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PRINCE METTERNICH ON GERMAN

AFFAIRS.

1850-1.

Le Prince de Metternich au Vicomte de Mahon.

MON CHER LORD,

Bruxelles, ce 31 décembre, 1850.

J'ai reçu votre lettre du 30 octobre, et si je n'y ai point répondu plutôt, veuillez ne pas en chercher la cause dans un manque d'amitié, ni dans la paresse. Regardez moi comme impeccable sous l'un et l'autre de ces rapports, et dites vous que votre lettre m'a causée une vive satisfaction comme gage du souvenir que vous voulez bien me vouer. J'eusse été heureux de passer avec vous l'hiver à Brighton; de m'instruire dans vos entretiens, et de vous prêter peut-être des lumières sur des faits et des situations à l'égard desquels vous vous regardez comme privé de ces aides que savent seul apprécier les esprits bien tournés et les droites consciences. Or c'est à cette disposition de ma part que je vous prie d'attribuer le retard que j'ai mis à vous écrire. Je ne sais point parler au milieu du bruit qui se resout en une confusion des langues suite de celle dans les idées.

Vous avez touché dans votre lettre du 30 octobre aux situations Allemandes, et en particulier à celle dans

laquelle se trouve placée la Hesse Electorale. Vous rendre un compte détaillé de mes impressions à l'égard de ce qui, en toute réalité et dans son expression la plus simple, est du gâchis, ce serait me livrer à un travail de longue haleine. Arrêtez vous à quelques bases, sur lesquelles vous pouvez avec une pleine confiance reposer votre esprit investigateur; ces bases ce sont les suivantes.

I.-Situations Allemandes.

L'empire Germanique s'est dissout en 1806. Quand en 1813 l'Empereur François a regardé le moment comme venu de mettre la puissance Autrichienne dans l'action qui seule a pu répondre à la conscience de l'Empereur (et je me permets d'ajouter à l'expression de la mienne), dans celle qui serait dirigée vers le but de rétablissement en Europe d'un état de paix, reposant sur une base à la fois principielle et pratique, l'Autriche a échangé l'attitude de la neutralité armée entre les Puissances, alors belligérantes, en celle d'une médiation armée. Le Cabinet Impérial a dès-lors dû se rendre compte de ce qu'il y aurait à faire de ce grand espace, qui sous le régime d'un Empire se fut trouvé placé au centre du Continent Européen, et lequel, après la dissolution de cet Empire, s'était trouvé partagé en quatre lots; à savoir, entre les parties Allemandes placées sous la domination Autrichienne; celles comprises dans la monarchie Prussienne; celles. formant la Confédération Rhénane sous la protection de l'Empereur des Français ; enfin celles incorporées comme départements dans l'Empire Français.

Nous dûmes nous placer en face des deux questions suivantes :

Un corps politique Allemand doit il être rappelé à

la vie?

Dans le cas de l'affirmative, quelle devra être le mode de la reconstruction de ce corps?

La réplique à la première de ces questions n'a point pu être douteuse. Les pays placés en 1813 sous le sceptre de Napoléon ont dû être traités par les Alliés comme de la matière à conquérir ou être conservés et comptés dans les rangs de la grande alliance. La politique de la Cour de Vienne n'ayant point été entachée de velléités de spoliation et de vues de conquête, cette politique ayant été tournée uniquement vers le but d'assurer au propre Empire et à l'Europe le retour à un état de paix durable, l'Empereur accorda au rappel à la vie "d'une Allemagne" la valeur d'une condition sine quâ non de son entrée dans la Quadruple Alliance.

Deux modes pour la reconstruction de l'Allemagne ont seuls pu se présenter: le retour à l'Empire, ou celle d'une fédération entre Etats Souverains.

Ce n'est pas à vous que je croirais avoir à détailler les causes majeures que s'opposèrent à la reconstruction de l'Empire Germanique. Nous nous arrêtames à la forme fédérale, et ce fut en effet cette forme qui est ressortie pour le corps Germanique du Congrès de Vienne.

Deux éléments se sont montrés à nud et également opposés à la constitution fédérale dans le cours des deux dernières années-l'élément révolutionnaire et celui de la politique Prussienne. Opposés dans leur objet, ces éléments ont dû se rencontrer, se venir en aide, et se

heurter dans leur marche. Pour ne point vous exposer à une méprise, arrêtez vous au fait que la question est, dans les conditions morales et matérielles dont elle est composée, la même aujourd'hui qu'en 1813, et que la différence qu'offrent les deux époques se réduit à celle qui existe entre la création d'un corps politique et sa conservation. A l'une comme à l'autre de ces tâches est uniformément applicable l'axiome, "que qui veut une chose, doit en vouloir les moyens." Ce n'est pas de la chose de la conservation de la fédération Germanique -mais des moyens dirigés par ce but, que s'occupent dans ce moment les gouvernements Allemands. Il faut les laisser faire, et espérer que l'expérience du passé leur marquera la route qu'ils auront à suivre dans leur propre intérêt comme dans celui du corps social tout entier.

II.-Affaire de Hesse Cassel.

Cette affaire a deux faces-celle morale et celle strictement légale. Les plus mauvaises positions sont celles dans lesquelles ces éléments se trouvent placés en contradiction dans leur application, et tel est le cas dans le conflit entre l'Electeur et son pays.

Le dit Electeur s'est laissé arracher, lors du mouvement révolutionnaire que la chute du trône Français a grandement imprimée aux Etats du 3° ordre en Alle magne en 1830, une constitution privée des premières bases de la vitalité. Cette constitution ayant été portée à la sanction du corps fédéral a été repoussée par ce corps. C'est dans le cours des deux dernières années qu'elle a prouvé ses défauts.

Je ne puis entrer ici dans l'analyse d'une œuvre dont le premier vice est celui de rendre le gouvernement impossible, et je me bornerai à vous citer deux faits, que je vous prie d'évaluer sur l'échelle des principes constitutionnels en application dans votre grand pays.

Le Parlement Hessois ne connaît qu'une chambre. La mode de l'élection à cette Chambre a été changée en 1848 en celui du suffrage universel.

Une commission de quelques membres siège dans l'intervalle des Sessions Parlementaires, plus ou moins douée de la plénitude des facultés de l'assemblée générale.

Le vote universel a fait entrer dans le Parlement un nombre de Rouges équivalent aux des députés composant le Plenum de l'Assemblée. Le chef de la commission permanente est un nommé Bayhofer, ancien Professeur de Marburg, qui, il y a plusieurs années, a été condamné par les tribunaux pour cause d'Athéisme et de Communisme. Supposez qu'une commission de Chartistes sous la présidence d'O'Connor fonctionnât en Angleterre dans l'intervalle des Sessions. Parlementaires, et que cette commission fut en possession des facultés les plus essentielles des deux Chambres; ajoutez à ce fait celui qu'à côté de Ministres de la Couronne responsables les employés dans les Ministères et dans toutes les branches de l'administration publique fussent inamovibles à moins d'une procédure juridique. Joignez à un ordre de choses pareil le serment à la constitution à prêter par la force armée, avec la faculté d'interpréter au gré des individus la validité

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