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l'ennemi a trois lieux de ce fort avant d'avoir pû gagner son poste. Monsieur de Beaujeu voyant son embuscade manquée prit le parti d'attaquer: il le fit avec tant de vivacité que les ennemis qui nous attendoient dans le meilleur ordre du monde en parurent étonnées, mais leur artillerie chargée a cartouche ayent commencé à faire feû, notre trouppe fût ébranlée a son tour. Les Sauvages aussi, éprouvantés par le bruit du canon plutôt que par le mal qu'il pouvoit faire, commencoient à perdre leur terrain. Lorsque Monsieur de Beaujeu fût tué, Monsieur Dumas s'appliquà aussitôt a ranimer son détachement: il ordonna aux officiers qui conduisoient les Sauvages de s'étandre sur les aisles pour prendre l'ennemi en flanc, dans le temps que lui, Monsieur de Lignery, et les autres officiers qui etoient a la tête des françois attaquoient de front. Cet ordre fût executé si promptement que les ennemis qui poussoient deja leurs cris de Vive le Roi ne furent plus occuppés que de bien deffendre. Le combat fût opiniatre de part et d'autre, et le succès longtemps douteux, mais enfin l'ennemi pliat. Il chercha inutillement de mettre quelques ordres dans sa retraite : les cris des Sauvages, dont les bois rétantissoient, porterent l'épouvante dans tous les cœurs des ennemis. La deroutte fût complette : le champ de bataille nous resta avec six pieces de canons de fonte de douze et de Six, quatre affuts a bomb de 50, 11 petite Mortiere à grenade Royale, touttes leur munitions et generalement tous leurs bagages. Quelques déserteurs qui nous sont venus depuis nous ont dit que nous avions eû affaire qu'a 2000 hommes, le reste de l'armée étant à quatre lieux plus loin. Ces mêmes déserteurs nous ont dit que les ennemis se retiroient en Virginie, et des découvreurs qu'on à envoyé presqu'a la hauteur des terres nous l'ont confirmeés en nous rapportant que les milles hommes qui n'avoient point combatû avoient également pris l'épouvante, et abandonnes vivres et munitions en chemin, sur cette nouvelle l'on a envoyé un détachement sur la routte qui a détruit ou brulé tout ce qui pouvoit rester en nature. Les ennemis ont laissés plus de 1000 hommes sur les champs de bataille. Ils ont perdu vué2 grande partie d'artillerie et de munitions de vivres, ainci que leur général nommé Monsieur Bradork et presques tous les officiers. Nous avons eus 3 officiers de tuès et 2 de blessés; 2 Cadets blessés. Un tel succès que l'on avoit pas lieu de se promettre, vu l'inégalité des forces, est le fruit de l'experiance de Monsieur Dumas et de l'activité et de la valeur des officiers qu'il avoit sous ses ordres.

1

Epouvantés ?

2 Une?

II.

RÉLATION DEPUIS LE DÉPART DES TROUPPES DE QUEBEC, jusqu'au 30 DU MOIS DE SEPTEMBRE, 1755.

Les regimans partagés par division de quatre et cinq compagnies etoient partis pour se rendre en partie au fort frontenac ou nous devions former un camp et dela aller faire le siege de chozen; ce projet n'a pu avoir son exécution, ayant été obligé de les faire marcher pour empecher les ennemis de faire se lui du fort St. fréderic, et on fut dans l'obligation de faire redescendre le régiment de la Regne et notre première division qui étoit deja fort avancée. Les ennemis avoient trois corps d'armée, l'une étoit destinée pour les trois Riviéres, ou ils ont échoués. Le corp étoit de trois mils hommes commandés par le Général Braudolk; Leurs intentions étoit de faire le Siege du fort du Quesne. Ils avoient beaucoup d'artillerie, beaucoup plus qu'il nén faut pour faire le Siege des forts de ce pais, la plus part ne valent rien, quoiqu'il ayent beaucoup couté au Roi. Monsieur de Beaujeu qui commandoit dans ce fort prevenu de leurs marche et fort embarassé de pouvoir, avec le peu de monde qu'il avoit, empecher ce Siège, se détermina a aller au devant de l'ennemi. Il le proposa aux Sauvages qui etoient avec lui, qui dabord rejetterent son avis, et lui dire quoi, mon père, tu veux donc mourir et nous sacrifier, les Anglois sont plus de quatres Mils hommes et nous autres nous ne Sommes que huit cent, et veux les aller attaquer; tu vois bien que tu n'a pas d'esprit: Nous te demandons jusqu'a demains pour nous déterminer. Ils tinrent conseil entre eux ils ne marchent jamais qu'il ne fassent de même. Le landemain matin Monsieur de Beaujeu sorti de son fort avec le peu de troupes qu'il avoit et demanda aux Sauvages qu'elles avoient été leurs déliberations. Ils lui répondirent qu'ils ne pouvoient marcher. Monsieur de Beaujeu, qui etoit bon, affable et qui avoit de l'esprit, leur dit: Je suis déterminé à aller au devant des ennemis quoi- laisserez-vous aller notre pere seul? Je suis sur de les viancre. Ils ce déciderent àlors à le Suivre. Ce détachement étoit composé de 72 hommes de trouppes, de 146 Canadians et 637 Sauvages: La rencontre s'est faitte à 4 lieux du fort le 9 du Juillet à une heure apres midi; la faire a duré jusqu'a cinq. Monsieur de Beaujeu à été tué a la premiére discharge. Les Sauvages qui l'amoient beaucoup vangerent sa mort avec toutte sa bravoure imaginable. Ils obligerent l'ennemi a prandre la fuitte après un perte considerable. Cela n'est pas extraordinaire ; leur façon de se battre est bien différente de celle de nous autres Européens, la quelle ne vaut rien en ce pais. Ils se mirent en battaille, présanterent un front, a qui, a des hommes cachés derrière des armes qui chaque coup

1 Votre ?

2 L'affaire ?

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de fusil en culbutoient un ou deux : c'est ainsi qu'ils défirent presque entierèment les Anglois et cela presque tous de vieilles troupes qui arvient passé l'hiver dernier. On fait monter la perte des ennemis à 1500 hommes. Monsieur de Braudolk leur général y a été tué et quantité d'officiers. On leur a pris 13 pièces d'artillerie, beaucoup de boulets et de bombes, cartouches et poudres, et farines, 100 boeufs, 400 chevaux tués, ou pris, tous leur chariots pris ou cassés. Si nos Sauvages ne S'étoient pas amusés a piller, il ne s'en seroit pas retourné un. Il y a grande aparence qu'ils ne tanteront plus rien pour cette partie, puis qu'en se retirant ils ont brulé un fort qu'ils avoient établis pour leurs retraites. Nous avons perdus trois officiers, dont Monsieur de Beaujeu, 25 Soldats, Canadiens, ou Savages, environ autant de blesse. Nous n'avons pas été aussi heureux dans notre partie: revenons à nous autres.

III.

DE MONSIEUR LOTBINIERE À MONSIEUR LE COMTE D'ARGENSON.

Au camp de Carillon, le 24 Octobre, 1755.

Des l'automne dernière comme j'eus l'honneur de vous le marquer, l'Anglois commença un fort au pied des montagnes d'Aliganai qu'il nomma fort de Comberland: le fort est éloigné du nôtre sur la Belle rivière de 110 miles suivant leur estime. Its ont fait partir d'Europe dans l'hiver deux régimens de troupes réglés de 500 hommes chacun sous le commandement de Monsiur Braddock qui est arrivé à Alexandrie en Virginie le 24 fevrier. Ce roi lui avoit donné la commission de général de toutes les forces du nord de l'Amérique et c'est lui qui devoit présider aux opérations préparées à la Cour de Londres tandis qu'on amusoit la cour de france de Mile propositions de paix pour être un étât d'Envahir plus surement ce pays. Le général Braddok, sitot son arrivée en Virginie, fit ses préparatifs pour se mettre en campagne dans le premiers jours d'Avril. II se réserva la réduction du fort de l'Ohio, et asemblé prendre toutes ses précautions pour s'assurer de la réussite. Cependent comme il n'a pas été servi par les provinces de la nouvelle Angleterre suivant ses désirs et qu'on la fait attendre un temps infini pour les chariots et autres choses qui devoient lui être fourni par les provinces il n'a pû laisser le fort de Comberland que dans les premiers jours de juin. Nos sauvages nous ont rapporté dans l'hiver qu'il se fasoit de grands préparatifs chez l'Anglois, mais Monsieur Duquesne, a qui cette nouvelle fut raporté, bien des fois traita ce la de fanfarronade et dit que ce n'étoit qu'un feu de paille. En consequence, il ne prit aucun des précautions nécessaires pour un mouvement si général.

Monsieur de Vaudreuil arriva dans le mois de Juin, a qui l'on dit que le gouvernement étoit dans un etat mervillieux. Monsieur Duquesne, arriva dans les derniers jours de juin qui confirma à son successeur ce qu'il lui avoit déja écrit et deux jours après on sut la prise de Beauséjour. Monsieur Duquesne, qui avoit sû son fort ménacé, avoit envoyé a son secours, négligeant totalement les autres cotés. Secours arriva a point nommé et le Général de Guillet sachant que l'ennemi n'étoit qu'a trois lieux du fort Duquesne, on fit partir 891 hommes dont 250 français le reste sauvage sous le commandement de Monsieur de Beaujeu, Capitaine de nos troupes, qui se trouva vis-a-vis de l'ennemi a 11 heures du matin. Il l'attaqua avec beaucoup de chaleur et après 5 heures de combat notre detachment réussit a mettre totalement en déroute un avant-garde de 13 cents et quelques hommes, non compris les voituriers, on se trouva le général Braddock. Son arriere-garde de 700 hommes étoit a environ huit lieux et ne fut point attaqué. Il se trouva dans cet avant-garde le régiment d'halke, completté depuis son arrivée en Virginie à 700 hommes, 3 compagnies franches de 100 hommes chacune, le reste étoit troupe de province. Il resta sur la place plus de 600 morts, un nombre tres grand de blessés qui sont mort au retour: le général lui même y fut blessé et mourut à quelques lieux du Champs de Bataille. En un mot il n'a rétourné de ces 1300 hommes qu'environ 300 hommes dont 11 officiers de plus de 150 qu'ils étoient. Nous n'y perdimes que le commandant avec deux autres officiers, 30 et quelques Canadiens et sauvages, et a peu près même nombre de blessé. Toute l'Artillerie de l'ennemi, ces chariots et tous ses équipages resterent au champs de battaille: ce qui fit un pillage considerable qui arreta notre troupe. On eut les papiers du Général Braddock parmi lesquelles se retrouverent les instructions du Roi donné avec réserve, qui se trouverent plus étendu par une lettre de Colonel Napier adjutant Général ecrite par ordre du Duc de Comberland pour lui servir de conduite dans toutes ses opérations.

APPENDIX No. V.

THE poetical sensibilities of the nation do not seem to have been very strongly affected by the inception or by the failure of Braddock's Expedition. A few copies of contemporaneous verses having fallen in my way, however, they are preserved here, as part of the res gestæ.

I.

[This jingling provincial ballad was composed in Chester County, Pennsylvania, while the army was on its march in the spring or early summer of 1755. During the Revolution it was still a favourite song there, the name of Lee being substituted for Braddock's. It has never, I believe, appeared in print before. There is no doubt of its authenticity.]

To arms, to arms! my jolly grenadiers!
Hark, how the drums do roll it along!

To horse, to horse, with valiant good cheer;
We'll meet our proud foe, before it is long.
Let not your courage fail you:

Be valiant, stout and bold;

And it will soon avail you,

My loyal hearts of gold.

Huzzah, my valiant countrymen!-again I say huzzah!

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