De la crainte au desir, de la honte à l'amour, De plaisir, de pudeur, rougissant tour à tour, Admire d'un amant la délicate flamme,
Et l'estime à l'amour livre enfin sa jeune âme : Même elle écoute aussi la secrète fierté
D'un hommage si pur qu'on rend à sa beauté ; Mais sa pensée enfin se calme et se compose; Sur le bord du rivage elle s'asseoit, dépose Sur un autre papier ses timides ardeurs.
Damon le trouve et lit, non sans verser des pleurs:
<< Mon ami, dans ces vers que toi seul peut comprendre, >> Lis à ton tour l'aveu du penchant le plus tendre: » Le hasard t'a servi moins que l'amour, hélas!
>> Sois discret; le jour vient où tu ne fuiras
HÉLAS! ils pensent peu, ces mortels fortunés, De plaisirs, de pouvoirs, de biens environnés, Errans de fête en fête, épris de bagatelles Immorales souvent, souvent même cruelles,
Hélas! ils pensent peu, dans un cercle brillant, Combien d'autres mortels, en ce même moment, Sont frappés par la mort ou flétris par la peine; Victimes du destin, victimes de la haine, Dans l'onde ensevelis, par le feu dévorés,
By shameful variance betwixt man and man! How many pine in want, and dungeon glooms; Shut from the common air, and common use Of their own limbs. How many drink the cup Of baleful grief, or eat the bitter bread Of misery. Sore pierc'd by wint'ry winds, shrink into the sordid hut
Of cheerless poverty. How many shake With all the fiercer tortures of the mind, Unbounded passion, madness, guilt, remorse; Whence tumbled headlong from the height of life, They furnish matter for the tragic Muse.
Even in the vale, where wisdom loves to dwell, With friendship, peace, and contemplation join'd, How many, rack'd with honest passions, droop In deep retir'd distress. How many stand Around the death-bed of their dearest friends, And point the parting anguish.
Of these, and all the thousand nameless ills, That one incessant struggle render life One scene of toil, of suffering, and of fate,
L'un par l'autre, en duel, lâchement massacrés! Combien d'autres mortels, dans une tour obscure, Séparés à jamais de toute la nature,
Enterrés et vivans, ont perdu sans retour
Et l'usage de l'air et la clarté du jour! Combien du noir chagrin boivent la coupe amère Ou mangent, isolés, le pain de la misère! Combien, à ces tourmens et de l'âme et du corps, Joignent le plus affreux des tourmens, le remords, Et pleurent à la fois, leur supplice et leurs crimes! Combien d'autres encor, mémorables victimes, Fameux par leurs grandeurs, fameux par leurs revers, Tombent, et de leur chute étonnent l'univers! Non, ils ne pensent point que souvent l'innocence Qui dans l'humble vallon cache son existence, Voit les nœuds les plus chers, les plus doux sentimens, Pour elle devenir des chaînes, des tourmens!
Là, d'un ami mourant, à son heure dernière
Un ami, pour toujours, vient fermer la paupière; Ici, la mère pleure un fils mort au berceau; Là, d'un père la fille embrasse le tombeau; Ici l'honnête époux, dans sa femme expirante, Perd, trop affreuse perte! une amie, une amante.
O mortel insensé! songe, songe à ces maux, A tant d'autres encor que le ciel à grands flots Répand sur les mortels, qui, de la vie humaine, Forment une pénible, une sanglante arène;
Vice in his high career would stand appall'd, And heedless rambling impulse learn to think; The conscious heart of charity would warm, And her wide wish benevolence dilate; The social tear would rise, the social sigh; And into clear perfection, gradual bliss, Refining still, the social passions work.
Qu'à ce spectacle affreux la tendre humanité -Vienne, le front brillant d'une douce clarté,
Dans tes sens attendris verser sa flamme active, Rendre aux cris du malheur ton oreille attentive, Et la bienfaisance unissant tous les cœurs, que Épure nos penchans et tarisse nos pleurs.
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