la gloire d'avoir gueri un des trompettes de la renommée de la methode, et un ami sincere. Detaillez bien la manière de prendre les remèdes, et prescrivez non pas en paraboles, mais dans votre style persuasif. Notre ami Baillie est parti pour la Pologne, il veut voir de près ces victoires dont ont parlé beaucoup, et qui n'arrivent jamais; il sera probablement arreté dans sa route par les troupes de votre ancien ami et maître le Roi des Belges. Que dites vous de son idée d'avoir accepté le trone la Belgique. Comme son ancien médecin vous avez sans doute prescrit quelque remède pour le faire defendre et apprécier par les braves Belges.' Adieu, brave Quin. Je vous serre la main non pas de toutes mes forces, mais de tout mon cœur. Votre devouè et sincere ami, ALFRED D'ORSAY."

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"Crockford, Minuit.

'CHER QUIN,-Je passe ma vie à votre porte, et si le diable vous emportait, il ne pourrait le faire mieux que vous ne le faites. Aujourd'hui j'ai été de bonne heure chez vous pensant vous attrapper, mais c'est en vain. Je voulais savoir quelques details de votre entrevue avec Lord -; car quoique j'ai moins d'amitié pour lui depuis sa conduite à mon egard, il faut pourtant que je cause encore de lui avec vous. Vous avez beau le defendre; c'est l'homme le plus froid que la mèr du nord ait pu jeter sur les côtes d'Angleterre. Son indifference le rend complêt sous ce rapport. Vous m'echauffez la bile en le defendant commes vous le faites. Je vous repête qu'il n'a plus d'amitié pour moi, et qu'il a transferé son attachment sur mes parens en

France, dont il a recemment fait la connaissance. Je l'ai rencontré l'autre jour en sortant de chez vous, et il m'a reçu d'une manière si refroidissante, que le vent d'Est ne m'a pas rechauffé depuis plusieurs jours. Je l'ai vu à l'opera l'autre soir, où il n'a pas daigné tourner la tête pour me regarder. Je l'ai rencontré chez le peintre C, où il m'a reçu si comiquement que Bouffé aurait été jalous de ce rôle. Je l'ai vu chez notre ami le Duc de B—, où il m'a donné une main morte, et lorsque je l'ai regardé (très peu à la verité), j'avais peine à concevoir que c'etait le même bon camarade avec lequel vous et moi avons passé de si bonnes soirées, et eu de si agreables et spirituelles conversations. Vous me ditos que c'est ma faute que nous ne sommes plus amis, et vous me grondez de my thin skin, et bien, pour me conformer à vos desires j'ai été trois fois à sa maison. Il etait sorti avec son polichinelle de Enfin au milieu de tout cela je suis assuré de bonne part qu'il se donne les airs d'imaginer que je me suis conduit mal pour lui. Concevez vous cela, bon Quin, vous qui savez ce qu'il en est, et combien j'avais de l'amitié pour lui. Je desire donc que vous lui parliez: tachez de le voir-cela sera pourtant une chose assez difficile-car il se croit maintenant homme d'état, destiné a tenir le gouvernail des affaires de la Grande Bretagne; de sorte qu'il est toujours entouré d'un tas de courtisans lesquels flattent son amour propre et l'empechent de se servir de son bon sens. Comme il se leve à 8 heures du matin pour aller dejeuner avec le Premier, et qu'il se couche à 1 heure la nuit pour rever politique, choisissez adroitement un entre acte; le fait est, bon Quin, que je suis assuré qu'il a beaucoup plus d'amitié pour vous que pour moi maintenant, chose qui incontestablement prouve son esprit et son jugement éclairé; mais qui est neanmoins peu flatteur pour votre ami affectionné, "ALFRED D'ORSAY.

"P.S.-Vous avez, mon cher, une manie insupportable, celle de toujours defendre les absens. Ne savez vous pas qu'il y a un proverbe Français qui dit que les absens ont toujours tort? Cette mode dure toujours, et que diable! vous qui êtes le pink of fashion, devez suivre la mode."

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"Mercredi.

"MON BON QUIN,-Viens donc drop in à 74 heures; nous comprendrons alors ce que ces dames ne peuvent pas comprendre. Il est etonnant que l'homme que nous aimons le mieux au monde, soit à peu près celui que nous voyons le moins. Eh bien! T. F. a rencontré mes parens à Paris et les a tellement bragué sur son amitié et admiration pour moi qu'ils se sont imaginés que c'était un attachement d'enfance que je les avais caché; c'est pourtant à toi que je dois ce succès parmi toutes les choses que je te dois. Scélerat d'homme, je t'embrasse. Ton meilleur ami, D'ORSAY."

"Paris, Mardi.

"MON CHER AMI,-Je puis bien dire que dans toute ma vie je n'ai jamais ressenti un aussi grand chagrin que celui de perdre, pour un instant même, VOL. II.-U

l'illusion que vous étiez mon plus sincere ami, vous! un ami d'enfance presque; car Quin nous sommes ami depuis 1815, vous à qui je dois tant, même plus que la vie, et moi qui ne rêve qu'après le jour où je pourrai vous donner les preuves d'une affection plus que fraternelle. Le monde est bien méchant et bien envieux pour aller jusqu'à vouloir faire croire que vous êtez infidel à l'amitié, je pense, et même j'insiste pour que vous alliez voir D et que vous lui demandiez de ma part qui à eu l'impudence de lui parler ainsi de vous. Vous direz à D que je n'ai pas pris la peine d'écrire à l'egard de L——, car je n'y attache pas d'importance. Vous c'est un cas tout particulier. D m'ecrivait, ne comptez pas trop sur les amis d'Angleterre. Il me mettait même en garde contre A-- précisement dans le moment que je recevais deux lettres de lui dans la même semaine. Je n'ai pas pris la peine de relever aucune de ces insinuations, mais pour vous c'etait trop fort, celà m'allait droit au cœur. Voyez le donc je vous en prie.*

"Je vous embrasse de tout mon cœur.

"Votre affectionné

ALFRED.

"P.S.-J'ai obtenu pour Mr. de C― une des meilleurs places que l'on puisse obtenir en France, 16,000 francs par an, qu'on ne peut jamais lui oter; et retraite pour lui et sa veuve. Donc le mariage se fera le 22d de ce mois."

"Samedi, 1846.

"Quin! Blagueur imperturbable! depuis que tu vis dans un espèce de Vatican, en Mount Street, tu te donnes des airs comme les successeurs des Cæsars ne s'en donnent pas; et tu ecris que je ne fais que m'amuser, lorsque je travaille huit heures par jour. Pense donc, qu'en m'arretant à ta porte c'est mon cœur qui m'arrète 'malgré' bon gré (comme dit la celebre Step-), et que c'est une chance de hasard que je cherche pour te voir puisque tu a la petitesse de nous abandonner. Oh Quin! l'eusse te cru!! Oui je te plains comme un auf, de n'avoir pas vu ces dames depuis si long temps, et je te felicite de ne m'avoir pas recontrè, car entre mon amitié si demonstrative et mon courroux si intempestif je t'aurais remodellé, ce que aurait pu produire peut être une belle statuette pour la galerie de ton Palais Quirinale.

La comtesse chaque jour dit comme refrain, comme c'est drole que Quin ne vient pas, et qu'il donne pour excuse qu'il est obligé d'aller voir des malades à Kensington.

"Relis cette lettre souvent, elle te poignardera à l'endroit sensible, car tu as du cœur Quin, mais je crains qu'il engraisse.

"Ton vieux pupille,

D'ORSAY."

* D'Orsay was laboring under an erroneous impression when he wrote this letter. Of all men, Dr. Quin is the last person who would be likely to prove forgetful of the obligations of friendship, either toward the absent or those present.-R. R. M.

"Octobre Gième, 1846.

"Cher Quin, aimable ami, ne m'ecris pas si souvent, car réellement je n'ai pas le temps de repondre à toutes tes lettres que tu ne m'envoyes pas. Ah! tu ne trouves pas six heures de disponibles pour faire une partie de campagne avec nous, et tu te sauves pour des semaines, plantant tous tes choleras, et tous tes malades, et amis inconsolables: aurais tu suivi l'exemple de L, et serais-tu parti pour te marier? S'il en etait ainsi je te souhaite heures de bonheur-sacré vilain humbug. Ton ami malgré tout, ALFRED."

"GALLANT UOMо,-Non cognosco Io il cuoco. C'est Galeotto Capece de Duci di Regina chi m'a detto ché era un stupendo ripostiere cuocissimo. Ainsi addressez vous à regina et ne me compromettez pas. Car je ne recommande les gens qu'à coup sur; et si vous voulez absolument vous assurer du merite de ce cuisinier, vous pouvez en donnant un diner chez vous, et m'invitant être assuré que je vous dirai exactement ce qu'il en est. "Reponse s'il vous plait et tout à vous.

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Votre ami affectionné,

D'ORSAY."

"Ce Vendredis, 30cme Juillet, de l'année trente quatre de l'Homœopathie. "L'AMI QUIN,-C'est sans doute parceque je me porte comme le Pont Neuf que tu ne passes plus chez moi. Je t'en prie, fais moi la grace

de penser moins à l'Homœopathie et un peu plus à l'amitié. J'y gagnerai— sans quoi, je serai obligé de retomber malade expres pour avoir le plaisir de te voir; ce n'est, certes, pas une raison parceque tes doses sont si reduites que tes visites doivent se ressentir de la methode. Adieu, brave Quin.

"Est ce que tu as juré de ne jamais plus diner chez nous ? il y a si long tems qu'on ne te voit plus que ma fois je commence à le croire.

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"MAUVAIS FARCEUR DE QUIN,-Comme tu te moques de moi hier à C H! et me fais avaler des bêtises et fais rire tout le monde à mes depens. Je ne sais diable comment tu fais, mais pas un dans tout le Grande Bretagne a le talent de me mettre dedans comme toi, avec tes sacrées histoires et ta mine si comiquement serieuse. J'avoue j'étais fairly sold mauvais plaisant que tu es. Mais mon bon Quin je t'en prie ne vas pas dire comme tu as fait hieren riant c'est vrai que je commence à baisser c'est à dire que je n'ai plus autant d'esprit qu'autrefois; vois tu, si on repete cela dans le monde comme venant de toi, diable m'importe si on ne le croira pas? et il y a un tas d'imbecilles qui seront enchantés de te citer comme l'ayant dit, et, badinage à part, cela ne me conviendra pas de tout. Je veux conserver non seulement la reputation de l'esprit que j'ai, mais bien plus, tout l'esprit qu'on me prêtecomprends tu cela? Soit donc bon enfant, sans quoi je dirai partout que l'homœopathie ne vaut rien.

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