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dans plusieurs parties des connaissances humaines. Parmi les écrits de cette illustre Dame, on distingue les instructions ou leçons à l'usage de sa fille, et un ouvrage poétique en langue française.

Angélique MISCEGLA-VASCO de Pignérol, savait si bien le Latin, qu'elle l'apprit à ses enfans par la conversation habituelle, de sorte que notre ancien Collégue l'abbé VASCO, dès sa première jeunesse, maniait cette langue avec autant d'aisance que le dialecte piémontais. On assûre que chez-elle les domestiques mêmes parlaient latin.

Le rétablissement de l'Université de Turin en 1720, ayant rendu les lettres et les sciences beaucoup plus répandues en Piémont, je passerais les bornes que j'ai dû me prescrire, si je voulais indiquer les Dames qu'on y a vu briller depuis cette époque. Plusieurs ont publié des ouvrages, des mémoires, des lettres sur différens sujets.

M.lle Pellegrina AMORETTI d'Oneille, Nièce de notre Collégue Charles AMORETTI, a pris, avec un très-grand éclat, le Doctorat en droit dans l'Université de Pavie, ensuite elle à publié un ouvrage latin de jure dotium ; Catherine VIALE de Fossan a publié divers écrits pour servir à l'éducation des enfans, etc.; mais mon but n'étant que de parler de celles qui ont joui d'une réputation distinguée dans les sciences exactes, je ne rappellerai que le souvenir de Mad. Marie-Jeanne-Baptiste DEL-CARRETTO de Gorzegno ( épouse du Comte Jean

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Baptiste Nicolis de Robilant et Belle-Sœur de notre ancien Collègue, le Minéralogiste du Piémont), qui dans sa jeunesse se fit une grande réputation par ses travaux sur l'algèbre, et par un Mémoire sur l'analyse qui obtint la Couronne Académique, et de Mad. Jeannette MALACARNE, épouse de notre Collégue Vincent MALACARNE Professeur à Padoue, qui était si estimée du célèbre BONNET, avec lequel elle eut long-tems une correspondance littéraire, et dont il est fait mention honorable dans les volumes de la Société Italienne des Sciences.

Toutes les nations policées ont toujours eu des Dames savantes: BoCCACCIO, DELLA-CHIESA **, ALBERTI ***

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Mad. TAMBRONI **** RANZA ***** COTTA, SORESI, et plusieurs autres auteurs en Italie ****** , en ont donné des tableaux, des notices, des catalogues, et leurs ouvrages, quoique volumineux, sont bien loin d'être complets.

Dans tous les tems, il en a paru en Italie un nombre considérable, qui a augmenté la célébrité de son nom: plusieurs ont occupé des chaires publiques, et la seule Ville

* Delle Donne illustri. Fiorenza 1596.

** Teatro delle Donne letterate del Sig. Francesco Agostino Della Chiesa. Mondovi 1620. *** Istoria delle Donne scienziate del Dottore Marcello Alberti. Napoli 1740.

**** Orazione inaugurale detta nella Reale Università di Bologna il dì 11 gennajo MDCCCVI da Clotilde Tambroni, Professora di lingua, e letteratura greca. Bologna, Tipografia di Ulisse Ramponi.

***** Puesie, e Memorie di Donne letterate. Vercelli 1769.

****** Discorsi Accademici di varj Autori viventi intorno agli Studi delle Donne. Pa. dova 1729.

de Bologne a peut-être fourni plus de Dames qui ont professé publiquement, soit dans son Université, soit dans des Universités étrangères, que toutes les autres Villes de l'Europe ensemble.

Je n'examinerai point la cause de ce phénomène, il demanderait une longue discussion; je dirai seulement, en passant, que, quoique je sois persuadé que le climat et la nourriture ont beaucoup d'influence sur l'entendement, comme notre célèbre Collégue Charles DENINA l'a observé, je crois cependant que l'éducation et l'exemple sont les causes les plus puissantes de la différence que nous remarquons dans les progrès de l'esprit humain.

Le parallèle des anciens Athéniens et des modernes habitans des restes de la Ville la plus savante et la plus policée de la Grèce, vient à l'appui de ma proposition. Elle est encore confirmée par les précieuses traductions des méditations de DESCARTES, de la Statique des végétaux de HALES, et de l'ouvrage de CARAVITA sur les droits des Papes et des Rois, dont l'Italie est redevable aux Dames Napolitaines BARBAPICCOLA, ARDINghelli et Eléonore FONSECA-Pimentel. L'homme ne connaît l'étendue de ses facultés que par l'exemple, et il ne sort de la sphère ordinaire, que par l'émulation; de-là, en grande partie, la contemporanéité des grands hommes

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et les siècles d'or ou de fer pour les Sciences et les Arts; de-là, de préférence la culture particulière de certains arts chez les différentes nations, et même chez les habitans des divers cantons d'un même pays. Il pa-. raît donc que c'est l'exemple et l'éducation qui ont porté les Dames Bolonaises à franchir les limites ordinaires et à se rendre dignes d'avoir des chaires qu'elles ont remplies avec gloire, de sorte que, laissant de côté les tems fabuleux, et partant de notre Ère, de neuf Dames Professeurs, qui se trouvent indiquées dans les ouvrages de DELLACHIESA et d'ALBERTI, six sont de Bologne, savoir :

Bettina GoZZADINI, qui professait la Jurisprudence dans l'Université de Bologne vers la moitié du 13.o siècle. : Novella CALDERINI, qui vivait au commencement du 14. siècle, et remplaçait son père dans la chaire de Jurisprudence, toutes les fois que ses occupations l'empêchaient de vaquer au Professorat.

Bettina CALDERINI, morte l'an 1355, qui professa la Jurisprudence dans l'Université de Padoue.

Dorotea BoCCHI, qui enseigna la Médecine dans l'Université de Bologne en 1419.

Dorotea DOLFI et Virginie PIGNA-MALVEZZI, qui, ainsi que les précédentes, ont occupé honorablement des chaires dans l'Université de leur Patrie.

Outre les sus-énoncées, depuis 1237, époque à laquelle M. GozZADINI enseigna à Bologne, cette ville eut encore plusieurs autres Dames Professeurs, entre lesquelles se distinguent honorablement M. MAZZOLINI, qui cultiva avec succès l'Anatomie, publia plusieurs de

ses travaux et fit les préparations anatomiques en cire à l'usage de l'école, et Mad. Laure BASSI qui, après avoir pris l'examen du Doctorat en 1732, professa 33 ans la Physique, publia plusieurs Mémoires et Thèses, et fit d'excellens élèves, tels que les célèbres Abbé SPALLANZANI et Chevalier FONTANA.

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La réputation dont Mad. BASSI jouissait dans les Sciences Physiques, porta un grand nombre de Dames Italiennes à l'imiter; on vît paraître Madame Marie PEZZELLI Romaine, qui fournit au célèbre STAY les notices physiques dont il orna son poême philosophiae recentioris; Mad. Henriette TRÈVES de Padoue, qui', ayant acquis beaucoup de connaissances en physique et en histoire naturelle, aida infiniment le célèbre OLIVI dans ses travaux, et fut un protecteur éclairé des Physiciens et des Naturalistes; la Marquise GENTILIBOCCA-PADULE Romaine, Madame Elisabeth CAMINERTURRA de Vicence, qui a publié d'importantes notices physiques dans le journal encyclopédique qu'elle a rédigé pendant plusieurs années; les Dames Lucrèce LANDI-MAZZEI et Fortunée SULGHER-FANTASTICI de Florence, Thérèse BANDETTINI - LANDUCCI de Lucques, Henriette DIONIGI-ORFEI de Rome, célèbres poëtes improvisateurs qui animent leurs poésies par des élans philosophiques qui prouvent des connaissances en physique et en chimie, Mad. Isabelle TEOTOCHI-ALBRIZZI, dont les intéressans écrits sont très-connus, et plusieurs autres

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