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fuperior gracefulness gracefulness of compofition. This laft is the fault of the French translations of D'Ablancourt, an author otherwise of very high merit. His verfions are admirable, fo long as we forbear to compare them with the originals: they are models of cafe, of elegance, and perfpicuity; but he has confidered these qualities as the primary requifites of tranflation, and both the sense and manner of his originals are facrificed, without fcruple, to their attainment *.

*The following apology made by D'Ablancourt of his own verfion of Tacitus, contains, however, many just observations; from which, with a proper abatement of that extreme liberty for which he contends, every tranflator may derive much advantage.

Of Tacitus he thus remarks: "Comme il confidere "fouvent les chofes par quelque biais étranger, il laiffe "quelquefois fes narrations imparfaites, ce qui engendre "de l'obscurité dans fes ouvrages, outre la multitude "des fautes qui s'y rencontrent, et le peu de lumiere "qui

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qui nous reste de la plupart des chofes qui y font trai“tées. Il ne faut donc pas s'étonner s'il eft fi difficile "à traduire, puifqu'il eft même difficile à entendre. "D'ailleurs il a accoutumé de méler dans une même pe"riode, et quelquefois dans une même expreffion diver " fes penfées qui ne tiennent point l'une à l'autre, et "dont il faut perdre une partie, comme dans les ouvra"ges qu'on polit, pour pouvoir exprimer le refte fans choquer les délicateffes de notre langue, et la justesse “du raisonuement. Car on n'a pas le même respect pour mon François que pour fon Latin; et l'on ne me pardonneroit pas des chofes, qu'on admire fouvent "chez lui, et s'il faut ainfi dire, qu'on revere. Par “tout ailleurs je l'ai suivi pas à pas, et plutot en efclave ".qu'en compagnon; quoique peutetre je me puffe "donner plus de liberté, puifque je ne traduis pas un paffage, mais un livre, de qui toutes les parties doi"vent etre unies enfemble, et comme fondues en un même

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corps. D'ailleurs, la diverfité qui fe trouve dans les "langues eft fi grande, tant pour la conftruction et la "forme des periodes, que pour les figures et les autres

ornemens, qu'il faut à touts coups changer d'air et "de vifage, fi l'on ne veut faire un corps monftrueux, "tel que celui des traductions ordinaires, qui font ou "mortes et languiffantes, ou confuses et embrouillées, "fans aucun ordre ni agrément. Il faut donc prendre 66 garde qu'on ne faffe perdre la grace à fon auteur par

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trop de fcrupule, et que de peur de lui manquer "de foi en quelque chofe, on ne lui foit infidele en "tout: principalement quand on fait un ouvrage qui "doit tenir lieu de l'original, et qu'on ne travaille pas "pour

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pour faire entendre aux jeunes gens le Grec ou le La"tin. Car on fait que les expreffiones hardies ne font "point exactes, parceque la jufteffe eft ennemie de la "grandeur, comme il fe voit dans la pienture et dans "l'ecriture; mais la hardieffe du trait en fupplée le de"faut, et elles font trouvées plus belles de la forte,

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que fi elles étoient plus régulieres. D'ailleurs il eft "difficile d'etre bien exact dans la traduction d'un au "teur qui ne l'eft point. Souvent on eft contraint d'a"jouter quelque chofe à sa pensée pour l'eclaircir; quelquefois il faut en retrancher une partie pour donner jour à tout le refte. Cependant, cela fait que les meil "leures traductions paroiffent les moins fideles; et un "critique de notre tems a remarqué deux mille fautes

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dans le Plutarque d'Amyot, et un autre prefqu'au❝tant dans les traductions d'Erafme; peutetre pour ne pas favoir que la diverfité des langues et des ftyles oblige à des traits tout differens, parceque l'Eloquence eft une chofe fi delicate, qu'il ne faut quelquefois qu'une "Jyllabe pour la corrompre. Car du refte, il n'y a point "d'apparence que deux fi grands hommes fe foient a"bufés en tant de lieux, quoiqu'il ne foit pas étrange "qu'on fe puiffe abufer en quelque endroit. Mais "tout le monde n'eft pas capable de juger d'une traduc"tion, quoique tout le monde s'en attribue la connoif"fance; et ici comme ailleurs, la maxime d'Ariftote "devroit fervir de regle, qu'il faut croire chacun en fon " art."

CHAP.

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It is lefs difficult to attain the Eafe of Original Compofition in Poetical, than in Profe Tranflation.-Lyric Poetry admits of the greatest Liberty of Translation.--Examples diftinguishing Paraphrafe from Tranflation,-from Dryden, Lowth, Fontenelle, Prior, Anguillara, Hughes.

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may perhaps appear paradoxical to affert, that it is lefs difficult to give to a poetical tranflation all the ease of original compofition, than to give the fame degree of ease to a profe tranflation. Yet the truth of this affertion will be readily admitted, if affent is given to that obfervation,

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vation, which I before endeavoured to illuftrate, viz. That a fuperior degree of liberty is allowed to a poetical translator in amplifying, retrenching from, and embellishing his original, than to a profe tranflator. For without fome portion of this liberty, there can be no ease of compofition; and where the greatest liberty is allowable, there that eafe will be most apparent, as it is lefs difficult to attain to

it.

FOR the fame reason, among the different fpecies of poetical composition, the lyric is that which allows of the greatest liberty in tranflation; as a free dom both of thought and expreffion is agreeable to its character. Yet even in this, which is the freeft of all fpecies of translation, we must guard against licentiousness;

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