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noie d'or et d'argent, de par lui et au nom de lui; et commandement que chacun de ses sujets obéit à

Comit. de Marca, ad an. 1338., apud Meibomium, T. 1.) Edmundus Dinterus (Chron. Brabantiæ manuscr. Lib. V°.) et plusieurs autres placent la scène à Coblentz, apud Confluenciam, et la fixent au mois de septembre 1338. Leur récit est confirmé par deux chartes émanées d'Édouard en sa qualité de vicaire de l'empire, qui ont été découvertes par l'auteur d'une thèse soutenue à Strasbourg en 1778, ayant pour titre de vicariis imperii Romani Germ., speciatim de vicariatu German.inferior. Eduardo 111 commisso, etc. Dans l'une de ces chartes, datée d'Anvers le 20 novembre 1338 (No. V.) Édouard dit formellement que l'empereur l'a établi son vicaire, dans une assemblée solennelle tenue à cet effet à Coblentz; l'autre, qui est datée de Malines, le 18 septembre de la même année prouve qu'à cette époque Édouard étoit déjà revenu de Coblentz, et qu'ainsi la cérémonie en question avoit dû se faire plusieurs jours auparavant. Rymer, quoiqu'on ne trouve dans son recueil aucun acte relatif au vicariat d'Edouard, nous fournit néanmoins des dates propres à confirmer l'authenticité des pièces dont on vient de parler. On y voit que ce prince avoit constamment demeuré en Brabant depuis son débarquement, et qu'il étoit encore à Herentals le 20 août; qu'il étoit à Coblentz le 6 septembre, et qu'il étoit revenu à Malines le 18 du même mois. C'est donc dans cet intervalle, c'est-à-dire, vers les derniers jours d'août, ou le commencement de septembre, qu'Édouard se rendit à Coblentz auprès de l'empereur et fut pourvu par lui personnellement du vicariat de l'empire. Ainsi la plupart des historiens se sont trompés sur le lieu de l'entrevue; et Froissart s'est trompé plus matériellement encore en supposant qu'il n'y en eut point et que l'empereur se contenta d'envoyer à Edouard la patente par la quelle il le créoit son vicaire. Mais si Frois_ sart a erré sur ce point, ce n'est pas une raison pour rejeter le reste de son récit, d'autant plus qu'il peut très bien se concilier, à cette circonstance près, avec celui d'Edmundus Dinterus et des autres historiens, et qu'il donne des détails assez vraisemblables. Il paroît en effet très naturel qu'Édouard avant de se rendre auprès de l'empereur se soit fait précéder par le marquis de Juliers et par quelques seigneurs Anglois pour terminer les négociations commencées, convenir du lieu de l'entrevue, régler le cérémonial, etc. On peut supposer aussi, sans blesser la vraisemblance, qu'Édouard pressé de retourner en Brabant, soit qu'il y fût rappelé par ses affaires, soit qu'il ne voupas faire un long séjour dans un lieu où il n'étoit que le second, partit sans avoir le diplôme, et que l'empereur le lui envoya par des

lût

lui comme à son vicaire et comme à lui-même. Et de ce prirent les dessus dits, instrumens publics conformes et scellés suffisamment de l'empereur. Quand le dit marquis de Juliers eut fait toutes ses besognes, il et sa compagnie se mirent au retour.

CHAPITRE LXXV.

COMMENT LE ROI DAVID D'ÉCOSSE AVEC LA REine sa FEMME VINRENT A PARIS AU ROI DE FRANCE; ET COMMENT IL ET TOUS LES BARONS D'ÉCOSSE LUI PROMIRENT ET JURÈRENT QU'ILS NE FEROIENT POINT PAIX AUX ANGLOIS SANS SON CONSEIL.

EN CE temps le jeune roi David d'Écosse qui avoit

perdu grand'partie de son royaume et ne le pouvoit recouvrer, pour l'effort du roi d'Angleterre son serourge (beau-frère), se partit d'Ecosse privément (en secret) à (avec) petite mesgnie (suite) avec la reine sa femme, et se mirent en mer. Si arrivèrent à Boulogne, et puis firent tant qu'ils vinrent en France et droitement à Paris où le roi Philippe se tenoit pour le temps, attendant tous les jours que défiances lui vinssent du roi Anglois et des ser

chevaliers et des gens de loi chargés de le publier solennellement dans une assemblée des seigneurs d'en deça du Rhin, ainsi que Froissart le dira au Chap. 76. J. D.

(1) David Bruce s'étoit retiré en France dès l'année 1332. (Voy. ci-dessus la note 2 P. 110 et 1 P. 114. ) J. D.

FROISSART. T. I.

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gneurs de l'empire, selon ce qu'il étoit informé. De la venue du roi d'Écosse fut le roi de France moult réjoui, et le fêta grandement, pourtant (attendu) qu'il en entendoit à avoir grand confort; car bien véoit (voyoit) le roi de France et oyoit dire tous les jours que le roi d'Angleterre s'appareilloit tant qu'il pouvoit pour lui faire guerre: si que quand le roi d'Ecosse lui eut montré sa besogne et sa nécessité, et en quelle instance il étoit là venu, il fut tantôt tout acquitté de lui; car moult bien se savoit acquitter de ceux dont il espéroit à avoir profit, ainsi que plusieurs grands seigneurs savent faire. Si lui présenta ses châteaux pour séjourner à sa volonté, et de son avoir pour dépendre (dépenser), mais (pourvu) qu'il ne voulut faire aucune paix ni accord au roi d'Angleterre, fors par son conseil. Le jeune roi d'Écosse reçut en grand gré ce que le roi de France lui offrit, et lui créanta (promit) tout ce qu'il lui requit. Si sembla adonc au roi de France que c'était grand confort pour lui et grand contraire pour le roi d'Angleterre, s'il pouvoit tant faire que les seigneurs et les barons qui étoient demeurés en Écosse voulussent et pussent si ensonnier (embarrasser) les Anglois qu'il n'en put venir, si petit non(que peu), de deçà la mer pour lui gréver, ou qu'il convînt le roi d'Angleterre repasser pour garder son royaume. Pour ce et en telle intention il retint ce jeune roi d'Écosse et la reine sa femme de-lez (près) lui,et les soutint par long-temps, et leur fit délivrer quant (autant) qu'il besognoit: (désiroit), car d'Écosse leur venoit-il assez peu pour leur état

maintenir. Et envoya le dit roi de France grands messages en Écosse à ces seigneurs et barons qui là guerroyoient contre les garnisons du roi d'Angleterre, et leur fit offrir grand'aide et grand confort mais (pourvu) qu'ils ne voulussent faire paix ni donner nulles trèves aux Anglois, si ce n'étoit par sa volonté et par son conseil, et par la volonté et le conseil de leur seigneur le roi d'Écosse, qui tout ce lui avoit promis et juré à tenir. Sur les lettres et requêtes du roi de France, les barons d'Écosse se conseillèrent. Quand ils furent bien conseillés,et ils eurent bien considéré parfaitement toutes leurs besognes et la dure guerre que ils avoient aux Anglois, ils s'accordèrent liement (gaiement) et le jurèrent et scellèrent avec le roi leur seigneur. Ainsi furent les alliances de ce temps faites entre le roi Philippe de France et le roi David d'Écosse, qui se tinrent fermes et stables un long-temps. Et envoya le dit roi de France gens d'armes en Écosse pour guerroyer les Anglois, et par spécial messire Arnould d'Audeneham, qui depuis fut maréchal de France. Et le sire de Garencières avec plusieurs chevaliers et écuyers y furent envoyés; ety firent maintes belles appertises d'armes si comme vous orrez (entendrez) avant en l'histoire. Or me tairai à présent de cette matière, et me retrairai (reporterai) à notre matière de devant.

CHAPITRE LXXVI.

COMMENT LE ROI ÉDOUARD MANDA A LA REINE SA FEMME QU'ELLE APPAS SAT (PASSAT) LA MER; ET COMMENT LE MARQUIS DE JULIERS ET SA COMPAGNIE, QUI ÉTOIENT ALLÉS DEVERS L'EMPEREUR, S'EN RETOURNÈRENT..

QUAND UAND le roi Édouard et les autres seigneurs à lui alliés se furent partis du parlement, si comme vous avez ouï, le roi se traist (retira) à Louvain (1) et fit appareiller le château pour demeurer; et manda à la reine Philippe sa femme si elle vouloit venir par deçà la mer il lui plairoit bien, car il ne pouvoit de là repasser toute cette année; et renvoya grand' foison de ses chevaliers outre, pour garder son pays, mêmement sur la marche d'Écosse. La reine dessusdite prit en grand'plaisance ces nouvelles du roi son seigneur, et s'appareilla au mieux et au plutôt qu'elle put, pour repasser la mer. Entrementes (pendant) que ces besognes se détrioient (différoient), les autres chevaliers Anglois qui étoient en Brabant de-lez (près) le roi, s'épandirent à val (enbas) le pays de Flandre et de Hainaut en tenant grand état et en faisant grands frais, et n'épargnoient ni or ni argent, non plus que s'il leur plût des nues, et donnoient grands joyaux aux seigneurs

(1) On ne trouve dans Rymer, sous cette année, aucun acte daté de Louvain; la plupart furent expédiés à Anvers. Il paroît donc que Froissart s'est trompé sur le lieu de la résidence d'Édouard, à moins qu'on ne suppose, ce qui n'est guère vraisemblable, que ce prince en fixant son séjour à Louvain avoit laissé sa chancellerie à Anvers. J. D.

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